Une tribune pour les luttes

Communiqué CGT – FNSCBA - UD92

Traquer le travail illégal plutôt que de s’attaquer aux salariés !

+ Communiqué LDH 92

Article mis en ligne le samedi 26 mai 2012

Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,
Veuillez trouver ci joint le communiqué de la Cgt, suite à l’opération diligentée par le Codaf, mardi, sur le chantier du fort d’Issy les Moulineaux.
Bien fraternellement
Raymond Chauveau
Collectif confédéral Cgt "Droits des migrants"

Traquer le travail illégal plutôt que de s’attaquer aux salariés !

Le 22 mai 2012, 300 policiers et gendarmes, sous la houlette du Comité opérationnel départemental antifraude
(Codaf), ont investi le chantier du fort d’Issy-les-Moulineaux (92) pour « traquer le travail illégal ».

Sous la responsabilité des maîtres d’ouvrage, Bouygues immobilier et Bnp Paribas Immobilier, mille salariés
travaillent sur ce chantier, embauchés par près de 200 entreprises.

Comme il est habituel dans ce genre d’opération à visée médiatique, ce sont les travailleurs qui ont été obligés
de justifier de leur présence sur le site et de leur identité.

Parmi 670 ouvriers contrôlés, une vingtaine ou une trentaine d’entre eux (à l’heure où nous écrivons ces
lignes, malgré nos demandes réitérées auprès des autorités, nous ne le savons pas encore) ont été de fait
licenciés sur le champ par la préfecture des Hauts de Seine. Puisque sous prétexte qu’ils n’avaient pas de titres
de séjour/travail valables, cette préfecture a pris à leur encontre des arrêtés de reconduite à la frontière et des
obligations de quitter le territoire.

Déjà sous le quinquennat de N. Sarkozy, la Cgt a maintes et maintes fois réaffirmée que les salariés, y compris
migrants, ne pouvaient pas être considérés comme responsables de la situation dans laquelle ils étaient
embauchés.

Puisque ces salariés étaient en situation de travail, constatée par tous, l’objectif d’un tel contrôle devait
être de favoriser la régularisation administrative de leur situation, plutôt que d’en faire des victimes,
voire de les traiter en délinquants. Il devait être également d’obliger les employeurs à les déclarer
immédiatement (eux comme tous les autres) aux organismes sociaux, si ce n’était pas fait. Et de vérifier
si ces salariés bénéficiaient de conditions de salaire et de travail au niveau des normes sociales
françaises.

Régulariser, au sens plein du terme, la situation de travail de salariés, qui ne prennent le travail de personne
mais font le travail que personne ne veut et ne peut faire dans les conditions qui leur sont imposées, c’est le
contraire du laxisme. C’est le chemin vers la reconnaissance de la dignité de chaque salarié, quelle que soit sa
situation administrative antérieure. C’est le seul moyen efficace pour lutter contre le dumping social et la
concurrence de tous contre tous.

Nous demandons la libération et la régularisation des travailleurs migrants du chantier du Fort d’Issy les
Moulineaux.

C’est au Ministère du Travail que doit revenir le contrôle de la situation des travailleurs migrants et
non plus au Ministère de l’Intérieur !

Depuis janvier 2011, l’ancien gouvernement avait pris l’engagement d’ouvrir, au-delà de la réunion annuelle
de la Commission nationale de lutte contre le travail illégal, une véritable concertation sociale sur le travail
illégal. Il ne l’a pas tenu. Il est urgent qu’une telle concertation soit engagée, permettant de mettre en œuvre
des solutions pour sortir réellement de ce fléau.

Montreuil, le 24 mai 2012


Communiqué

La LDH 92 dénonce la descente de police qui a eu lieu sur un chantier à Issy-les-Moulineaux (92) à 9h le mardi 22 mai 2012.

La soixantaine de personnes arrêtées pour la plupart travaillent et vivent en France depuis plus de 5 ans, travaillent dans des conditions difficiles, pour vivre et faire vivre leur famille.

Aujourd’hui nombre d’entre eux sont enfermés dans des centres de rétention loin de leur famille, avec le risque sûr de perdre leur emploi.

Nous demandons aux autorités compétentes de les libérer et de leur fournir les papiers nécessaires afin qu’ils puissent continuer à vivre et à travailler dans la dignité et la sérénité.

Nous avons attendu le changement, il est attendu dans les pratiques judiciaires.

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