Une tribune pour les luttes

Répression en Turquie : une étudiante lyonnaise emprisonnée depuis un mois pour "terrorisme".

+ La Turquie, la plus grande prison du monde pour les élus, pour les journalistes, pour les avocats, pour les défenseurs des droits humains...
+ 2200 étudiants et lycéens emprisonnés en Turquie

Article mis en ligne le mardi 12 juin 2012

11.06.2012

Savez-vous que 2200 étudiants et lycéens emprisonnés en Turquie ?

Les manifestations des étudiants québécois occupent une grande place dans les médias occidentaux, ce qui est normal. Par contre, aucun de ces médias ne parle de répression contre les étudiants kurdes et opposants en Turquie. Selon une initiative de soutien aux étudiants emprisonnés, plus de 1500 lycéens et 700 étudiants sont actuellement dans les prisons turques.

La répression anti-étudiante du régime AKP, parti au pouvoir depuis 2002, ne connait aucune limite. Pour les opposants, la Turquie d’aujourd’hui est gouvernée par un régime fasciste. On ne trouve dans aucun pays du monde autant d’arrestations politiques. Chaque jour, le pays se réveille avec des nouvelles arrestations massives.

Près de 200 élus kurdes dont 33 maires et six députés, quelque 100 journalistes, environ 500 femmes activistes du parti kurde BDP, une quarantaine de syndicalistes et autant d’avocats, ainsi que des centaines d’enfants sont en prison.

2200 étudiants et lycéens en prison

À cela il faut ajouter plus de 2.000 étudiants et lycéens pour avoir demandé soit l’enseignement gratuit ou protesté contre la privatisation et le Conseil de l’Enseignement Supérieur (YOK), l’héritage de la junte militaire de 1980. Des objets comme des affiches, pancartes, livres, photos, keffieh, parapluies, citrons, œufs, confisqués lors des raids organisés au domicile des étudiants à la suite d’écoutes téléphoniques et de poursuites techniques sont aussi présentés comme des preuves «  d’appartenance à une organisation terroriste. »

102 étudiants arrêtés en dix jours

Au moins 102 étudiants ont été placés en garde à vue au cours des dix premiers jours du juin, contre 127 au cours du mois de mai, 116 en avril et 100 en mars, selon un nouveau bilan de l’ActuKurde. Près de la moitié des étudiants arrêtés entre le 1 e et 10 juin, soit 47 étudiants, ont été envoyés en prison, dont 13 par un tribunal d’Ankara et huit à Afyon le 9 juin, ainsi que six à Istanbul le 5 juin.

Sevil Sevimli, une étudiante lyonnaise de 19 ans, partie en échange Erasmus à l’université Anatolie d’Eskisehir se trouve également parmi les étudiants incarcérés pour des raisons qu’elle ignore. Les médias français ont parlé de cette étudiante un mois après son arrestation, le 10 mai, mais pas un mot sur les autres.

Motifs fictifs, tribunaux fictifs, lois fictives

(...)
http://www.actukurde.fr/actualites/...


http://rebellyon.info/Repression-en-Turquie-une.html

Dans Le Progrès, on apprend que

Sevil Sevimli, une Lyonnaise de 19 ans née de parents turcs, a été interpellée avec cinq autres jeunes gens. La jeune fille, en dernière année de faculté à l’Université Anatolie d’Eskisehir, dans le cadre des échanges Erasmus, est accusée au terme de l’article 316 du code pénal qui réprime l’appartenance à une «  organisation armée », un crime passible de jusqu’à 12 ans de prison.

L’étudiante est accusée d’avoir des liens avec le DHKP-C, le Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire. Ce mouvement, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, est à l’origine de nombreux attentats contre l’Etat turc qui ont fait des dizaines de morts depuis 1976.

Quels liens exactement ? Sa présence supposée à un concert du groupe populaire Grup Yorum, à la manifestation du 1er mai, ou encore à la commémoration de la mort en 1972 d’un leader étudiant. Le journal Libération, qui saisit lui aussi l’occasion pour évoquer la terrible répression en Turquie [1], parle de 600 étudiants en prison depuis 2010.

Un rassemblement a eu lieu à Lyon la semaine dernière à ce sujet. Voir l’appel. Pour plus d’infos sur la répression en Turquie, voir Indymedia Istanbul
Notes

[1] Pour Le Progrès, « une lyonnaise » est en prison, pour Libé, c’est « une française », à croire qu’il faut envoyer des lyonnais-e-s ou des français-e-s pour entendre parler d’une répression aussi féroce que celle qui a lieu en Turquie.


http://www.actukurde.fr/actualites/...

Néofascisme en Turquie : six maires et 58 autres étudiants arrêtés

2012-06-08

Six maires kurdes de la province de Van et le responsable locale du parti kurde BDP ont été arrêtés jeudi 7 juin par le régime Erdogan en Turquie, tandis que le maire BDP de Siirt a fait l’objet d’un mandat d’arrestation. Les policiers ont également arrêté près de 60 étudiants en médecine en un jour.

(...) Des milliers de kurdes se sont rassemblés devant la mairie de Van et ont passé la nuit dehors pour protester contre la répression et demander la libération des maires.

Dans une déclaration commune, quarante-cinq organisations de la société civile ont dénoncé les arrestations, soulignant le travail appréciable du maire de Van après les séismes qui ont frappé cette ville en octobre et en novembre 2011. Pour ces organisations, les autorités veulent à tout prix empêcher les maires BDP issus des élections locales de mars 2009 de travailler.

(...)

On compte désormais ceux qui restent dehors

Selon le BDP, plus de 190 élus kurdes dont 32 maires sur 98 et six députés sur 35 sont déjà en prison, ce qui fait la Turquie la plus grande prison du monde pour les élus, tout comme pour les journalistes avec près de 100, pour les étudiants avec plus de 600, pour les avocats avec une quarantaine, mais aussi pour les enfants, les femmes activistes et les défenseurs des droits humains. Dans certaines villes comme Sirnak, il ne reste presque plus d’élus !

58 étudiants en médecine arrêtés

Outre les maires, au moins 58 étudiants en médecine ont été arrêtés le 6 juin dans sept villes dont Ankara, Istanbul et Diyarbakir, dans le cadre de l’affaire KCK, lancée en avril 2009, quelques semaines après le succès historique du parti kurde lors des élections municipales

On ignore les accusations portées contre eux pour raison du secret apposé sur le dossier, comme pour toutes les autres arrestations politiques, ce qui renforcent les soupçons sur le travail des policiers qui produisent souvent des preuves après les arrestations.

Huit ans de prison pour avoir demandé l’enseignement gratuit

Le 7 juin, deux autres étudiants, Ferhat Tuzer et Berna Yilmaz, ont été condamnés chacun à 8 ans et cinq mois de prison par un tribunal d’Istanbul pour avoir demandé «  l’enseignement gratuit » lors d’un déplacement du premier ministre Erdogan à Istanbul en mars 2010. Ces étudiants avaient alors été incarcérés pendant dix-neuf mois avant d’être libérés le 6 octobre 2011.

Répression sans précédente contre les étudiants

Au moins 66 étudiants ont été arrêtés entre le 1e et 6 juin, contre 127 au cours du mois de mai, 116 en avril et 100 en mars, selon un bilan de l’ActuKurde. Parmi eux, des dizaines ont été envoyés en prison, alors que 29 autres ont été condamnés à une peine totale de 346 ans de prisons dans le seul mois d’avril. Presque la totalité des étudiants interpellés ou emprisonnés sont kurdes, mais le régime vise tous les étudiants opposants.


http://www.actukurde.fr/actualites/...

Lettre à Laurent Fabius pour Leyla Zana

2012-06-08

Le conseiller général honoraire, conseiller municipal et communautaire PCF de Marseille Joël Dutto écrit une lettre à Laurent Fabius, l’actuel ministre français des Affaires étrangères pour demander à la France de réagir contre la condamnation de Leyla Zana et la répression « inadmissible » menée par le gouvernement turc.

Dénonçant l’accord sécuritaire, signé en 2011, entre la France et la Turquie, sous le prétexte de lutter contre le « terrorisme », M. Joël Dutto affirme que « aujourd’hui, avec la gauche aux affaires du pays, rien ne peut justifier ce soutien inconditionnel à la Turquie ».


Voir aussi Mille Bâbords, par exemple 20352
Prendre en considération le cri des Kurdes de Turquie

Retour en haut de la page

Vos commentaires

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | ... | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | 45 | ... | 1265