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Mayotte - Le changement c’est maintenant !

Nouveau naufrage à cause de la loi absurde et internationalement illégale qui fait des Comoriens des immigrés chez eux !

6 morts et 27 disparus

Article mis en ligne le mercredi 12 septembre 2012

Selon la préfecture, 36 personnes avaient pris place à bord d’une embarcation partie vendredi soir de Domoni, sur l’île d’Anjouan, aux Comores. Après le naufrage du bateau au large de Mayotte, six corps ont été repêchés, un survivant a été pris en charge par les secours et deux autres survivants se sont échappés.

L’embarcation -un « kwassa kwassa », pirogue qui navigue au ras des flots- a fait naufrage ce samedi 8 septembre à 200 mètres du littoral de Petite Terre, deuxième île de l’archipel de Mayotte.

De nombreux candidats à l’immigration, pour la plupart venus de l’île voisine d’Anjouan, tentent régulièrement de débarquer sur l’archipel français de Mayotte pour travailler ou s’y faire soigner. Sur les 200 000 habitants de Mayotte, 40% seraient des clandestins.

Le dernier drame de ce type remonte à juillet dernier, lorsqu’un autre « kwassa kwassa » en provenance de l’île d’Anjouan avait sombré, faisant sept morts et quatre disparus. Treize personnes avaient été rescapées.

d’après l’AFP


Avant l’instauration du visa Balladur en 1995 (une décision du Gouvernement Balladur sous la présidence de M. Mitterrand), les Comoriens se déplaçaient sans encombre entre les 4 îles, à bord de plus frêles embarcations que celles d’aujourd’hui, en arrivant à bon port sains et saufs. . Il en va tout autrement depuis que les Comoriens non maorais, doivent obtenir, avant de se rendre à Mayotte, un hypothétique visa français, délivré au compte goutte, après être passés sous les fourches caudines des tracasseries de l’administration française et des poursuites des gardes côtes


Voir à l’aide du moteur de recherche dans la première partie de la colonne de gauche de ce site les nombreux articles publiés par Mille Bâbords sur les naufrages aux Comores et la situation à Mayotte.

Par exemple :

21183 Mayotte : ou quand l’humanité et le droit international font naufrage...
Par Thibaut Lemière

http://blogs.mediapart.fr/blog/thib...

17 Juillet 2012

Mayotte, au beau milieu du canal du Mozambique, dans l’Océan indien, vendredi 13 juillet 2012. A 3 heures du matin, heure locale, un kwassa-kwassa (barque de pêcheurs recyclée en embarcation de migrants) chavire avec à son bord 24 passagers, dont des femmes et des enfants, près des côtes sud-ouest de l’île, non loin de la ville de Boueni. Le bilan est très lourd : 7 morts, dont 4 enfants, et 6 disparus selon la préfecture de Mayotte. Un nouveau drame maritime qui vient frapper les côtes mahoraises, déjà durement endeuillées par le naufrage d’au moins trois embarcations du même type depuis le début de l’année 2012, faisant au total plus de 29 morts dont 8 enfants et des dizaines de disparus. En janvier, deux naufrages dans des circonstances similaires, et le 19 mai 2012, un nouveau drame maritime, venaient relancer la question des flux migratoires dans cette île demeurée française depuis 1975 malgré les objections internationales.

En effet, depuis le 1er janvier 1995, le tandem Balladur-Pasqua, respectivement premier ministre et ministre de l’intérieur, instaurait un visa pour réglementer la circulation entre les trois autres îles de l’archipel des Comores et Mayotte. Une fermeture des frontières qui intervenait après des siècles de libre circulation entre les îles, mouvement tellement ancien qu’il n’est pas une famille qui ne soit dispersée sur l’ensemble des îles de l’archipel. Un verrouillage des frontières aux hommes mais également aux marchandises, puisque ce visa s’accompagna de barrières douanières renforcées sur les échanges « traditionnels » de la région (Comores et Madagascar principalement). C’est cette situation, combinée avec une politique du chiffre décrétée dès les années 2000 par les responsables politiques français engagés dans une nouvelle politique d’immigration, qui conduira au développement de la « question » ou plutôt du « problème » migratoire à Mayotte.

L’édification de ce mur administratif de 1995 va instaurer la sédentarisation d’une partie des populations des Comores d’un côté ou de l’autre de cette barrière qui isole Mayotte, favorisant un climat de tensions sociales accrues dans cette île qui va voir sa population multipliée par 3 en 20 ans... Le durcissement des contrôles frontaliers et l’augmentation exponentielle des reconduites à la frontière (les expulsions vont passer de quelque 4 000 en 2004 à plus de 21 000 en 2011, dont plus de 5 000 enfants mineurs) vont pousser les migrants à prendre la mer via des passeurs prêts à prendre tous les risques pour gagner les côtes de Mayotte surveillées avec des moyens policiers, renforcées par des moyens militaires tels que les trois radars qui balaient les côtes de l’île.

Une situation préoccupante puisque ces politiques mortifères de fermeture, de surveillance des frontières, combinées avec des reconduites chiffrées massives, vont transformer ce bras de mer en l’un des plus vastes cimetières marins du monde. On estime ainsi à plus de 7 000 le nombre de morts et disparus depuis 17 ans ; et ce dans une indifférence quasi-généralisée en France métropolitaine et en Europe. Tant est si bien qu’un François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, de passage sur l’île de Mayotte fin janvier 2012, déclarait à propos des naufrages survenus le même mois que « Mayotte, c’est la honte pour Paris : avouer qu’aux yeux de tous, des gens meurent dans des eaux françaises… Si ça s’était passé à Lampedusa, ça aurait fait les gros titres ! »

Une indifférence qui semble persister sous la France « du changement » puisque Mayotte reste exclue des nouvelles dispositions législatives concernant les migrants. La circulaire Valls qui légifère sur la rétention et l’enferment des mineurs et de leur famille ne s’appliquera pas à Mayotte, pourtant devenu le 101e département de France depuis mars 2011. Les enfants de Mayotte ne seraient-ils pas des enfants ? Toujours est-il que la répression sur les migrants dans l’île aux parfums continue. Les malheureux exilés se trouvant enfermés avec femmes et enfants dans des conditions abominables maintes fois dénoncés (par le journal Libération en 2008, ou par l’observateur des lieux d’enfermement monsieur Delarue, depuis 2009) sans voir poindre la moindre avancée notable.

Ce ne sont pas non plus les déclarations du nouveau ministre de l’outre-mer, Victorin Lurel, en visite à La Réunion, qui laissent souffler un vent d’espoir de changement. Ce dernier, interrogé sur le drame du 13 juillet, déclarait : « C’est une situation triste, et je partage la douleur des familles des victimes [...] Cela se passe à Mayotte, mais aussi ailleurs, en Guyane notamment ». Des regrets, mais pas la moindre proposition concrète et durable pour remédier à ces drames et cette situation ubuesque de cette île isolée par la volonté politique.

Un ministre qui faisait part, la veille, de sa très grande satisfaction après la décision du Conseil européen de reconnaître Mayotte en tant que Région Ultra- Périphérique (RUP). Car, ironie du sort, ce drame intervient quelques jours après l’annonce officielle, mercredi 11 juillet, de l’intégration de Mayotte dans l’Union européenne en tant que RUP, rejoignant la Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, les Açores, les Canaries et Madère. Le Conseil européen réunissant les 27 chefs de gouvernement de l’Union européenne, après examen, a donné un avis favorable à la requête formulée par la France d’intégrer Mayotte dans l’espace européen. Une décision initialement prévue le 29 juin dernier mais reportée suite à un vice de procédure.

Ce choix de l’Union Européenne ancre un peu plus la présence française dans la région. Une présence et une occupation territoriale pourtant condamnée par le droit international et les institutions internationales, au premier rang desquels l’ONU. En effet, depuis 1975, date de la proclamation suite à un référendum de l’indépendance des Comores, l’ONU a pris pas moins de 20 résolutions condamnant le maintien dans le giron français de ce territoire reconnu comme appartenant à l’archipel comorien. Des résolutions renforcées par les condamnations régulières de la France par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) ou encore la Ligue arabe, dont les Comores font partie. Une orientation de l’Union européenne pour le moins étonnante puisque des états membres de l’UE avaient eux aussi condamné la présence française à Mayotte en reconnaissant l’intégrité territoriale des Comores (c’est-à-dire un archipel de quatre îles et non de trois). Une décision qui ne fait pas non plus l’unanimité à Mayotte où certains collectifs ou associations mahorais tel que les IndignéEs avaient clairement pris position contre cette « Rupéaisation » de Mayotte. Ils avaient même adressé un courrier aux députés européens les mettant en garde contre un vote « en faveur de ce nouveau statut pour Mayotte, vous soutenez un processus géopolitique qui déstabilise cette région [...] Soutiendrez-vous par votre vote cette politique préjudiciable aux équilibres d’une île, d’un pays et plus largement encore de toute une région ? »

Reste à savoir ce que cette intégration à l’Union européenne, entérinant un fait colonial, une décision riche de conséquence diplomatiquement et politiquement, aura comme répercussions sur la vie locale, mais aussi plus largement pour l’ensemble de la région.

Thibaut LEMIERE


12014 Comores : Jusqu’où ira l’inacceptable ?
La honte de la République
Geoffroy Géraud

Témoignages

http://www.temoignages.re/la-honte-...

vendredi 4 septembre 2009

Jusqu’où ira l’inacceptable ? Dans la nuit de lundi, le naufrage d’une embarcation qui naviguait vers Mayotte a, selon Radio Comores, entraîné la mort d’au moins 5 personnes, dont un nourrisson et un enfant d’à peine un an. Près de 20 personnes demeurent portées disparues.

« Kwassa-kwassa » : ces barques d’infortune, au moyen desquelles des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants effectuent chaque année des traversées entre les îles de l’Union comorienne et Mayotte sont désormais macabrement célèbres dans notre région.
Chaque année, plusieurs centaines de personnes trouvent la mort en tentant de traverser les 70 kilomètres qui séparent Mayotte d’Anjouan. À l’origine de ce désastre, la difficulté pour les citoyens de l’Union comorienne de se rendre légalement à Mayotte, du fait d’une législation inadaptée et des durcissements successifs de la répression. En arrière-plan du drame des kwassa-kwassa demeure la question fondamentale de la décolonisation inachevée des Comores, et de la responsabilité de la République dans le traitement humain du problème des échanges humains dans l’archipel.

Un drame créé de toutes pièces

La possibilité pour les Comoriens de se rendre dans l’île de Mayotte est limitée par des mesures juridiques et policières dont la sévérité s’est accrue au cours des quinze dernières années. Déstabilisés par les mouvements sociaux qui ont secoué l’île en 1993, des responsables politiques mahorais mis en cause ont alors eu tendance à désigner les étrangers comme boucs émissaires.
Le 18 Janvier 1995, les autorités françaises imposaient un visa aux Comoriens désirant se rendre à Mayotte. Les durcissements successifs, en 1997 et 1998, des conditions d’obtention de ce document – surnommé « visa Balladur » – n’ont ni interrompu ni diminué les déplacements entre les îles. En revanche, cette politique de fermeture a eu pour conséquence logique le développement des réseaux de passeurs contraints à la clandestinité, au détriment des conditions de sécurité. Ainsi, c’est la législation française elle-même qui est seule cause de l’apparition des kwassa-kwassa et du flux d’immigrants « clandestins ». Le nombre de ces derniers est d’ailleurs accru par les multiples infractions aux procédures de régularisations observées sur le territoire mahorais devenu, selon la formule du « Collectif migrants Mayotte », une « fabrique à sans-papiers ».

Contrairement à une idée reçue, les déplacements entre les Comores et Mayotte ne procèdent pas uniquement d’un flux migratoire à proprement parler.
- S’il est vrai que de nombreux Comoriens se rendent à Mayotte dans l’espoir d’y trouver un emploi et une vie meilleure, les échanges humains entre les îles – plus particulièrement entre Anjouan et Mayotte – résultent de liens familiaux, culturels et économiques qui font partie du système social spécifique à cette aire culturelle.
Ainsi, dans l’île d’Anjouan, il arrive que le nombre de candidats à la traversée s’élève à 500 pour une seule journée par mer calme… la plupart des voyageurs n’effectuant qu’un court séjour à Mayotte, souvent pour des visites familiales, avant de regagner leur île. Ainsi, les restrictions draconiennes à la libre circulation imposées par les Gouvernements français successifs ont pour effet de briser des réseaux de coutumes, de solidarité et de déstructurer de plus en plus un ensemble humain cohérent.

Assumer les responsabilités d’une décolonisation inaboutie

Cette évolution s’inscrit dans le contexte particulier de la décolonisation inachevée de l’archipel des Comores. On sait qu’à l’inverse des îles d’Anjouan, de Mohéli et de Grande Comore, qui ont le 6 juillet 1975 accédé à l’indépendance dans le cadre de la République islamique des Comores, l’île de Mayotte est demeurée française, d’abord sous le statut de collectivité territoriale, puis de Département d’outre-mer après le référendum du 29 Mars 2009.

Malgré plusieurs résolutions internationales – dont la dernière en date adoptée par l’ONU le 28 Novembre 1994 – l’intégration de Mayotte à la république française s’est poursuivie, impulsant un processus d’assimilation qui ébranle aujourd’hui les bases culturelles et sociales de la société mahoraise. Cette acculturation est encore accrue par une politique migratoire qui coupe les Mahorais de leur environnement géographique et humain.

Au regard de cette situation, la tragédie des kwassa-kwassa soulève la question centrale de la responsabilité de la France, qui, aux yeux du droit international, occupe illégalement l’île de Mayotte. En criminalisant les mouvements de populations au nom de règles qu’elle n’ont pas de légitimité à imposer, les autorités françaises rajoutent l’injustice à la violation de la règle internationale ; en prétendant œuvrer à la stabilité de la société mahoraise par la régulation de l’immigration, elles ne font que se prévaloir de leurs propres turpitudes.
De manière immédiate, c’est à elles seules qu’il incombe de mettre fin immédiatement au scandale des kwassa-kwassa.

Geoffroy Géraud

Fait assez peu connu, c’est entre Mayotte et les Comores que s’effectuent chaque année plus de la moitié des mesures de reconduite à la frontière qui frappent les étrangers en situation illégale sur le territoire français. Ce sont ainsi plus de 16.000 personnes qui ont été expulsées de Mayotte au cours des trois dernières années, pour 44.000 sur le reste du territoire français. L’Administration battra probablement son record en 2009, avec un nombre d’expulsions qui franchira vraisemblablement le cap des 17.000… Loin du regard des bien pensants de droite et de gauche.

G.G .


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Vos commentaires

  • Le 8 septembre 2012 à 18:59, par Christiane En réponse à : Au moins 50 migrants tunisiens portés disparus après le naufrage de leur embarcation

    8 septembre 2012

    Les sauveteurs ont récupéré 56 personnes vivantes à proximité de l’île italienne de Lampedusa, principale porte d’entrée dans l’Union européenne pour les migrants d’Afrique du Nord.

    Les rescapés, « souffrant pour certains d’hypothermie » après des heures passées dans l’eau, ont été emmenés au centre d’accueil de Lampedusa. Au moins cinq mineurs font partie des survivants, a indiqué l’organisation Save The Children.

    Mme Giusi Nicolini, maire (gauche écologiste) de Lampedusa, s’est dite profondément « peinée pour les victimes de la tragédie », appelant à ne « jamais s’habituer à ces drames, à l’idée qu’aujourd’hui encore traverser la Méditerranée à la recherche d’un travail ou d’une vie digne est de l’ordre de la roulette russe ».

    Selon les témoignages de rescapés, 136 migrants avaient embarqué au départ de la Tunisie, dont 10 femmes et 6 enfants.

    Selon Laura Boldrini, porte-parole du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés en Italie, « l’idée du passeur est en réalité obsolète ». « Aujourd’hui, les migrants conduisent le bateau en se relayant. Il s’agit souvent de personnes qui n’ont aucune connaissance maritime », a-t-elle déclaré à l’AFP.
    Selon le HCR, au moins 280 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée cette année.

    (d’après l’AFP)

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