La famille CIZMIC, composée du couple Kasim Bosniaque et Celebija Serbe du Monténégro et leurs 6 enfants, Gennifer (11 ans), Sharon (9 ans), Cesare (8 ans), Idris (7 ans), Aida (4 ans) et Michel (2 ans), est Rrom. Ils sont arrivés en France en octobre 2009, fuyant la Bosnie et le Monténégro où ils ont subi des menaces continues, des agressions physiques et psychiques, des persécutions, de graves atteintes à leur dignité et la destruction de leur maison du fait de leur appartenance ethnique et de leur différence de nationalité et de religion (Kasim est Musulman, Célbija est Chrétienne). Tous ces événements dramatiques ont eu pour conséquence la non-scolarisation des enfants et de profonds traumatismes pour chaque membre de la famille.

En Bosnie, dès 1990, les parents de Kasim CIZMIC, parce qu’ils sont Rroms, sont obligés de quitter leur ferme sous les menaces de leurs voisins. Ils se réfugient alors dans une petite ville où pendant dix ans, la mafia bosniaque rackette leur commerce. En 2007, ils abandonnent leur commerce et leur maison. Les menaces viennent alors des musulmans « fanatiques » qui cherchent à imposer à la famille, encore une fois parce qu’ils sont Rroms, une pratique intégriste des préceptes du Coran.

Les CIZMIC quittent la Bosnie pour la France en 2009, pensant obtenir le statut de réfugié politique et vivre en sécurité. Mais la demande puis le recours auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) ont été rejetés, et ce malgré l’ensemble des documents attestant la réalité des persécutions subies.

Déboutée le 13 décembre 2011, la famille va se retrouver à la rue, sans papiers et sans ressources, à la merci quotidienne d’un contrôle policier et d’une expulsion vers la Bosnie où leurs vies sont menacées. Elle demande un réexamen de la demande d’asile. Un recours sur les obligations de quitter le territoire français (OQTF) sera prochainement déposé au Tribunal administratif. Mais ces procédures ne sont pas suspensives, la famille reste en danger.

Un comité de soutien, composé de parents d’élèves et d’enseignants des écoles élémentaire des Abeilles et maternelle Parmentier (1 er arrondissement de Marseille), s’est formé autour de cette famille.

Nous ne pouvons accepter que cette famille soit renvoyée dans un pays où les enfants ne peuvent aller à l’école, où les parents sont menacés du fait de leur appartenance ethnique, où ils ne peuvent travailler et où la vie des huit membres de la famille est en jeu.

 Nous demandons à ce qu’ils puissent obtenir des papiers afin de vivre et travailler librement.

 Nous demandons à ce que les enfants puissent poursuivre leur scolarité et que l’un d’entre eux puisse bénéficier de l’enseignement spécifique et spécialisé dont il a besoin.

Nous rappelons que la situation des pays de l’ex Yougoslavie n’a pas changé depuis la guerre, en ce qui concerne les discriminations, notamment envers la population Rrom.

Le comité de soutien a demandé une entrevue avec M. Le préfet des Bouches du Rhône afin qu’il accorde à la famille CIZMIC un permis de séjour à titre humanitaire.

Pour appuyer cette demande, un rassemblement devant la préfecture est prévu le jour de cette entrevue mercredi 21 mars à 15H