Une tribune pour les luttes

Témoignage édifiant sur l’hopital

Le manque d’effectifs est criant, c’est une évidence.

Article mis en ligne le mardi 18 janvier 2005

Pourtant, les candidats ( IDE) ne manquent pas, contrairement à une idée (volontairement) répandue, mais la volonté de non-embauche est manifeste. Pourquoi ? Parce que, avec les budgets alloués aux hôpitaux,si tous les postes étaient réellement pourvus, certains hôpitaux seraient en faillite !

Les IDE qui postulent sont sciemment découragées par un véritable parcours du combattant. ( tri hyper-sélectif, exigence de fournir unprojet professionnel...)

Il n’y a plus d’embauche autre qu’en CDD, pour toutes les catégories : sur les 4 hôpitaux généraux de Marseille, il y a 1000 CDD dont 650 pour la seule catégorie C (la moitié des ASH).

On a l’impression de revenir avant-guerre. D’ailleurs, on nous a dit clairement : "on est dans une économie de guerre". On vit toujours dans l’urgence ( "il n’est pas rare de faire 8 h sans aller pisser" !!!) et tout le monde doit faire de tout : le glissement des tâches se fait dans tous les sens : une infirmière du bloc peut faire aussi bien le boulot d’un médecin que d’une ASH, mais aussi celui d’une infirmière en pédiatrie, etc ".

Quand on leur parle des 35h, elles rient ( jaune) :

" Notre personnel de nuit cumule 900 heures sup pour le seul mois de décembre ! Une infirmière de jour peut très bien être amenée à faire la nuit, puis à recommencer le lendemain ! L’amplitude ? Ca n’existe pas, ici tout est dérogatoire : il n’y a plus de lois, l’agent est corvéable à merci ! Tout le temps, on vous appelle chez vous pour vous demander de venir alors que vous étiez de repos. Pourquoi on accepte ? On n’a pas le choix, on a le souci des malades ; (on est censée avoir le sens du sacrifice dans le sang !) C’est comme ça que ça tourne quand même... Puis les salaires sont si bas que les heures sup sont nécessaires... D’autre part, les gens en ont tellement marre qu’ils préfèrent venir le moins possible en cumulant des horaires extravagants..

Mais le pire, ce qui fait vraiment craquer les gens, c’est la peur. Peur du pépin que l’on sait inéluctable, même avec toute la rigueur du monde. On sent "passer le vent du boulet", et on se dit : "cette fois, j’ai évité la catastrophe, mais la prochaine, j’y aurai droit". Or, des accidents, il y en a, beaucoup ; mais ça ne se sait pas.

On a perdu tout ce qu’on avait obtenu depuis 40 ans. C’est le plan Juppé qui a tout cassé. La seule solution serait de revenir aux ordonnances de 82."

Devant ces témoignages, on hallucine, on se révolte, et on frémit : "Nous sommes tous des patients en puissance...".

Mais, il n’est pas besoin d’avoir fait les grandes écoles pour comprendre que les hôpitaux sont le laboratoire de tous les services publics : le but est de tellement les saboter que le privé apparaisse comme le seul recours possible. Or, malgré l’ acharnement des gouvernements successifs, "les services publics fonctionnent", reconnaissait, à regret, un ministre !

Au moment où une certaine "grogne sociale" commence à réapparaître, il faut plus que jamais remonter au créneau pour la défense de notre système de santé et des autres services publics, en y associant les usagers. L’ Hôpital ne deviendra pas un marché.

Repris de Coordeducmars chez groupesyahoo.ca

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