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Grave incident à Penly : des affirmations lénifiantes d’EDF et de l’ASN


Article mis en ligne le vendredi 6 avril 2012

Communiqué de presse du 06/04/2012

Jeudi 5 avril, deux départs de feu ont eu lieu sur une pompe du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime).

Les dommages causés par l’incident ont endommagé l’étanchéité du circuit primaire et provoqué une fuite d’eau radioactive. Il a donc fallu injecter du liquide de refroidissement pour compenser la fuite. Le réacteur est en cours de mise à l’arrêt à froid, sans qu’il soit possible de déterminer si l’arrêt d’urgence engagé est dû à l’incendie ou à la fuite.

EDF a d’abord évoqué un dégagement de fumée sans feu, tandis que pour l’Autorité de sureté nucléaire (ASN), le départ d’incendie est lié à "deux petites flaques d’huile" ; cette propension systématique à minimiser les défaillances ne laisse pas d’inquiéter.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", les affirmations lénifiantes d’EDF et de l’ASN visent une fois de plus à dissimuler aux Français les défauts de sûreté préoccupants et récurrents du parc nucléaire hexagonal.

Une fuite du circuit primaire représente une défaillance extrêmement grave, à double titre.

Tout d’abord, parce que c’est ce circuit qui est censé assurer le refroidissement constant du réacteur, faute de quoi celui-ci pourrait s’emballer. Or cette défaillance d’une des pompes du circuit primaire conduit à une perturbation du refroidissement dont les conséquences pourraient être graves : dans ces conditions il pourrait en effet se produire un déséquilibre brutal de la réaction en chaîne au sein des différentes parties du cœur, pouvant entraîner une dégradation de sa structure.

Par ailleurs, une fuite de liquide du circuit primaire, chargé en radionucléides provenant de l’usure des éléments de combustible, représente une menace potentielle pour l’environnement, ainsi que pour les travailleurs de la centrale et les pompiers amenés à intervenir sur ce réacteur.

La série noire continue

Le jour même, un des réacteurs de Saint-Laurent-des-Eaux a subi un arrêt d’urgence, concomitant à un "léger dégagement de fumée". Quelques semaines auparavant, c’était la centrale de Cattenom qui cumulait les arrêts, pour des raisons inconnues.

Alors même que l’ensemble des centrales est censé avoir passé, selon EDF, l’épreuve des "stress tests" avec succès et avoir reçu le blanc-seing de l’ASN, cet incident apporte une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que la sûreté du parc nucléaire français est défaillante, en dépit des affirmations de l’industrie et du gouvernement.

Ce grave incident survient sur un réacteur qui a été mis en service en 1992 et qui n’en est donc qu’au deux tiers de sa vie programmée à la conception (30 ans) : ceci renforce notre détermination à exiger une sortie en urgence du nucléaire.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est indispensable que toute la lumière soit faite sur ces graves incidents, ainsi que sur l’exposition des travailleurs et des pompiers à la radioactivité.

À quelques semaines des élections présidentielles, ce nouvel incident devrait, en toute logique, mener les candidats partisans du nucléaire à enfin ouvrir les yeux et revoir leur position. Mais en sont-ils capables ?

Voir également notre Analyse complémentaire
http://groupes.sortirdunucleaire.org/Point-sur-la-situation,3838

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