Une tribune pour les luttes

Pour empêcher que se décide une nouvelle fois leur expulsion

Solidarité avec les familles Roms de Château Gombert assignées au TGI par Marseille Aménagement

Lundi 5 mars 8 h 30 devant le Tribunal de Grande Instance, 6 rue Joseph Autran, 13006 Marseille
+ Communiqué LDH 13 : Au nom de la "loi" !
Voir compte-rendu et photos

Article mis en ligne le mercredi 7 mars 2012


A Marseille, la politique de la terre brûlée
Par Marie Barbier
le mardi 13 mars 2012
http://www.laissezpasser.info/post/marseille2


Les Rroms installés, grâce à des assciations, depuis un petit mois sur un terrain réquisitionné et sécurisé à Château-Gombert, étaient assignés ce matin devant le TGI pour occupation illicite. TGI et non TA, car le terrain appartient à Marseille-Aménagement, organisme "privé", mais dont la Ville de Marseille, les Offices HLM... sont parties prenantes.
Pour contester l’expulsion de ces familles qui l’ont déjà été 4 fois, Maître Cohen s’est appuyé sur un arrêt récent du Conseil d’Etat : "Il appartient aux autorités de l’Etat de mettre en œuvre le droit à l’hébergement d’urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale" ; "Une carence caractérisée dans l’accomplissement de cette tâche peut (…) faire apparaître une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale lorsqu’elle entraîne des conséquences graves pour la personne intéressée.", ce qui oblige, avant expulsion, à faire des propositions de relogement d’urgence à toute personne dans ce cas. Ce que n’a pas fait Marseille-Aménagement alors qu’ils en ont toutes les possibilités.
Une bonne vingtaine de militants, dont des élus, étaient venus soutenir les 5 personnes poursuivies.
A suivre. Jugement dans une quinzaine de jours.

Photos Jean 6/4

Les assigné(e)s

Mariana interviewée
Maître Cohen avec les journalistes.

Depuis leur expulsion fin janvier de la Capelette, ces familles avaient trouvé refuge sur un terrain à Château Gombert.
La ville ne l’entend pas ainsi et s’acharne pour les expulser de ce terrain et les renvoyer sur le trottoir.
Soyons nombreux pour leur apporter notre solidarité.

En savoir plus :
http://www.millebabords.org/spip.ph...
http://www.millebabords.org/spip.ph...


Au nom de la "loi" !

Les familles Roms actuellement installées à Chateau Gombert sont assignées par "Marseille aménagement" au tribunal de grande instance le lundi 5 mars à 8h30.

Le même jour les familles installées à la Capelette devraient être expulsées, dans quelques jours viendra le tour de celles situées derrière l’usine Haribo, et d’autres encore dans divers lieux de la Ville !!!

Quel acharnement !!

Ré-affirmons ici que les Roms sont des citoyens européens auxquels la France refuse de reconnaître une citoyenneté pleine et entière en les privant notamment de l’accès à l’emploi, par le maintien des mesures transitoires au niveau européen, donc de la liberté de circulation et d’installation. Cette discrimination, les expulsions répétées et les obligations à quitter le territoire "distribuées" sans prise en compte des situations singulières, empêchent de fait tous processus d’intégration par le travail, la scolarisation et l’accès aux soins. Mr Le Méhauté., Préfet chargé de mission semble inverser les causes et les conséquences ! Avec une telle posture et le "rythme effréné" pour apporter des réponses à cette urgence sociale, nous ne sommes pas prêts de voir se tenir une table ronde avant le 23 mars comme annoncé en préfecture le 6 février.

Nous prenons pleinement la mesure des résistances populaires qui nous rappellent celles exprimées en leur temps à l’encontre des Italiens, des Arméniens, des Espagnols, des Juifs, des Maghrébins, .... Mais comment ne pas être scandalisé par le courrier adressé par des élus, Messieurs R. Muselier, M. Pustorino et B. Gilles suite à l’accueil par l’Archevêché de quelques familles dans le 5° arrondissement de Marseille. Si bien tournée qu’elle soit, cette lettre évoque la dangerosité. Mais qui est en danger aujourd’hui ? Qui freine la concertation et la synergie des bonnes volontés ?
Il est inadmissible et contraire aux droits de l’Homme qu’à la haine raciale dont ils sont victimes dans leur pays, réponde en écho leur stigmatisation publique en France par des responsables politiques et des élus.

Opposons à la stigmatisation et au rejet notre solidarité en venant soutenir ces familles au tribunal de grande instance et en nous mobilisant contre les expulsions.

Pour la LDH 13, Bernard Eynaud
ldh.federation13 chez gmail.com


Avant :
- à Château Gombert


Après
- A la Capelette

Les familles Rroms de Château Gombert ont été expulsées de la Capelette le vendredi 20 janvier 2012

"Les cabanes étaient nombreuses, bien alignées et bien construites. Les bulldozers ont achevé leur travail cet après-midi."

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Vos commentaires

  • Le 3 mars 2012 à 15:08, par Christiane En réponse à : Ce qu’on disait en 1923 au sujet des migrants !!!

    Le 21 octobre 1923, le quotidien marseillais LE PETIT PROVENCAL publiait la lettre que le maire de la ville, le Dr Siméon Flaissières, venait d’adresser au préfet des Bouches-du-Rhône :

    « Depuis quelque temps se produit vers la France, par Marseille, un redoutable courant d’immigration des peuples d’Orient, notamment des Arméniens. Ces malheureux assurent qu’ils ont tout à redouter des Turcs. Au bénéfice de cette affirmation, hommes, femmes, enfants, au nombre de plus de 3000, se sont déjà abattus sur les quaisde notre grand port. Après l’Albano et le Caucase, d’autres navires vont suivre et l’on annonce que 40000 de ces hôtes sont en route vers nous, ce qui revient à dire que la variole, le typhus et la peste se dirigent vers nous, s’ils n’y sont pas déjà en germes pullulants depuis l’arrivée des premiers de ces immigrats, dénués de tout, réfractaires aux mœurs occidentales, rebelles à toute mesure d’hygiène, immobilisés dans leur indolence résignée, passive, ancestrale. (…)

    Des mesures exceptionnelles s’imposent et elles ne dépendent pas des pouvoirs locaux. La population de Marseille réclame du gouvernement qu’il interdise vigoureusement l’entrée des ports français à ces immigrés et qu’il rapatrie sans délai ces lamentales troupeaux humains, gros danger public pour le pays tout entier ».

    Edmond Khayadjian, Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France, Paris 2001, pp.292-294]

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