Une tribune pour les luttes

Marseille

« Sans-Papiers : le changement… dans la continuité »

Compte-rendu et photos du rassemblement du mercredi 26 septembre 2012 de 14h.30 à 18h.30 devant la Préfecture.

Article mis en ligne le vendredi 28 septembre 2012

http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article1970

28 septembre 2012

Durant le rassemblement de RESF pour venir en soutien aux sans-papiers, quelques familles Rroms se sont jointes à la mobilisation. Parmi elles, la famille « Siura Alb » dont les enfants sont scolarisés mais les parents sous le joug d’une expulsion, mardi 2 octobre. Arielle, du réseau RESF et également membre du Collectif Solidarité Rrom, a voulu prendre la parole pour pousser un cri d’alerte.

La famille va, une nouvelle fois, se retrouver à la rue. Ils n’en peuvent plus et ne veulent qu’un abri

« Je vous présente cette famille qui va être expulsée dans quelques jours par le préfet de Marseille. Nous sommes devant la préfecture, nous allons donc demander au préfet, par rapport aux parents Rrom d’enfants scolarisés, qu’il n’y ait pas selon la circulaire du 26 août, de démantèlement de camps sans solution de relogement. Dans cette circulaire, il est précisé qu’un travail social, en amont, doit être entrepris et que, lorsqu’il y a le démantèlement du camp, il doit y avoir un relogement d’urgence.
Ces trois enfants sont scolarisés dans l’école Révolution à Marseille, un en maternelle et deux en élémentaire, et vivent donc actuellement sous une tente. Ils avaient déjà été expulsés de plusieurs camps et, actuellement ils sont à bout de course, fatigués, ils n’en peuvent plus. Ils subissent le harcèlement de la police qui est venue par exemple samedi pour les expulser mais nous avons accouru pour leur expliquer que, selon les propos du gouvernement, il fallait au moins une décision de justice. Celle-ci est arrivée quelque jours après et là, ils vont être expulsés sans possibilité de pouvoir trouver quelques solutions de relogements.
Aujourd’hui, on voudrait que les enfants puissent poursuivre leur scolarité jusqu’à la fin de l’année et que les parents soient dans des conditions minimales qui permettent aux enfants de rentrer chez eux, d’avoir accès à l’eau, au repos et à un toit pendant l’hiver.
Pour l’instant, ils ne peuvent pas l’avoir parce que le préfet M.Parant n’a pris contact avec aucune association. Lors de la dernière table ronde, il n’a tenu que des propos vagues concernant l’accompagnement social sans que des dispositions précises soient prises. Par contre, les démantèlements de camps ont été confirmés par le préfet et, mardi, des personnes seront expulsées.
Cette famille, je l’ai accompagnée moi-même, au centre d’hébergement de la Madrague ville où on leur a refusé l’entrée. Le directeur de cette unité, qui a d’ailleurs été changé, disait qu’il subissait la pression du préfet et du maire de Marseille pour faire sortir du centre d’hébergement d’urgence les quelques Rroms qui avaient été hébergés à la suite de l’expulsion de la porte d’Aix.

(...)


Compte-rendu RESF 13

Plus d’une 50aine de personnes se sont successivement rassemblées durant 4 heures devant la préfecture à l’appel du Réseau Education Sans Frontières 13.
Voir l’appel http://www.educ...

La presse était présente, entre autres :
- La Provence et La Marseillaise, voir http://www.educationsansfronti...
- France 3, voir http://www.pluzz.fr/soir-3-provence...

En fin d’après midi, la délégation reçue par le directeur du service de l’Immigration et l’Intégration (M. Izquierdo) et un membre du cabinet du préfet (M. Mahmouti), est ressortie en ayant pu exposer son indignation concernant la rentrée des Sans Papiers, des jeunes et des parents d’élèves en particulier, dans les Bouches du Rhône.

En effet, pas moins de 3 pères d’élèves se trouvent actuellement au centre de rétention de Marseille (et peut-être plus ? un 4è en est sorti le le 24/9), expulsables à tout moment.
Et fait inédit, un lycéen marseillais y a été enfermé du 17 au 20 septembre 2012, et reste aujourd’hui sous OQTF. Une première ! le “changement” peut-être ? La question a, entre autres, été posée par la délégation.
Sans parler (mais la délégation l’a fait, elle !) de la traque des Roms ou des nombreuses familles, des étudiants qui, sans titre de séjour bien que présents depuis des années en France, se retrouvent dans la plus grande précarité.
La question sur une éventuelle circulaire de régularisation en préparation a elle aussi été posée.

Mais aucune réponse concrète n’a été apporté aux membres de la délégation.
Une circulaire ? “pas plus d’infos que vous”
Les pères en rétention ? “pas d’éléments nouveaux à part votre mobilisation, nous réexaminerons les dossiers...
Le jeune Tigran Hovanissian ? “pas de volonté affichée d’aller vers l’enfermement des jeunes scolarisés” mais la loi est la loi en gros...
Pour le reste (moratoire sur les expulsions, taxes exorbitantes pour les titres de séjour, le changement législatif concernant les jeunes majeurs et le CESEDA de manière générale...) “nous ferons remonter aux secrétaires généraux de la préfecture et au préfet ; mais avouez qu’il y a eu un changement de ton tout de même” !!!

Bref, la préfecture des Bouches du Rhône sait que le RESF13 reste aussi actif sous Hollande et Valls qu’il l’était sous Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant.
Elle est, comme depuis maintenant 7 ans, sous surveillance.
Le combat en solidarité avec les Sans Papiers continue.

Revue de presse

La rentrée de septembre 2012, dans les Bouches du Rhône, est marquée par une accumulation exceptionnelle de situations intolérables pour les sans-papiers, jeunes ou familles, étudiants, élèves...

A Marseille, 4 pères d’élèves sont enfermés au Centre de Rétention du Canet. _ L’expulsion de l’un d’eux est prévue vendredi 28.

Un lycéen a passé 3 jours dans le même centre de rétention, et n’en est sorti que grâce à la mobilisation de ses camarades, ses enseignants, des élus et des miltants. Reste à obtenir la levée de son obligation à quitter le territoire.
42 familles, une centaine d’enfants scolarisés, sont en attente de régularisation, bien que présents en France depuis plusieurs années.

C’est quoi cette rentrée ?

Certaines familles mises à la rue, sans oublier les familles Roms, odieusement traquées d’un abri précaire à l’autre : tous ces enfants, les camarades des nôtres, nos élèves, nos voisins, sont confrontés, comme les adultes à un invivable quotidien, à la peur, à l’épuisement, à la perte de leurs repères (sociaux, sanitaires, scolaires, affectifs). Qui apprennent tous à l’école l’article de la Déclaration des droits de l’homme : "Tous les hommes naissent libres et égaux en droits".

C’est quoi cette rentrée ?

Il n’a été question que de changement ces derniers mois. En ce qui concerne les "sans-papiers", le changement on l’attend. Le Réseau Éducation Sans Frontières, fort de toutes ses composantes, associations, syndicats, partis politiques, citoyens, continue à trouver intolérable sous le gouvernement de M. Hollande ce qui l’était sous celui de M. Sarkozy.

C’est pourquoi nous appelons à un

RASSEMBLEMENT DEVANT LA PREFECTURE MERCREDI 26 SEPTEMBRE A 14h30

pour rappeler que nous prenons ces familles et ces jeunes sous notre protection, et que la loi doit changer !

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