Une tribune pour les luttes

Les 22-23-24 juin à Avignon on occupe le terrain. Les paysans ne sont pas des réserves foncières !

Blog "Avignon mon amour"

Article mis en ligne le dimanche 17 juin 2012

Aujourd’hui il nous apparaît possible de dire qu’une même logique sous-tend la propriété individuelle et la croissance industrielle, celle de l’accaparement des terres
– cultivables le plus souvent –,
dans le mépris toujours plus grand des éléments avec lesquels nous partageons la vie (végétal, animal, minéral, aérien, aquatique…), et ce jusqu’à leur domestication totale.

Au mépris plus profond encore, à l’égard des humains, de l’attachement qu’ils éprouvent pour leur territoire, aux pratiques qui en consolident le lien.
Les gestionnaires (communément appelés élus), à qui nos décisions sont confiées, prennent soin (et toujours avec l’argent public) d’organiser des séances de concertation publiques une fois les décisions entérinées.

Dans ces conditions, ce sont la paysannerie, le monde agricole dans toute sa diversité qui font les frais des zélés décideurs, et de l’ingénierie qui s’en suit. La ville ne sait pas trouver ses limites, elle est devenue la métaphore du gain et de l’extension, ce à quoi elle s’acharne. Qui est la ville ? Depuis la cité ont peut continuer à s’émouvoir de la disparition des terres arables et de ceux qui les cultivent. Les bienveillantes Amap, tout en portant des traits essentiels, n’y suffisent pas. Le tranchant de la lame est plus profond.

Il nous faut simultanément nous opposer, mener bataille contre des projets d’équipements insensés : ici un Décathlon de plus dans le paysage, là un aéroport international dans le bocage, ailleurs un stade de foot, une quatre voies à travers champs, etc.

En Andalousie, ceux qui n’ont pas de terre à cultiver se sont emparés des terres que la « Region » vend au privé. Ici, des paysans promis à l’expulsion au profit d’une grande surface entrent en résistance. Oui, ça résiste ! À Bure, en Val de Suza, à Notre-Dame-des-Landes, Décines, Bourg-lès-Valence, Vedène, Avignon…, les contextes ont ceci de semblables : on camoufle, on bétonne, on asphalte au profit de la circulation des flux, de ténébreux déchets, au bénéfice des aménageurs, au nom de l’aveugle croissance.
Mais ça résiste ! Nous disons que nous préférons l’évolution à la croissance, que cette dernière est le mur au travers duquel nous goûtons l’amère chute libre…

La ville d’Avignon concentre pour sa superficie la plus importante zone commerciale d’Europe par habitant (eh oui !). Littéralement cernée par les trusts de la grande distribution, la précieuse ridicule se vante encore d’être ville d’esprit. La ceinture verte d’Avignon n’est pas à vendre. Le projet de quatre voies déclaré caduque dans les couloirs ministériels, n’est pas sans intérêts pour les notables locaux ; adeptes du poker menteur. En occupant cette parcelle – qui aurait pu devenir un jardin public et partagé, plutôt qu’un nid d’appartements de luxe à 3500 € le mètre carré – nous voulons faire entendre que la ceinture verte ne sera pas sacrifiée sur l’autel de vos impérieuses responsabilités. Qu’à partir d’aujourd’hui chaque personne compte, et avec elle, la terre qu’elle cultive !

Nous n’avons pas le monopole de l’ignorance, et vous autres décideurs, encore moins celui de la responsabilité ! Seul l’endroit d’où l’on parle nous distingue, il va donc falloir que ça cause à un moment ou un autre, par delà le jeu de dupe. Nous portons l’espoir d’une multitude de résistances. (Infos à suivre) »

22-23-24 juin - Avignon - Trouvez le chapiteau Avenue Saint-Jean !

• Rencontres et discussions :
> Projets menaçant la ceinture verte d’Avignon : 4 voies (Liaison Est-Ouest), “écoquartier” et ligne de tramway – les riverains s’organisent.

> Marseille et le projet Euroméditerrannée. Des habitants, des collectifs en prise
avec la ville
– avec Bruno Le Dantec de CQFD et Sarah Aramis.

> Un “écoquartier” en projet à Vedène, sur les terres du dernier agriculteur.

> À Bourg-les-Valences, la construction d’un Décathlon menace les terres
d’un couple d’agriculteurs.

> À Décines, près de Lyon, résistance à la construction d’un stade de foot,
d’un complexe sportif et d’un Décathlon
– les fils et les filles de la butte.

> À Notre Dame-des-Landes, un aéroport dans le bocage.
Nouveau souffle dans la résistance.

> Témoignage de la résistance au passage d’une ligne TGV (No TAV)
à Val de Suza,
en Italie. Avec Jean Druon (documentariste).

• Exposés : Croissance et recomposition des villes contemporaines – Lise Bourdeau-Lepage • L’occupation populaire de la rue – Anne Clerval.

• Ateliers : Autonomie des villes moyennes avec André Duny • Crieur public au marché du samedi matin, suivi d’une assemblée populaire • Un jardin sur la friche, plantations.

Projections : “Squat, la ville est à nous” • “Trafic” • “Detroit passe au vert”.

Contact : avignonmonamour chez riseup.net

http://avignonmonamour.wordpress.com/22-23-24-juin/

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