Une tribune pour les luttes


Le lapin de Manuel Valls


Article mis en ligne le jeudi 27 septembre 2012

Le Réseau Education sans frontières devait être reçu le mercredi 26 septembre à 10h30 par Madame Eléonore Lacroix, conseillère immigration du ministre Manuel Valls, rencontre annoncée par un communiqué RESF du 25 septembre (http://www.educationsansfrontieres....) et confirmée lors d’un appel à son secrétariat le 25 à midi.

Ce rendez vous a été décommandé à quelques heures de la rencontre, (les membres de la délégation venant de province et déjà en route auront dû s’en accommoder) au motif que des contretemps dans l’agenda du ministre avaient empêché que les orientations de la circulaire à venir soient définies. De ce fait, la Conseillère ne pourrait pas répondre valablement à nos demandes…. L’entrevue est donc remise à la fin de la semaine prochaine.

Cette façon de faire, cavalière à tout le moins, en dit plus que les désagréments qu’elle provoque. On pouvait espérer que de longues années dans l’attente de l’exercice du pouvoir avaient permis d’anticiper et de réfléchir à quelques mesures. Quant à la consultation qui n’a lieu qu’une fois que les principales orientations sont fixées… on a déjà connu, il n’y a pas si longtemps à l’Intérieur et à l’Elysée. A croire que la fonction crée le comportement !!

Il n’en demeure pas moins que la situation des jeunes majeurs comme celle de tous les sans papiers et des Roms attendent des réponses à la hauteur du changement maintenant promis. Et que le temps des gouvernants n’est pas celui des drames humains que vivent celle qui n’ose plus aller au lycée par peur des contrôles, ou celui qui se retrouve à la rue parce que sans titre de séjour. Pour dire les choses clairement, de plagiat des méthodes, des chiffres et des mots de Guéant sur les Roms aux atermoiements sur le vote des étrangers non européens aux élections locales en passant par les hésitations sur les sans papiers, nous ne voudrions pas que le début raté du quinquennat de François Hollande se transforme en début du quinquennat raté de François Hollande.

Le Réseau Education sans frontières se rendra donc au ministère de l’Intérieur en fin de semaine prochaine avec la conviction que les situations odieuses sous Sarkozy le restent sous Hollande. Le changement ?



Communiqué du 25 septembre 2012

Les menaces d’expulsion de Christian, jeune camerounais bachelier et étudiant en première année de médecine à 14 ans ont attiré l’intérêt des médias et soulevé une profonde émotion. Il faut dire que c’est l’illustration de l’imbécillité des lois contre l’immigration prises sous Sarkozy et appliquées avec zèle par le gouvernement Ayrault : tous les enfants de sans papiers ne sont pas des surdoués, mais l‘existence de Christian est un démenti cinglant aux fariboles des Sarkozy, Guéant et autres Le Pen sur l‘immigration.

Christian et sa famille ne seront pas expulsés grâce à la médiatisation. Il faut s’en féliciter. Mais ne pas oublier pour autant que des milliers d’enfants de parents sans papiers, peut-être pas tous aussi géniaux que Christian, mais dignes de d’exister quand même, connaissent les mêmes angoisses. Et que quelques milliers aussi de jeunes majeurs scolarisés vivent eux aussi dans l’angoisse d’un avenir bouché et la terreur d’une expulsion brutale.

Ces situations ne doivent pas durer. Il faut que les lois changent, que des mesures soient prises immédiatement pour que les parents de ces enfants et les jeunes scolarisés soient régularisés.

Une délégation du RESF sera reçue mercredi 26 au matin au ministère de l’Intérieur pour rappeler que la régularisation des jeunes majeurs scolarisés est un impératif. RESF avait demandé en juin dernier que des jeunes majeurs scolarisés soient reçus à l’Elysée pour exposer leur situation. La présidence de la République s’est défaussée sur l’Intérieur. Qui a fini par accepter l’audience… mais sans jeunes majeurs. Il semble que le cabinet du ministre, ne souhaite pas avoir sous les yeux ceux qui souffrent de son application zélée de lois injustes qu’il combattait autrefois.

MM. Besson et Guéant avaient, de fait, renoncé à expulser les jeunes majeurs : en 2011, deux lycéens « seulement » ont été expulsés, l’un d’eux étant autorisé à revenir en moins d’une semaine, suite aux manifestations de ses camarades, de ses enseignants et des habitants de Montceau-les-Mines. Par calcul politicien, pour tenter de séduire l’électorat de Le Pen, Besson et Guéant ne s’en vantaient pas. Il faut que l’actuel gouvernement assume les faits, reconnaisse l’impossibilité d’expulser les jeunes majeurs scolarisés, l’assume en les régularisant et prenne les dispositions légales pour que tous les jeunes scolarisés puissent terminer leurs études et continuer à vivre dans le pays qui est, de fait, devenu le leur.

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