Une tribune pour les luttes

Solidarité avec les prisonniers Palestiniens, dont seize cents sont en grève de la faim illimitée.

Rencontre avec Salah Hamouri, un des prisonniers politiques palestiniens
du mercredi 18 Avril à l’AGORA, Centre Social BUSSERINE.

Article mis en ligne le mercredi 18 avril 2012

Par mail du 19 avril 2012

Quelques précisions données hier (18/04) à Marseille par
Salah Hamouri sur les conditions de vie des prisonniers palestiniens.


Enfants.

Totalement privés de présence adulte.
Jamais d’ONG auprès d’eux.
nterdiction de continuer des études ou d’avoir des livres.
Pas de visites (pour certains, pas depuis 2006 !)
Exemple de maltraitance : les transferts au tribunal. Debout à 4h du matin, puis enfermés dans une petit pièce en isolement jusqu’à 10 ou 11H. Fouille. Menottes. Arrivée des forces spéciales. 2e Fouille. Transfert dans un bus dont l’intérieur est entièrement métallique (four en été, congélo en hiver). Le transfert peut durer plusieurs heures. A l’arrivée à la prison dont dépend le tribunal : 3e fouille. Chaque enfant passe ensuite environ 3 jours en isolement. Jour J du tribunal : lever à l’aube. 4e fouille en présence de chiens. Attente dans une pièce ouverte à la pluie, de 7h du matin jusqu’à parfois 7h du soir. Interdiction aux parents, s’ils sont présents, de les approcher. L’avocat ne peut pas s’approcher de l’enfant à moins d’un mètre.

Prisonniers de Gaza.
Ils sont environ 500. Certains ne voient plus leurs familles depuis 2006. Ne sont prévenus parfois que des semaines après du décès d’un des leurs. Si visite il y a enfin, cela peut être un instrument de torture : cas d’une mère en démence sénile débutante qui n’a pu reconnaître son fils à travers les vitres blindées. Le prisonnier n’a pas pu se rapprocher de sa mère et encore moins la toucher.

Prisonniers malades.
Ils sont environ 400. 18 ont un cancer, ils devraient recevoir des soins à l’extérieur : refusé.
Cas d’un prisonnier aveugle, enfermé depuis 25 ans : qui a besoin d’aide tout le temps.
Handicapés mentaux. L’un, placé en isolement pendant un an, est mort en isolement.

Salah Hamouri a relaté la grève de la faim de 20 jours à laquelle il a participé en Sept.Oct.2011. Les 3 premiers jours les plus durs. On finit par leur confisquer le sel (qui permettait une rétention d’eau dans le corps). Perte d’énergie de + en + grande, ils finissent par calculer le nombre de pas qu’ils doivent faire. Mais les gardiens les obligent à marcher. Pour les fatiguer encore plus, les Israéliens les transfèrent d’une prison à une autre.
Les gardiens ont voulu en intuber certains de force, pour leur administrer du lait, mais pour deux, ils ont intubé dans les bronches, et bien sûr les deux prisonniers sont immédiatement morts noyés, asphyxiés. 4 jeunes de 18-19 ans qui avaient perdu 15 kg ont été placés 2 par 2 dans une petite cellule où étaient des criminels israéliens, qui ont fait devant eux un barbecue.

ACTUELLEMENT : 1600 PRISONNIERS EN GREVE DE LA FAIM illimitée.

Contre : l’isolement qui peut durer jusqu’à 8 ans (15 ans pour l’un d’eux !), car reconductible tous les 6 mois par le tribunal militaire. Dans ce régime : toute affaire personnelle confisquée, une heure par jour dans la cour de la prison, seul, menotté (mains ou pieds). Ni lettres ni visites. Ni livres, ni études. D’où : développement de troubles psychologiques.

Israël va tout faire pour casser la grève.

NOTRE PRIORITE : LE FAIRE SAVOIR, LES SOUTENIR !


Salah Hamouri ou la dignité d’un résistant franco-palestinien, chaleureusement accueilli à Marseille.

Publié le 21 avril 2012

par Henda Bouhalli

http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article1857


La lutte pour la libération des détenu(e)s

Propos de Salah Hamouri recueillis par Piedad Belmonte.

[http://www.lamarseillaise.fr/societe-quartiers/la-lutte-pour-la-liberation-des-detenu-e-s-26479.html]

19-04-2012

C’est avec émotion et enthousiasme que le jeune ex-prisonnier d’Israël Salah Hamouri a été accueilli à la Busserine. Sa venue est l’occasion de préparer des actions pour ses camarades captifs.

Le jeune franco-palestinien, 26 ans, aura passé 6 ans, 9 mois et 15 jours, soit 2 457 jours dans les geôles israéliennes. Il a été accueilli par un public nombreux à la Busserine , mais auparavant à la Région, chez les communistes et les militants associatifs.

Quels sont les sentiments qui vous ont animé pendant ces plus de 6 longues années de prison ?

Comme je connaissais le but de l’occupation et de notre incarcération, j’ai tout fait pour qu’Israël ne réalise pas son objectif en essayant de toujours garder un bon moral. Mes connaissances politiques et culturelles, je les ai acquises en prison. Mon objectif a été de rendre utiles les années d’emprisonnement. Tous les prisonniers politiques ont tenté de bien utiliser leurs années d’enfermement. Malgré l’interdiction de recevoir des livres en 2007, on s’est ingénié à les faire entrer de façon discrète. On lisait au minimum 2 à 3 livres par mois, on organisait des réunions pour discuter de sujets politiques et autres, c’est ainsi qu’on a passé utilement ces presque 7 ans de claustration.

Comment avez-vous tenu le coup ?

Le rêve nous donnait la force de continuer à vivre et l’espoir qu’un jour on retrouve la liberté.

Qu’est-ce qui vous a le plus manqué pendant votre captivité ?

Les amis, la famille, les proches. Tu te souviens toujours des bons moments passés à l’extérieur, surtout quand je recevais des photos des miens. On avait seulement le droit à 5 photos de famille.

Comment avez-vous été traité ?

Pendant 4 mois, j’ai subi des interrogatoires difficiles attaché sur une chaise 22 heures d’affilée, parfois 48h, chaque jour et à l’isolement total. Les Israéliens utilisent des pressions psychologiques pour nous faire plier. Ils ont emmené mon père alors qu’il venait de se faire opérer du cœur pour l’interroger et me casser. Dans la bande de Gaza, la visite des familles aux prisonniers est interdite depuis 2006. Plus de 70 enfants sont totalement isolés, on leur refuse la scolarité. Environ 20 prisonniers connaissent l’isolement total, 18 prisonniers gravement malades par cancers ont besoin de soins et d’être libérés, car ils peuvent mourir à tout moment. 9 femmes sont enfermées dans des cellules avec des criminelles. Les prisonniers politiques sont victimes de la détention administrative. A ce titre, ils sont détenus, sans jugement et sans preuves, pendant des années, parfois jusqu’à 4 à 5 ans sans être passés par un tribunal.

A quoi vous consacrez-vous aujourd’hui ?

Après ma libération intervenue le 18 décembre 2011, il m’a été interdit de circuler jusqu’au 12 mars 2012. Je suis arrivé en France le 4 avril dernier pour une tournée de 45 jours. Je parle de la cause palestinienne et du sort des prisonniers qui nécessite la mobilisation des deux peuples, français et palestinien.

Quel message aimeriez-vous adresser aux Français, aux élus, à leur futur gouvernement et président ?

Arrêtez de parler et agissez ! Arrêtez de traiter l’Etat occupant comme un Etat au-dessus des lois internationales.


POUR LE DROIT A LA DIGNITE
POUR LE RESPECT DES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN
POUR LA LIBERTE DES PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS

Dans les prisons de l’occupation israéliennes, depuis 1967, plus de 750 000
prisonniers palestiniens ont été détenus. Plus de 10 000 enfants ont été
arrêtés ainsi que 12 000 femmes, dont 4 enceintes qui ont accouché les
chaines au pied ! Toutes et tous ont été humiliés, maltraités, beaucoup ont
été torturés ! Jour après jour, années après années, malgré la répression,
le peuple palestinien résiste à l’occupation et à la colonisation !

SALAH HAMOURI, EST L’UN DE CES PRISONNIERS POLITIQUES
LIBRE APRES 7 ANS DANS LES PRISONS DE L’OCCUPATION,
VENEZ LE RENCONTRER LE 18 AVRIL à partir de 17 H 30 à l’AGORA,

Centre Social BUSSERINE, 34 rue de la Busserine 13014 Marseille
Gare SNCF Busserine, Bus 33 ou 38 ou 27 ou 53

Ciquez pour agrandir.
Salah2
Salah

Ligue des Droits de l’Homme, Génération Palestine, Union Juive Française pour la Paix, Union Générale des Étudiants Palestiniens, Réseau Palestine13, Union des Familles Musulmanes, Quartiers Nord/Quartiers Forts



4 700 prisonniers palestiniens
détenus dans 17 prisons israéliennes,
900 ont été arrêtés depuis le 1 janvier 2012

* 185 enfants
* 320 détenus administratifs (sans accusation, ni jugement)
* 27 députés et 3 anciens ministres
* 8 femmes
* 475 prisonniers de Gaza
* 360 de Jérusalem et des territoires de 1948
* 120 détenus avant les accords d’Oslo 1993.
* 59 détenus depuis plus de 20 ans
* 23 détenus depuis plus de 25 ans.

De 1967 à 2012 en 45 ans
750 000 arrestations
dont
- 12 000 femmes, dont 4 enceintes qui ont
accouché les chaines au pied
- 10 000 enfants,

202 prisonniers décédés en prison dont
- 51 pour négligence médicale
- 70 sous la torture
- 74 assassinés après leur arrestation
- 7 abattus dans leurs cellules



Salah Hamouri, un des prisonniers politiques palestiniens

Depuis 1967, près de 750 000 Palestinien-ne-s ont connu la prison Actuellement 27
députés dont le président du Parlement et plusieurs maires de grandes villes sont
détenus. Parmi les 4 700 prisonniers actuels, se trouvent des femmes et des enfants.
Régulièrement, les manifestant(e)s pacifiques contre le mur de l’Apartheid, les
démolitions de maisons ou les arrachages d’oliviers sont arrêté-e-s. Les Palestiniens
d’Israël subissent aussi la répression.

Des violations flagrantes du
droit
 ; La cour suprême
israélienne a justifié l’utilisation contre les prisonniers de formes
de torture « raisonnables ». Elle a également justifié les
exécutions extrajudiciaires, véritable peine de mort sans
jugement dont sont victimes des personnes qualifiées sans
preuve de «  terroristes » mais aussi leurs proches dont la mort est considérée comme un dommage collatéral. L’armée d’occupation pratique aussi la « détention administrative ». Par ce système hérité du mandat britannique, elle peut arrêter qui bon lui semble sans accusation, sans jugement pendant 6 mois
et reconduire l’emprisonnement sans limitation. Plusieurs ont
mené, et mènent encore de dures grèves de la faim, parmi eux
Hana Al-Shalabi !
Après avoir passé deux ans en détention administrative, Hana a été libérée dans le cadre de l’échange de prisonnier en
novembre 2011. A nouveau arrêtée le 16 février, battue, déshabillée et fouillée, et placée à nouveau en détention
administrative, Hana a mené une grève de la faim de près de 40 jours avant d’être libérée et expulsée vers Gaza alors
qu’elle est originaire de Cisjordanie

Salah et la France. Salah a été accusé d’avoir eu l’intention d’assassiner un rabbin, dirigeant d’un parti politique intégriste. Civil, il a été jugé par un tribunal militaire illégal qui ne pouvant apporter la moindre preuve, ni le moindre témoignage contre lui malgré la
quinzaine de renvois de son procès, a imposé un odieux chantage :
accepter de plaider coupable et avoir une peine de 7 ans ou être condamné à 14 ans de détention.
Salah n’a jamais reconnu les accusations portées contre lui, son avocate a accepté le marché pour lui épargner une peine très lourde, il a en permanence refusé d’être expulsé de sa ville,
Jérusalem.

Les autorités françaises ont eu envers lui une attitude indigne, osant qualifier « d’équitable » le jugement d’un de ses
citoyens civil par un tribunal militaire. Jamais la famille Hamouri n’a été reçue à l’Elysée. Alors que Nicolas Sarkozy
s’était engagé à faire libérer tou-te-s les Français-e-s détenu-e-s à l’étranger, il a soutenu sans relâche Gilad Shalit,
soldat d’une armée étrangère d’occupation, et n’est jamais intervenu pour demander la libération anticipée du civil
Salah Hamouri.

Au lendemain du 17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques
palestiniens, nous sommes fiers et heureux d’accueillir Salah dans notre ville

Salah Hamouri, bienvenue à Marseille
Avec toi, nous exigeons la libération de tous les prisonniers palestiniens !

Rencontre le 18 Avril à partir de 17 H 30 à l’AGORA,
Centre Social BUSSERINE, 34 rue de la Busserine 13014 Marseille
Gare SNCF Busserine, Bus 33 ou 38 ou 27 ou 53

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