Une tribune pour les luttes

Raymond Aubrac

Diffusion sur Public Sénat de "Démineurs", documentaire dont Raymond Aubrac fut le chef d’orchestre.
Le 12 avril 2012 à 15h, le 15 avril à 09h50, le 18 avril à 10h30 et le 19 avril à 22h30.

Article mis en ligne le lundi 16 avril 2012

Nous avions eu l’honneur de travailler aux côtés de Raymond Aubrac à l’occasion d’un documentaire sur le déminage de la France aux sortir de la Deuxième guerre mondiale. Il en avait été le chef d’orchestre, discret mais extraordinairement efficace. Pendant deux ans, ses hommes et lui ont nettoyé des milliers de kilomètres carrés de territoire pour que nous puissions vivre en paix, durablement. Public Sénat diffuse " Démineurs", une occasion de rappeler l’héritage de ce grand résistant, éternel indigné.

Irak 2004. Un pays entre guerre et paix… Ruiné, épuisé, affamé, assoiffé. Un pays miné au-delà de tout ce que l’on peut imaginer mais aussi inondé de cette nouvelle génération d’explosifs : la "sous-munition", une bombelette lâchée par une bombe-mère et qui tue principalement des enfants... La mine, ou son dérivé, est une fois de plus le symbole de cette révolution dans l’art de la guerre, dite moderne, qui veut que l’on s’acharne sur les civils plus encore que sur les professionnels. Que le conflit soit éclair et que la paix endosse désormais le rôle de la grande faucheuse…

L’Histoire de la mine massivement utilisée commence quelque part entre la France et l’Allemagne, entre les deux grandes guerres…Raymond Aubrac est sans aucun doute la personne la mieux placée pour nous aider à y voir clair. A quatre vingt neuf ans, le compagnon de Jean Moulin, le rescapé de Caluire, le responsable du déminage de la France en 1945, raconte juste ce qu’il a vécu. Les erreurs-horreurs du passé. Pour qu’elles servent de leçon.

Il était une fois, donc, la France de l’immédiate après guerre… Cinq cent mille hectares à nettoyer, des millions de mines à repérer, à déterrer, à désamorcer. Raymond Aubrac met à contribution quarante huit mille soldats allemands et trois mille français.

Au total, de 1945 à 1947, mille deux cents chantiers itinérants repèrent, neutralisent ou détruisent plus de treize millions de mines. Partout dans le pays, ont fleuri les pancartes où est inscrit : Attention mines. Autour, les barbelés. Les têtes de mort. La bataille sera terrible, quatre mille cinq cents démineurs et des centaines de femmes et d’enfants de paysans succomberont… Un parallèle saisissant entre notre propre histoire et celle des autres. Raymond Aubrac est le conteur qui fait le lien. Entre les douleurs de chacun. Entre le passé et le présent. Il nous emmène à Saïgon, nous invite au Liban et au Kosovo puis nous laisse entre les mains des démineurs d’aujourd’hui, ceux de la Sécurité civile, mais aussi les militaires du Génie qui interviennent partout dans le monde et sont de plus en plus confrontés à cette guerre sournoise que livre au monde le terrorisme aveugle de groupes obscurs qui ne reconnaissent plus de frontières aux champs de bataille.

Un documentaire de Jean-Michel Rodrigo. Une co-production Mécanos Productions - France 3. Durée : 52’. Année : 2004.

http://www.mecanosprod.com/52_MINUT...

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Vos commentaires

  • Le 17 avril 2012 à 17:39, par Christiane En réponse à : Discours de résistant Raymond Aubrac à la Bastille, le 14 juillet 2011

    Depuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l’Etat s’acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les gens du voyage, les Français d’origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d’« assistés »... Elles ont ressorti le vieux mensonge d’une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation.

    Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd’hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d’extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l’autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002.

    Parce que nous sommes attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Nous refusons que la peur soit utilisée pour faire reculer nos libertés, que les inégalités soient encouragées par l’injustice fiscale, le recul des droits sociaux et la démolition des services publics.

    Nous refusons cette République défigurée ; celle que nous voulons, c’est la République « laïque, démocratique et sociale » que proclame notre Constitution ; celle du 14 juillet 1789, du Rassemblement populaire de 1936, celle enfin du Conseil national de la Résistance. Celle qui s’attache inlassablement à garantir à tous l’égalité en dignité et en droits, l’égale liberté, l’égal respect de la part de ceux qui les gouvernent.

    C’est pourquoi nous lançons un appel solennel au rassemblement de toutes et tous, à la mobilisation des consciences pour le retour de cette République que nous voulons plus que jamais libre, égale et fraternelle.

    Deux cent vingt deuxième anniversaire de la prise de la Bastille, ce 14 juillet est le dernier avant l’échéance présidentielle de 2012. Sachons nous en saisir, nous rassembler pour fêter la République de la meilleure manière qui soit : en appelant nos concitoyennes et concitoyens à faire respecter ses valeurs, aujourd’hui et demain.

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