Une tribune pour les luttes

Sarkozy annonce une nouvelle curée : ripostons !

Article mis en ligne le lundi 13 février 2012

« Ca ne change rien . » voilà ce que Sarkozy promettait au lendemain de la perte du triple A français. Il nous assurait que ce ne serait pas les agences de notation qui dicteraient la politique économique hexagonale. Pourtant c’est exactement ce qu’il fait, une nouvelle fois il annonce un plan d’austérité supplémentaire pour « rassurer les marchés », faisant payer le plus lourd tribut aux travailleurs.

Comme d’habitude tout est permis pour sauver les profits des possédants. Cette fois-ci on nous promet des lendemains qui chantent si on gagne quelques centimes de productivité. Quelle poudre aux yeux !
Les exonérations patronales représentent déjà près de 30 milliards et bien que chaque année la Cour des Comptes dénonce leur inefficacité, Sarkozy en rajoute 13 milliards avec la bénédiction du discours ambiant. Les profits du CAC 40 s’annoncent une nouvelle fois en dizaines de milliards d’euros et ce sera toujours aux mêmes de se serrer la ceinture.

La « TVA antisociale » contribuera à 11 des 13 milliards d’euros des nouvelles exonérations patronales alors que la relative augmentation de la CSG sur les revenus du capital ne fournira que 2 milliards. C’est 11 milliards de plus de sous-tirés de nos poches et offerts au bon-vouloir des entreprises.

Pourtant, que ce soit dans les différentes exonérations ou dans la récente baisse de la TVA sur la restauration, ces systèmes ont largement prouvé leur inefficacité et il est clair que cette nouvelle réforme n’est rien d’autre qu’une escroquerie supplémentaire dans le palmarès de Sarkozy. Plus fondamentalement met une première brèche dans le système de financement de la protection sociale par le salaire socialisé payé par le patronat pour le faire porter par l’ensemble de la population.
Il est évident que cette hausse de la TVA produira une hausse des prix à travers les effets de seuil. La tendance est connue, quand une taxe augmente, les prix ont toujours tendance à être répercutés au-delà de la simple application de la nouvelle taxe.

Toujours dans sa droite ligne de reculs sociaux, Sarkozy a aussi accordé le pouvoir aux entreprises de revoir à la baisse les conditions de travail au nom de la compétitivité des entreprises. Après avoir permis en 2008 de négocier des taux de majoration des heures supplémentaires inférieurs au taux légal, l’enjeu est ici d’en finir avec les 35 heures. Des accords dérogatoires pourront désormais fixer une durée de base supérieure à la durée légale. La boucle est bouclée, les travailleurs pourront travailler plus pour gagner moins. Une nouvelle fois les travailleurs ne pourront compter que sur eux-mêmes pour imposer d’autres choix à un patronat toujours plus chouchouté par les pouvoirs publics.

Enfin les grandes déclarations écologistes du gouvernement sont bien enterrées. Elles se retrouveront d’ailleurs bientôt bétonnées par les hectares que Sarkozy offrent aux promoteurs à travers l’annonce de 30% d’augmentation des surfaces constructibles. Il faut croire que l’exemple du récent effondrement immobilier de l’Espagne n’a pas suffit et il serait plus urgent de faire appliquer le taux minimum de 20% de logements sociaux par commune. Mais il est vrai qu’il faudrait pour cela que Sarkozy commence par s’en prendre à son ancien fief de Neuilly, qui pointe à peine à 3,6% !

Ce troisième plan d’austérité montre clairement une accélération des réformes réactionnaires. Les deux premiers étant passés dans une quasi-atonie syndicale, ce nouveau plan essore encore davantage les plus précaires.
Il est illusoire de croire que les prochaines présidentielles changeront quoi que ce soit à cette donne, les candidats des différents grands partis étant d’accord sur la sauvegarde du système actuel. Dans une situation aussi dégradée, il ne dépend que des travailleurs d’utiliser la meilleure arme qu’ils possèdent:la grève générale, seule à même de faire plier un gouvernement aux ordres des possédants.

CNT - Relations médias

P.-S.

CNT 13
12 rue de l’Évêché 13002 Marseille
Permanences syndicales les 1ers et 3èmes samedis du mois

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