Une tribune pour les luttes

Festival Paroles de Galère 1er et 2 septembre 2012

Prix libre, friche Belle de Mai
Des centaines de participants ce samedi après-midi au Festival de Paroles de Galère qui se continue ce soir et demain dimanche. Photos Mille Bâbords.

Article mis en ligne le samedi 1er septembre 2012

Photo Femmes en noir exposition Yanoun

NOTRE CULTURE, NOUS MÊMES !!

Prendre des initiatives, se lancer dans des possibles Ce n’est pas bien sorcier ! Pour cela, il
suffit que quelques personnes viennent avec une proposition, que celle-ci ouvre une porte à
d’autres pour que les idées jaillissent, que la chaîne des connaissances se mette en place, que se
construise un projet commun.

Le festival Paroles de Galère est entre les mains de celles et ceux qui considèrent la « culture
 » comme une richesse devant rester en dehors des officines culturelles et des conventions marchandes.
Indépendant des autorités politiques, ce projet collectif s’organise comme un laboratoire d’expérimentation sociale,
artistique et culturelle, et mutualise toutes les compétences pour mettre en place l’événement.
Sa volonté ? C’est celle de regrouper des personnes ou groupes de personnes de toutes origines
et milieux engagé-es pour partager un savoir, un combat, une envie ou une passion.

Des initiatives et des possibles ! Il y a trois ans, un petit groupe s’est lancé dans un défi collectif,
celui de mettre en place un festival alternatif à prix libre, autonome et participatif. Plus qu’un défi,
c’est devenu un engagement : construire un espace aux expressions multiples (créations sonores, débat
radiophonique, scène de musique, expositions de photos, contes, théâtre, concerts...). En faire, année
après année, un lieu de l’expression libre et indépendante !
Paroles de Galère, pensé comme un projet collectif marseillais voguant à contre-courant aux côtés
de Radio Galère. Ce sont des outils indispensables pour porter la voix des galérien-ne-s, celles des luttes,des
alternatives et de la solidarité.

Les 1er et 2 septembre 2012, le festival « Paroles de Galère »
lance sa troisième édition à proximité des studios de la radio, dans la rue de la Verrière, près de
la salle Seita à la Friche Belle de Mai.

DEBAT SAMEDI : PARLONS DE NOS CULTURES !

Jardin « L’Asssemblée » de 15h à 18h

Paroles de Galère symbolise plus que jamais le plaisir de la rencontre des cultures et
notre refus de nous soumettre à LA culture dominante, pensée comme une marchandise.
Cette réflexion sera au coeur de l’édition 2012 du festival qui mettra en valeur
LES cultures qui constituent l’âme de notre ville.
Pour une souveraineté culturelle ?
Depuis les débuts de radio Galère en 1983, les acteurs culturels à la marge des succès
cathodiques n’ont cessé d’intervenir sur la fréquence 88.4 de la bande FM marseillaise.
Nous pensons notamment aux groupes, Massilia Sound System, IAM et bien d’autres
artistes moins connus.
Combien d’autres auteurs et artistes qui trouvaient porte close dans les médias dits
« branchés », ont eu recours aux moyens modestes mis à leur disposition par Radio
Galère.
Cette ouverture de la radio ne concernait pas seulement des groupes de musique ou
des artistes à la recherche d’un public. Bénéficiaient aussi de cette ouverture, de nombreuses
associations culturelles communautaires et des associations de certains départements
universitaires des campus de l’université d’Aix - Marseille. Les cultures, que
les institutions ou industries culturelles marginalisent, ont eu, dès le début de radio
Galère, un accès permanent à l’antenne.
Plus récemment encore, les artistes et les publics s’intéressant aux musiques expérimentales
trouvaient à radio Galère l’espace nécessaire pour l’expression de leur choix
musicaux. La confection de play list obéit ainsi à la diversité de ces choix, a tel point
que lorsqu’on se ballade, via le curseur de son transistor, sur la bande FM, on est systématiquement
saisi par l’originalité de la programmation musicale.
Cette ligne de conduite est une option longuement débattue, avant de devenir un axe
essentiel de notre charte. Laquelle charte constituant un préalable à l’adhésion à radio
Galère.

Avec l’avènement du festival ‘’Paroles de Galère’’ en 2010, l’option de se mettre à la
disposition des choix culturels qui ne marchandent pas leur existence avec les adeptes
de la médiocrité, prend une dimension particulière. Elle permet, à travers de larges
débats avec des acteurs
ayant une proximité de choix avec les nôtres, de mettre en musique, si l’on peut dire,
une dynamique qui pourrait, à terme, créer les conditions d’un rapport de force
en faveur d’une réelle prise en charge de toutes les options culturelles. Cette prise en
charge impose la mise à disposition de tous les moyens nécessaires à l’aboutissement
de cette dynamique.

DEBAT DIMANCHE : DETTE ET MECHANT !

Jardin « L’Asssemblée » de 15h à 18h

Au prétexte de la crise de notre soi-disant dette, alors que les élites imposent leurs
modèles dominants, l’occasion est trop belle d’unir nos paroles pour dire que nous ne
leur devons rien et pour montrer la force, la beauté et la dignité de nos expressions
respectives. Une expérience collective, un évènement original en forme de riposte à
l’austérité ambiante.

Dette et méchant

« L’endettement de l’État était, bien au contraire, d’un intérêt direct pour la fraction
de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément
le déficit de l’État, qui était l’objet même de ses spéculations et le poste principal
de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre
ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie
une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de
la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus
défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion de dévaliser le public
qui place ses capitaux en rentes d’État... »
Karl Marx, Les luttes de classes en France, 1850.

La culpabilisation de nous tous qui vivons apparemment au dessus de nos moyens, les
mensonges sur l’utilisation des recettes et des dépenses, le pillage organisé par l’oligarchie
et la mise en place de politique d’austérité pour le remboursement d’emprunt
contractés par les Etats auprès des banquiers poussent certains à vouloir réinvestir
leur « rôle de citoyens » : ils demandent des comptes et veulent opérer un contrôle
sur cette soi-disant dette pour en séparer une part légitime d’une autre qui ne le
serait pas. Il s’agit selon eux de demander « Quelle dette ? » Ils veulent participer
à l’élaboration, à l’audit, des prochains emprunts, mettre en place un cadre légal et
institutionnel de « contrôle citoyen » pour éviter les abus et les connivences.

D’autres, disent que la machine capitaliste s’est emballée non pas parce qu’elle n’est pas
bien régulée ou parce qu’il y a des excès, mais parce que nous assistons, d’une part à
la faillite du programme libéral où le modèle de l’entreprise est celui de toute relation
sociale et d’autre part à l’échec de la création d’un individu standard l’« auto-entrepreneur
endetté » par une résistance, même inconsciente, des personnes.

La crise de
la dette est une crise du capitalisme : c’est une crise de confiance en la valeur, l’argent.
Or la création de valeur est le but mais aussi le moyen de domination et c’est celui
là qui est en crise. Devant cette débâcle, qui n’en a pas l’air, les détenteurs du capital
n’ont plus qu’une porte de sortie pour produire et accumuler la richesse et s’enfonceront
toujours plus loin dans la même direction : l’appauvrissement et l’exploitation
croissante des plus pauvres. Mais quand une bête a peur, elle mord, ils devront donc
tomber le masque, renforcer leur autoritarisme, imposer plus de contrôle des populations,
ils ne pourront plus agir sous le couvert d’une démocratie électorale, et déjà :

- Ils remplacent des élus par des banquiers : en Grèce L. Papademos (BCE), Petros
Chistodoulou (Goldman Sacks), à la BCE : Mario Draghi (Goldman Sacks), en Italie
Mario Monti (Goldman Sacks), en Irlande Peter Sutherland (Goldman Sacks, OMC),
en Espagne Luis de Guindos (Lehman Brothers)…
Dossier de presse PAROLES DE GALERE 1 & 2 septembre 2012

- Ils imposent par la force des mesures d’austérité en détruisant les minimas sociaux,
en diminuant les salaires, les dépenses de santé et d’éducation, en retardant l’âge de
la retraite dans tous les pays d’Europe. Ils nous imposent des formations, des emplois
sous ou non payé : ils créent le plein emploi précaire et utilisent la force pour nous
faire taire.

- Ils ne se donnent même plus la peine de se maquiller en social-démocrate en créant
le Mécanisme de stabilité européenne : entreprise de droit privée gérant les emprunts
des Etats et dont les administrateurs principaux sont la Banque centrale européenne,
la commission européenne et le FMI. Ces acteurs seront ceux qui fixeront les conditions
qui permettront aux Etats d’emprunter c’est-à-dire les mesures d’austérité. Pour ne
pas trop s’embêter, ils prévoient dans les statuts leur immunité totale.
Réinvestir le champ démocratique et demander des comptes à ceux qui nous dirigent
pour mieux les encadrer ? Profiter des faiblesses actuelles du capitalisme (cachées
derrière son agressivité accrue) et du masque démocratique pour refuser leur dette,
leur domination, notre exploitation ? Comment ailleurs en Afrique, en Argentine, en
Grèce certains ont dit ou disent non à leurs rançonneurs ?

Le dimanche 2 septembre 2012 le Forum d’expression populaire t’invite à venir trouver
ensemble les moyens de refuser d’être encore ceux qui devront payer de notre
temps, de nos compétences, de nos corps et de nos vies pour sauver leur système.

Nous ne leur devons rien ! Reprenons tout !

Retrouvez toutes les informations sur : Festival Paroles de Galère

dossier presse aout2012
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Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2012 à 13:23 En réponse à : Festival Paroles de Galère 1er et 2 septembre 2012

    bonnes photos !
    avec le son............c’est le top !

    viens partager la fête,
    un méchant samedi et un dimanche encore meilleur avec toi ;) ! ! !

    l’occasion de te faire une super rentrée !
    alors viens !

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