Une tribune pour les luttes

Marseille

Pendant la période de grand froid, "l’accueil inconditionnel" ?

"Tous ? Non. L’inconditionnel s’arrête aux Roms" qui grelottent dans la boue et le froid sous leur tente (quand ils en ont une) !
Une manifestation hier à Aix.
Dernières nouvelles : Un gymnase serait ouvert aux Roms à Marseille rue de Ruffi (3e arr.)

Article mis en ligne le dimanche 5 février 2012


Dimanche 05 février 2012 à 12H14

http://www.laprovence.com/article/a...

Accueil des Roms à Marseille : plan grand froid et vive polémique
Luc Leroux et D.T.

"Le froid polaire est-il en train d’embraser une polémique sur le sort réservé aux Roms par les services sociaux d’urgence ? Vendredi soir, un petit groupe de Roms s’est présenté avec Médecins du Monde à l’Unité d’hébergement d’urgence (UHU) de la Madrague Ville à Marseille. Là, ils se seraient entendus dire : "Ici, ce n’est pas fait pour les Roms". Le déclenchement du niveau 3 du plan grand froid et l’ouverture dans la soirée du gymnase Ruffi (3e arr.) a permis d’accueillir dix-sept Roms vivant à proximité. Ce qui autorise les autorités à contester un "deux poids deux mesures" dont pâtiraient le demi-millier de Roms qui vit dans les rues de Marseille .

Avant l’hiver, l’État et la Ville de Marseille conditionnaient l’hébergement d’urgence à l’engagement d’un départ de France. Mais, en période de grand froid, "c’est le régime de l’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence qui s’applique", précise-t-on du côté de la préfecture.Le message est-il si clair que cela lorsqu’un militant associatif déclare : "Il y a un processus de sélection délirant. Si on ne veut pas retourner en Roumanie, on peut crever de froid dehors".

Des Roms eux-mêmes éviteraient de recourir au Samu social car, expliquent-ils, le fait d’accepter une proposition d’hébergement signifie quitter un lieu équipé pour la survie et risquer ainsi de se retrouver une fois encore en errance. C’est pourquoi, ces jours-ci, certaines familles supportent sous les tentes une température chutant à moins dix degrés. Pour éviter le drame, les Roms ont mis en place un système de surveillance des uns et des autres.

Au Samu social, on se défend d’une quelconque discrimination en citant l’exemple de plusieurs familles Roms prises en charge par l’UHU depuis plusieurs semaines. Selon le témoignage d’un salarié du Samu social, "nous avons pour consigne non écrite de contourner les Roms au prétexte qu’ils seraient trop nombreux. Lorsqu’on passe en accélérant, devant une tente dans laquelle vivent trois enfants, est-ce qu’on fait notre travail ?""

(...)



Une manif d’une centaine de personnes à Aix hier samedi 4 février 2012 devant la sous-préfecture du Collectif aixois pour les droits et la dignité des Roms, des immigrés et des sans-papiers ( Caddris) a
interpellé les autorités pour trouver des solutions humaines pour les Rroms qui se sont réfugiés à Encagnane ou sur le plateau de l’Arbois notamment après la répression exercée contre les Roms à Marseille et y vivent dans des conditions indignes .

Le collectif, qui rassemble de nombreuses associations et partis politiques, réclame que l’État prenne ses responsabilités et mette toutes les institutions autour de la table pour dessiner des solutions dignes pour ces populations.

— -

Aix : l’appel solennel d’un collectif pour en finir avec les bidonvilles

Alexandra Ducamp

http://www.laprovence.com/article/a...

5 février 2012

Un ilôt de misère coincé entre la fondation Vasarely et l’autoroute des Alpes. Ni eau, ni électricité, l’air glacial qui transperce les bouts de cartons qui comblent tant bien que mal les brèches des caravanes défoncées, des baraques en planche qui tiennent par l’opération du Saint-Esprit, des cuisines de fortune en plein air... C’est dans ces conditions d’un autre âge que vivent des dizaines de familles qui ont fui la Roumanie. Silvana, 28 ans, y a trouvé refuge depuis deux ans. Entre-temps, elle a donné naissance à un petit garçon, qui a aujourd’hui onze mois. Pour survivre, elle dit en baissant les yeux "Je fais comme ça" et tend la main...

Comme ignorées du monde, plusieurs dizaines de familles de Roms mais aussi des Serbes ayant fui l’ex-Yougoslavie survivent dans des conditions de précarité extrême sur le plateau de l’Arbois. Cinq familles ont aussi tout récemment échoué à Luynes et d’autres se seraient installés à Palette. Tous ne sont pas arrivés, hier. Mais aujourd’hui, il y a urgence.

"On estime à environ 350 le nombre de Roms qui vivent à Aix", explique Marc Durand, militant à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et au sein de Rencontres tziganes. Des nouvelles arrivées sur le territoire aixois, conséquences directes des multiples expulsions dont ces familles ont fait les frais à Marseille. Des problèmes que l’on déplace sans jamais esquisser le début d’une solution. Et qui ressurgissent régulièrement dans les débats politiques. Avec violence et acuité.

(...)


Reportage de Myriam Guillaume sur un des campements de Rroms qui tentent de survivre malgré le froid et les expulsions permanentes des campements de la police.

Moins que rien

Myriam Guillaume

03-02-2012

Avec photo
http://www.lamarseillaise.fr/le-fait-du-jour/moins-que-rien-25627.html

(...)

Au pied de l’église Saint-Martin, le petit squat installé il y a trois mois a grandi au fur et à mesure des expulsions. Par deux fois déjà, la police a délogé les familles roms de ce site jugé dangereux en raison de la vétusté de l’édifice religieux dont certains murs s’effritent. « Mais où aller maintenant ? On ne sait plus où se mettre alors on est revenu ici car c’est à l’abri et il n’y a pas de maisons où les gens se plaignent de nous. Ce sont des bureaux. » De la trentaine de personnes, on est aujourd’hui passé à une soixantaine. « D’autres Roms, expulsés d’autres squats nous ont rejoints », explique encore Helena dans un français bien maîtrisé.

Son fils de 2 ans dans les bras, elle tente de se réchauffer près du brasier qui fume au milieu du camp. Une grimace aux lèvres, elle fait un geste désespéré en direction des habits de l’enfant : « C’est impossible, rien ne sèche. Les petits vont tous attraper la maladie. Il y a déjà trop de malades ici et il nous faut du shampoing anti-poux, du savon pour débarbouiller les figures et les mains ». Sans plus aucun vêtement de rechange, les bambins évoluent sans se plaindre chaussures trempées sur le sol boueux du squat. Une jeune maman qui vient d’installer son nourrisson soigneusement empaqueté dans une des tentes décrit : « Pour les douches, nous allons à l’accueil Béthanie, mais ici on se salit tout le temps. Il y a des endroits où nous avions pu construire des cabanes. Mais maintenant on ne peut plus car ils nous expulsent souvent et ils détruisent nos maisons et nos caravanes ».

Les adultes ne sont pas mieux lotis. Quatre hommes se pressent à l’arrivée d’un des leurs exhibant, ravi, la trouvaille du jour qu’il extirpe du contenu d’une poussette comme s’il tenait un trésor : c’est finalement Gréucian qui embarque les jeans en presque bon état, et à vue d’œil à sa taille. «  J’ai besoin d’habits pour travailler », indique-t-il. Il n’a désormais plus qu’à régler le souci des chaussures. Les siennes ont les semelles trouées. Débarqué de Mures en Roumanie il y a quatre ans, Gréucian repart, poussette en main : « En France, j’arrive à faire 5 euros en deux heures, et avec ça je peux aller acheter à manger aux marché aux puces. En Roumanie, dans le même temps je ne gagnais que 2 euros et ça ne suffisait pas pour nourrir toute la famille ».

(...)

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