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Actuchômage

Pour sortir du Chômage, travaillez gratos !

+ Axel de Tarlé et le « cadeau empoisonné » du chômage.

Article mis en ligne le lundi 22 octobre 2012


Axel de Tarlé et le « cadeau empoisonné » du chômage

A lire avec tous les liens sur :
http://www.actuchomage.org/20121022...

Lundi, 22 Octobre 2012

Sur la base d’arguments volontairement incomplets, l’animateur et chroniqueur estime que notre système d’indemnisation, beaucoup trop généreux, incite à la paresse. Dire que Guillaume Peltier, ex FN devenu jeune loup de l’UMP, trouve qu’il n’y a pas assez de « journalistes de droite » dans les médias !

Muni de sa bonne bouille, Axel de Tarlé anime tous les soirs l’émission C à dire ?! sur France 5, chaîne publique du groupe France Télévisions. (Accessoirement, il remplace son collègue Yves Calvi pour jouer l’« avocat du diable » dans l’inénarrable C dans l’air, émission bien connue pour son positionnement droitier, ses débats d’« experts » — toujours les mêmes — dénués de pluralisme et son absence quasi totale de parité.)

Axel de Tarlé est également chroniqueur économique à Europe 1, Paris Match et au Journal du Dimanche où, pour mériter son salaire, il a pondu ce week-end un billet sur l’indemnisation du chômage en France, en réaction à une étude comparative de l’Unedic publiée jeudi 18 octobre et intitulée “L’assurance chômage en Europe à l’heure de la crise”.

Il nous rejoue le couplet de l’allocation maximum

Bille en tête, Axel de Tarlé se focalise sur le plafond maximal de l’indemnisation : « 6.160 € par mois sans aucune dégressivité. Alors que le chômage est plafonné à 2.215 euros en Allemagne, 1.422 euros en Belgique, 1.119 euros en Italie… » Sauf qu’il oublie de préciser que ce montant n’est accordé qu’à une poignée d’individus (0,2% des allocataires, soit quelque 5.000 cadres supérieurs et hauts dirigeants) qui, pour l’obtenir, ont cotisé à hauteur et que ce public spécifique, du fait de son niveau professionnel et du réseau dont il dispose, retrouve un emploi plus vite que les autres.

Ce n’est pas la première fois que cette largesse suscite la polémique et que ce montant spectaculaire, récemment pointé par l’UMP Bruno Le Maire, sert d’épouvantail pour signifier que les chômeurs coûtent trop cher.

Pourtant, dans un récent article sur l’indemnisation du chômage en Europe, Le Figaro rappelait que depuis les années 90, quasiment tous les gouvernements ont durci à un moment ou à un autre leur système. Résultat :
1) Ces mesures ont accentué la précarité et la pauvreté sans faire reculer le chômage ;
2) Aucune corrélation entre durée/niveau d’indemnisation et taux de chômage n’a pu être vérifiée, les pays les plus « généreux » pouvant aussi bien afficher un taux de chômage honorable… que catastrophique ;
3) De même, aucune corrélation entre chômage et coût du travail n’a pu être vérifiée, des pays au coût du travail très élevé pouvant afficher un taux de chômage faible tandis que des pays au coût du travail très faible battent de tristes records...
Mais de cela, Axel de Tarlé se moque.

Il nous refait le coup des chômeurs profiteurs et « assistés »

Est-ce intentionnellement qu’Axel de Tarlé laisse supposer qu’il y aurait en France une bonne partie des chômeurs qui toucheraient 6.000 € par mois sans rien foutre ? La réalité est pourtant toute autre.

D’emblée, il tait le fait que plus d’un chômeur sur deux n’est pas couvert par le régime ( (->http://www.actuchomage.org/2012092822602/Social-economie-et-politique/3-millions-de-chomeurs-lunedic-tiendra-le-coup.html ]) et qu’avec la persistance de la crise, le nombre de ceux ayant épuisé leurs droits a explosé.
Il ne dit pas non plus qu’en moyenne, sur les 2,8 millions de chômeurs encore indemnisés par l’Unedic (un chiffre stable malgré la crise), le montant moyen de l’allocation s’élève à 1.007 euros/mois et que 35% des chômeurs vivent sous le seuil de pauvreté.
Il ne dit pas non plus que la majorité des chômeurs est loin de bénéficier de la durée maximum d’indemnisation : 63% des allocataires sont des intermittents du chômage ; inscrits suite à une fin de mission d’intérim ou de CDD, ils n’ont pu cotiser assez longtemps pour cela et s’ils sont indemnisés plus vite, ils ressortent rapidement du régime.


Il nous refait le coup du chômage « volontaire »

Certes, dit-il, « plus on s’éloigne de l’emploi, plus il est difficile d’y revenir ». Mais comment ose-t-il nous faire croire que 2 millions de chômeurs de longue durée s’en seraient VOLONTAIREMENT éloignés ? C’est le monde à l’envers : à ses yeux, le chômage n’est pas volontaire (alors qu’il est voulu et organisé (http://www.actuchomage.org/Les-doss...) mais le chômeur l’est !
Eludant les vagues de licenciements massifs qui se succèdent, il prêche qu’il y a toujours de l’emploi en France.
Balayant le fait que le travail ne paie plus et que la majorité des offres d’emploi disponibles sur le marché sont des jobs à temps partiel rémunérés au Smic, il sous-entend que s’il y a autant de chômeurs, c’est parce que notre système, beaucoup trop généreux, n’incite pas à retravailler.
A ses yeux, ce n’est pas le chômage qui est un poison, mais son indemnisation !

Heureusement que d’autres journalistes mainstream sont capables, eux, de nous expliquer que sur ce point, la France n’est pas la plus généreuse d’Europe (http://lexpansion.lexpress.fr/econo...).


Il nous refait le « coût du travail »

Poursuivons. « Il y a trop de charges en France. C’est ce qui explique en partie la fermeture de nos usines », affirme-t-il, usant de la novlangue qui confond volontairement les charges patronales (impôt, investissement et dividendes aux actionnaires) et les cotisations sociales (salaire différé qui assure la protection sociale), dans l’idée que le « coût du travail » serait trop élevé et qu’il faut absolument le réduire pour améliorer notre « compétitivité ».

Pour s’aligner sur les Chinois, après avoir baissé les salaires, il faudrait donc baisser les cotisations sociales et laisser dans la merde ceux qui se retrouvent au chômage, tombent malades ou sont devenus trop vieux pour travailler : tel est son beau projet de société. Et tant pis si plus personne n’a, au final, les moyens d’acheter nos produits !


Il nous ressort le bon vieux « modèle allemand »

Pour Axel de Tarlé, c’est un fait avéré : les chômeurs deviennent des assistés qui veulent « profiter de leur chômage » et rechignent à « reprendre immédiatement un job, moins bien payé » (alors que c’est faux !). Et il ose encenser « la recette Schröder » qui, en Allemagne, a réduit les indemnités de moitié et créé les jobs à 1 euro. D’où, selon lui, « 10,6% de chômeurs en France contre 5,5% en Allemagne », c’est ma-thé-ma-tique !

Sauf que la population active de l’Allemagne ne cesse de diminuer, ce qui influe favorablement sur son taux de chômage. Sauf que, depuis les lois Hartz promues par Schöder et sa course à la déflation salariale, l’Allemagne compte 16% de pauvres et 25% de travailleurs pauvres ou précaires. Même ses retraités sombrent dans la misère et l’espérance de vie sans incapacité a chuté, passant en dix ans de 60 ans à 56,7 ans pour les hommes et de 64,3 à 57,7 ans pour les femmes.

Sarkozy n’a pas été réélu et on est soulagés que ses sbires n’aient plus l’occasion de nous cracher dessus... Mais voici qu’Axel de Tarlé prend le relais de Laurent Wauquiez et se fait porte-parole de « la droite décomplexée ». Cet énième petit éditocrate est juste bon à nous régurgiter la même doxa empoisonnée consistant à affirmer qu’il faut appauvrir les populations et les laisser crever afin que continue à prospérer un capitalisme complètement suicidaire. Honte à lui !

SH


Pour sortir du Chômage, travaillez gratos !

http://www.actuchomage.org/20121023...

Lundi, 22 Octobre 2012

Voilà LA solution miracle. T’es au chomdu et tu galères grave pour retrouver du taf ? N’hésite pas une seconde, travaille gratos et bye-bye le chômage ! Démonstration.

(...)

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Vos commentaires

  • Le 30 octobre 2012 à 09:47, par Christiane En réponse à : Pour sortir du Chômage, travaillez gratos !

    Le salaire médian, qui sépare la population des salariés en deux parties égales, était en 2010 à 1675 euros.

    Par catégorie socio-professionnelle, le salaire net moyen des cadres (et chefs d’entreprise salariés) s’est établi à 3.950 euros en 2010, celui des professions intermédiaires à 2.143 euros, celui des ouvriers à 1.583 euros et celui des employés à 1.507 euros.

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