Une tribune pour les luttes

Le terrifiant scandale des enfants prisonniers en Israël et Cisjordanie

Par Stéphanie Marthely-Allard

Article mis en ligne le mardi 3 juillet 2012

Avec les liens
http://blogs.mediapart.fr/blog/step...

30 Juin 2012

Le ministère des Affaires étrangères britannique vient de publier un rapport explosif de 46 pages intitulé "Enfants en détention militaire"sur la manière dont lsraël maltraite les enfants palestiniens. Ce rapport fait suite à une enquête menée par une délégation de 9 avocats britanniques mandatés par le très sérieux "Foreign & Commonwealth Office", le bureau des Affaires Etrangères et du Commonwealth britanique. En réponse aux accusations portées par ce terrible document, le porte-parole de l’ambassade d’lsrael à Londres, Amir Ofek, a déclaré que "C’est la faute de l’Autorité palestinienne qui n’est pas capable d’empêcher ces enfants de commettre des délits, ce qui nous oblige à agir de la sorte"...

La délégation dirigée par Sir Stephen Sedley, ancien juge à la Cour d’Appel s’est rendue en Israël et en Cisjordanie du 10 au 17 septembre 2011. L’ancien juge rapporte que "tous les enfants palestiniens sont traités comme des terroristes potentiels" et qu’lsraël viole sans cesse la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant" qui interdit les traitement cruels, inhumains et dégradants.

Durant 42 ans, les enfants palestiniens ont été emprisonné avec les adultes et ce n’est qu’en 2009 qu’apparait la "Military Juvenile Court". Quant aux améliorations prétendument apportées par lsraël "elles sont plus rhétoriques que réelles", ont estimé les rapporteurs.

En effet, dès 12 ans, on trouve des enfants avec chaînes en fer aux pieds, yeux bandés, mains ligotés dans le dos ... Ils sont tirés de leurs lits en pleine nuit et jetés dans des véhicules militaires où ils ont maintenus à plat ventre. Le rapport parle de véritables "tortures" et raconte comment ces enfants subissent également l’isolement dans des cellules de prison, sans presque pouvoir voir leurs parents. "En détention, ils sont privés de sommeil, et maltraités verbalement et physiquement, contraints de signer des aveux qu’ils ne peuvent même pas lire", rapportent les 9 avocats britanniques. Et de rajouter : "Quelle ne fut pas notre choc d’assister à une audition préliminaire dans un tribunal militaire israélien, où un très jeune enfant fut amené revêtu d’un uniforme marron et enchaîné aux pieds", raconte Me Greg Davies.

Le gouvernement britannique a souligné qu’lsraël va devoir changer ces méthodes. "Nous sommes préoccupés depuis un moment par ce problème et c’est pourquoi nous avons commandé et financé un rapport indépendant", a fait savoir le porte-parole du gouvernement. La société civile britannique est depuis longtemps mobilisée sur le sujet, le gouvernement ne pouvant faire autrement que reconnaître cet état de fait par ce rapport. Mais, il est plus que probable que ce document ne soit suivi qu’aucune avancée significative, comme cela a été le cas pour l’ensemble des autres rapports de part le monde traitant de ce terrible sujet.

Le rapport pointe entre autre, la différence de traitement et de règles concernant les enfants selon qu’ils soient israéliens ou palestiniens :

- Les enfants israéliens doivent avoir accès à un avocat dans les 48 H et ne peuvent pas être emprisonnés avant l’âge de 14 ans. Les parents peuvent les accompagner durant l’audition par les forces de l’ordre et la justice, il est possible de partiellement enregistrer les auditions et les enfants doivent être présenté à un juge dans un délai de 12 à 24h. Ils peuvent être incarcérés sans inculpation pendant 40 jours. La période maximale entre l’arrestation et le jugement final est de 6 mois. Les faits reprochés à ces enfants sont très graves.

- Pour les enfants palestiniens, ils peuvent être incarcérés dès l’âge de 12 ans et détenus 90 jours sans avocat. Durant leurs auditions par la police ou l’armée, aucun enregistrement audi-vidéo n’est possible, ni accompagnement des parents, ils ont jusqu’à 8 jours pour être présenté à un juge. Ils peuvent être incarcérés sans inculpation pendant 188 jours. La période maximale entre l’arrestation et le jugement final est de 24 mois. Les faits reprochés sont très arbitraires.

Il est estimé qu’entre 500 et 700 enfants palestiniens sont emprisonnés chaque année en Cisjordanie. Rien qu’en mai 2012, il était recensé pas moins de 234 enfants prisonniers en Israël (Sources Israeli Prison Service (IPS) et Israeli Army Temporary Detention Facilities). Ils ont droit à 45 mn de visite de leurs proches parents tous les 15 jours. Un permis de visite peut être obtenu dans un délai allant de 2 semaines à 2 mois. Les juges militaires israëliens estiment que le risque de récidive est peu important et qu’au contraire, ce traitement leur donne "Une bonne chance de mettre le mineur en dehors de toute mauvaise influence." ...

Cette information doit être relayée un maximum afin que le monde entier sache quels traitements inhumains les enfants palestiniens subissent de la part de l’état israélien.

Quand aux adultes, c’est aussi barbare, un rapport vient de sortir sur le sujet et estime que 100% des prisonniers israéliens incarcérés dans les prisons israéliennes subissent des maltraitances psychologiques, physiques et des tortures entre les mains des soldats israéliens. Amnesty International vient d’appeler Israël à libérer ou à juger de manière impartiale tous les Palestiniens emprisonnés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux dans le cadre de la procédure dite de "détention administrative" qui permet de maintenir derrière les barreaux des suspects sans jugement pendant des périodes de six mois renouvelables.

(...)


Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265