Une tribune pour les luttes

Des nouvelles de Notre-Dame des Landes

Lettre ouverte à M. Notebaert – Président de Vinci Airport

+ Communiqué de la FNAUT du 3 septembre 2012 :
Grandes infrastructures de transports : la FNAUT réclame l’abandon des projets inutiles

+ Appel de la Famille Herbin, première famille à être traînée devant le tribunal par Vinci le 11 septembre 2012.

Article mis en ligne le jeudi 6 septembre 2012


http://communiques-acipa.blogspot.f...

Notre Dame des Landes, le 4 septembre 2012

M Notebaert, nous vous disons merci pour votre interview au journal L’Express, publié le 25 juillet 2012.

Vous êtes un ingénieur, un homme pour qui deux et deux font quatre, pour qui un chat est un chat.
Vous, président de Vinci-Airports, déclarez à propos du projet de Notre Dame des Landes : « Ce transfert n’est pas une réponse à des problèmes aéronautiques, mais un choix politique de développement du territoire »

Enfin, un porteur du projet qui nous donne une motivation vraisemblable pour créer un aéroport à Notre Dame des Landes.

Vraiment, merci, M. Notebaert. Vos propos sont d’ailleurs confirmés dans ce même article par Alain Crozet, directeur du Laboratoire d’économie des transports (LET), qui affirme : «  C’est la seule explication qui tienne. Le déménagement de Nantes-Atlantique libèrerait près de 600 hectares au sud de la ville, à proximité du centre.  »

Cela permet de comprendre les conclusions du cabinet d’études de M. Fitoussi, engagé lors du débat public de 2003 : «  le projet de Notre Dame des landes est un choix politique ». Ce qui signifie donc : un choix non technique, non lié aux contraintes aéronautiques.

Cela explique aussi l’incompréhension totale des pilotes de ligne face à ce projet. Les pilotes sont de grands techniciens de l’aéronautique et les seuls qui aient la liberté de parole. Nous savons en effet que l’aéroport de Notre Dame, s’il se réalisait, serait, sur un grand nombre d’aspects, moins performant que l’actuel. D’ailleurs, il ne pourrait pas non plus accueillir l’A 380.

Cela explique enfin pourquoi nos arguments techniques basés sur l’aspect aéronautique n’ont jamais été contestés : ils sont effectivement justes ; d’un point de vue aéronautique ce nouvel aéroport est effectivement totalement inutile. Mais là n’est pas la question, n’est-ce pas ?

Merci encore, M. Notebaert, nous comprenons mieux la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Il reste quelques détails qui pourraient chiffonner les Français et en particulier les Ligériens.

Une déclaration d’utilité publique construite sur l’urgence des besoins aéronautiques, alors que ce n’est pas cela la motivation. Là aussi, nous comprenons pourquoi deux commissaires sur cinq se sont déclarés contre. Nous rappelons en outre que la partie économique du dossier faisait miroiter un intérêt économique à ce transfert et que nous savons désormais que les données ont été truquées pour y parvenir…

Autre détail, un homme politique, Jean Marc Ayrault, aujourd’hui premier ministre, a depuis 2000, mis toute son énergie pour faire avancer ce projet… Avec la discrétion qui le caractérise. Il l’a fait en ne cessant de mentir aux Ligériens sur le fond du dossier ; en commençant par ses proches du Parti socialiste. Il est parvenu à faire injecter de fortes sommes d’argent public, donc l’argent de ses électeurs, pour cofinancer ce projet.

Il a même fait mentir Mme Aubry (« l’aéroport actuel est au centre de Nantes ») et le candidat Hollande lors de sa venue à Rennes (« tous les recours sont épuisés »).

Que de mensonges pour aménager le territoire !

Quel mépris pour les terres agricoles, le bocage et ses habitants !

Marcel Thébault
avec le soutien de la coordination des opposants


Communiqué de la FNAUT du 3 septembre 2012

http://www.fnaut.asso.fr/index.php/...

Grandes infrastructures de transports : la FNAUT réclame l’abandon des projets inutiles

Lundi, 03 Septembre 2012

La FNAUT approuve le réexamen par le gouvernement du projet de canal Seine-Nord, une infrastructure surdimensionnée, d’un coût grossièrement sous-estimé et d’un intérêt économique et écologique qui n’a jamais été démontré autrement que par des slogans.

Ce canal aurait davantage contribué à concurrencer le port du Havre, en plaçant l’Ile-de-France dans la zone d’influence des ports belges et néerlandais, qu’à transférer du trafic de la route sur la voie d’eau.

A la veille de la Conférence environnementale des 14 et 15 septembre, la FNAUT attend du gouvernement la remise en cause d’autres projets contraires aux objectifs du Grenelle de l’environnement et néanmoins inscrits au Schéma National des Infrastructures de Transport :

- le canal Saône-Rhin/Moselle, un projet véritablement pharaonique, qui ne procède que des fantasmes de ses promoteurs ;

- l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, parfaitement inutile et destructeur d’un terroir périurbain précieux, auquel, de manière incompréhensible, la ministre de l’Ecologie vient d’apporter son soutien car il répondrait à un « besoin » qu’elle n’a d’ailleurs pas précisé ;

- les autoroutes qui traverseraient des territoires fragiles et ne feraient que stimuler le trafic routier source de nuisances et de gaspillage d’énergie, en particulier l’A831 Fontenay-le-Comte – Rochefort, qui menace le Marais poitevin ; l’A45, deuxième autoroute Lyon – Saint-Etienne, qui traverserait les Monts du Lyonnais, et la NLR, Nouvelle Route du Littoral, qui saccagerait le littoral nord-ouest de l’Ile de la Réunion ; l’abandon du Grand contournement autoroutier de Strasbourg ne doit pas rester une décision isolée ;

- la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, coûteuse et mal conçue (elle assècherait la ligne classique ; une desserte TGV de Limoges serait plus pertinente à partir de la future ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Lyon).

La FNAUT demande à l’Etat et aux Collectivités territoriales d’éliminer rapidement les grands projets inutiles ou incompatibles avec les objectifs du Grenelle de l’environnement, et de concentrer leurs moyens financiers sur les projets d’avenir sans lesquels on ne pourra envisager aucune transition énergétique et écologique :

- les transports urbains en site propre, tramways et bus à haut niveau de service ;

- la régénération du réseau ferré classique ;

- les projets les plus pertinents de lignes à grande vitesse.


https://zad.nadir.org/spip.php?article304

La famille Herbin vit sur la ZAD depuis 1995. Ce sont les premiers habitants à passer en procès pour expulsion parce qu’AGO les considère comme des "sans droit ni titre". À terme tous les habitant-e-s, exploitant-e-s agricoles et propriétaires qui résistent face à la pression d’AGO et qui refusent de partir se retrouveront dans cette situation.

La famille Herbin avec qui nous, occupant-e-s de la ZAD, avons tissé des liens d’amitié, de solidarité et de camaraderie, ce sont les premiers habitants qui passent au tribunal pour le simple fait de vivre à Notre-Dame-des-Landes et de vouloir y rester.

Solidarité avec les expulsés, tous à Saint Nazaire pour crier aux juges et aux décideurs : "nous ne partirons pas, expulsons VINCI/AGO du bocage !"

Le procès a été reporté au 11 septembre, à 14h, toujours à St-Nazaire.

Il y a une lettre par la famille concernée et un autre appel pour le 1er procès par le Comité antirépression issu de la lutte contre l’aéroport.

Voici une lettre de la famille Herbin, suivie de l’appel par le comité contre la répression.

— -

Appel de la famille Herbin

Nous,

Christiane, Claude, Loula, Théo Herbin, comparaissons au tribunal le 11 septembre 2012 car nous refusons de quitter notre maison.

Nous sommes la première famille à être traînée devant le tribunal par Vinci.

Si on les laisse faire maintenant, ce sont tous nos amis qui seront jugés et expulsés en silence.

Il ne s’agit pas que de notre maison mais de la lutte contre l’aéroport dans son ensemble.

Nous appelons tous et toutes à venir nous soutenir massivement pour montrer à Vinci notre détermination à rester.

Avec ou sans droit ni titre, avec ou sans sommation, nous ne partirons pas,

Contre la répression, les expulsions et les mensonges de Vinci AGO et des politiques,

Rassemblement le 11 septembre à 14h devant le tribunal de Saint- Nazaire.

Ni avions, ni expulsions. Nous ne partirons pas !

La famille Herbin, habitant sur la zone concernée par le projet d’aéroport à 15 km au nord de Nantes, se retrouve aujourd’hui menacée par une procédure d’expulsion. Elleux qui construisent leurs vies ici depuis 15 ans seraient censé.e.s se soumettre de gré ou de force au bon vouloir du parti socialiste et d’AGO [1], bien décidés à bétonner 2000 hectares de bocages et à raser des 10aines d’habitations. S’illes se retrouvent dans cette situation, c’est parce qu’ils ont refusé de partir docilement, c’est parce qu’ils ont compris que ce n’est pas que la défense de leur lieu de vie qui est en jeu mais une résistance plus globale, face à la violence de ce projet sur tou.te.s celleux qui n’acceptent pas de se laisser dicter leurs vies.

C’est déjà cette logique de lutte qui fait que cette zone n’est pas encore le désert que les décideurs voudraient voir, et même qu’elle est de plus en plus peuplée.

Jusqu’à présent les procédures d’expulsions ne concernaient que les maisons ou terrains squatté.e.s, et la plupart des habitant.e.s sans droit ni titre se retrouvent d’ores et déjà expulsables (certain.e.s ont eu un délai jusqu’à novembre).

C’est maintenant le tour des locataires, qui vivent déjà depuis plusieurs années sous la menace de se voir demander de partir sous 3 mois (baux précaires) et subissent depuis janvier 2011 les pressions d’AGO pour dégager la zone : ce sont des coups de fil à répétition même à 22 heures, leurs maisons seraient soudainement devenues insalubres, les parents traité.e.s d’irresponsables vis-à-vis de leurs enfants à cause de leur refus de partir, etc. Avec ce procès, c’est une étape de plus franchie pour cette maison, augmentant la pression du même coup sur la 15aine d’autres dans la même situation. Pendant ce temps, les procédures d’expropriations continuent, amenant juges et fourgons de gendarmes mobiles tous les mardi sur la zone.

Voilà à quoi ressemble le processus démocratique : tenter de faire avaler leurs projets dévastateurs par des mascarades d’enquêtes publiques où tout est décidé à l’avance, déclarer ces projets d’utilité publique alors qu’ils ne servent que les intérêts de quelques-un.e.s, user de pressions psychologiques et harcèlements en tout genre, puis de procédures juridiques pour vider la zone et, au final, pour les plus récalcitrant.e.s qui n’auraient toujours pas compris qu’il faut savoir laisser la place au progrès, ce seront les coups de matraques et les lacrymos qui viendront leur expliquer.

Il nous appartient de ne pas laisser les intérêts économiques des entreprises privées, la logique de contrôle du territoire par l’état ou le délire de grandeur de la métropole nantaise jouer avec nos vies comme avec des pions sur un grand échiquier.

Parce que ce procès est un enjeu pour l’ensemble de la lutte, soyons nombreuxes à montrer notre solidarité et notre détermination !

Rassemblement le 11 septembre à 14h devant le tribunal d’instance de Saint Nazaire

Notes

[1] Aéroport du Grand Ouest : désigné constructeur concessionaire pour ce projet, détenu à 85% par Vinci


Vous pouvez trouver de nombreux articles sur le site de Mille Bâbords sur la lutte ontre l’aéroport prévu à Notre Dame des Landes (Recherche dans la colonne de gauche).

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