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Actu-chômage

L’APEIS porte plainte contre le Fouquet’s pour dénonciation calomnieuse

Article mis en ligne le mardi 17 avril 2012

Mardi, 17 Avril 2012

A lire avec les liens et la vidéo :
http://www.actuchomage.org/20120417...

Suite à l’occupation du 7 mars, un militant a été accusé de violence et de vol. Le dossier étant vide, le tribunal lui a signifié un simple rappel à la loi. Mais l’APEIS ne compte pas en rester là.

Mercredi 7 mars dernier vers 12h30, afin de redire qu’en cette période électorale le chômage est la première préoccupation des Français, une centaine de militants d’AC !, de l’APEIS, du MNCP, de Sud-Solidaires et de la CNT ont investi pacifiquement cette brasserie ô combien symbolique...

Ils ne sont restés qu’une demi-heure à l’intérieur du restaurant où ils se sont exprimé devant une clientèle impassible, issue d’un autre monde, puis en sont sortis dans le calme. Ils ont ensuite déployé leurs banderoles sur le trottoir et répondu aux questions des quelques journalistes qui couvraient l’événement. Très vite, répondant à l’appel de la direction du Fouquet’s, un nombre impressionnant — pour ne pas dire disproportionné — de policiers et de CRS sont arrivés et les ont encerclés :

Vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/xp...

Ils ont d’abord arrêté Abdel, un militant de l’APEIS, accusé de vol avec violence alors qu’il n’avait rien fait. Et pour finir, ils ont embarqué une partie des manifestants en arguant de vol de couverts — si si, de vol de couverts, risible si ce n’était pas aussi grave !

Souvenir d’une sombre époque, les femmes et les hommes ainsi neutralisés ont été séparés. Un car a emmené une vingtaine de manifestantes au commissariat du 11e arrondissement où elles ont été relâchées une heure plus tard, vers 15h30, après une mascarade de contrôle d’identité collectif. Une quarantaine de participants de sexe masculin ont, eux, été conduits au commissariat du 18e arrondissement où ils sont restés en garde à vue jusqu’à 18 heures dans un entrepôt, debout et dans le froid. Ils ont été relâchés sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.

Abdel, accusé pour l’exemple

Seul Abdel, militant de l’APEIS, est sorti sous le coup d’une accusation de violences légères sans ITT et de vol en réunion. Selon le Fouquet’s, une ou des petites cuillères auraient disparues, et deux employés du restaurant auraient été blessés.

Le problème, c’est que personne n’a frappé quiconque : les violences, il faut plutôt les chercher du côté des membres du service d’ordre musclé du Fouquet’s qui étaient très agressifs, insultants, violents, puis du côté de la police. Quant aux petites cuillères volées, Abdel, fouillé, n’en avait aucune sur lui, pas plus que les 70 militants raflés et parqués sous la pluie ce jour-là.

Abdel a été convoqué lundi matin au Tribunal de Paris. Le dossier étant vide, les poursuites ont bien évidemment été abandonnées et Abdel n’a eu droit qu’à un simple rappel à la loi, mesure qui ne vaut pas condamnation et reconnaît que les faits ne sont pas graves et qu’il n’y a même pas eu de victime.

Justice de classe

L’APEIS ne compte pas en rester là. « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage », rappelle l’association. Donc, du point de vue de la France d’en haut, tout est bon, même le pire, et le message que les gueux doivent entendre, c’est : « Ne venez pas déranger le monde merveilleux des affaires et des nantis ». Surtout à l’heure du déjeuner...

Sur les terres de Nicolas Sarkozy, les chômeurs sont des délinquants sinon des voleurs, des citoyens de seconde zone qui ont juste le droit de la fermer. « Quand on n’est pas en capacité parce que pas en volonté de régler la question du chômage et encore moins des chômeurs, on criminalise celles et ceux qui osent protester, qui refusent de se laisser sacrifier. Mais la fumée ne peut durablement cacher le feu », avertit l’APEIS.

L’association a donc décidé de riposter en portant plainte contre le Fouquet’s pour dénonciation calomnieuse. Accusation qu’elle mènera jusqu’au bout tant l’injustice est criante. « Nous ne lâcherons pas l’affaire », assure-t-elle.

AC !, le MNCP et Actuchomage soutiennent son initiative.

SH

http://www.actuchomage.org/

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Vos commentaires

  • Le 18 avril 2012 à 11:49, par Christiane En réponse à : Après le Fouquet’s, le Crillon.

    L’information que rapporte mardi 17 avril risque de mettre encore un peu plus à mal l’image de "candidat du peuple" revendiquée par Nicolas Sarkozy. Dimanche, le meeting de campagne du président-candidat à la Concorde a été précédé d’un lunch à l’Hôtel Crillon, palace situé sur cette même place.

    Dimanche,avant le meeting de campagne du président-candidat à la Concorde, une cinquantaine de membres du premier cercle, qui regroupe les donateurs les plus généreux de l’UMP, se sont ainsi retrouvés pour trinquer dans le salon Marie-Antoinette, classé aux monuments historiques, selon le "Canard enchaîné".

    Patrick et Isabelle Balkany, proches de Nicolas Sarkozy, avaient d’ailleurs, au même moment, loué la suite la plus chère de l’hôtel, officiellement tarifée 9.500 euros par jour, repas non-compris.

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