Une tribune pour les luttes

mercredi 14 novembre 2012

MARSEILLE

12 h

12 h Passage Léon Perrin, Belle-de-Mai, 13003

comité de soutien aux habitants de l’espace solidaire d’hébergement pour les Roms

Repas solidaire à l’ESH pour les Roms

Depuis juillet 2011, l’AMPIL, une association d’insertion par le logement, a mis en place un espace solidaire d’hébergement (ESH) auprès de familles Roms, avec l’aide de la Fondatíon Abbé Pierre et du Conseil Régional. Sept familles sont aujourd’hui hébergées sur un terrain loué à un propriétaire privé, dans des mobiles home et des caravanes installés dans un hangar avec l’eau et l’électricité, dans des conditions acceptables : un espace sanitaire, un espace cuisine. Un bureau nous accueille à I’entrée, où travaillent les Assistantes Sociales de l’AMPIL.

Le but de l’association est d’aider ces familles à s’intégrer par le travail, la scolarisation des enfants, et par le logement. Leurs enfants sont scolarisés dans les écoles du quartier, de la maternelle au collège, et ils sont particulièrement motivés et assidus. Les enseignants, les parents d’élèves en sont témoins. Deux familles ont déjà quitté ce camp pour de meilleures conditions de logement et d’insertion. Ce projet est donc une réussite. Mais, il n’a pas vocation à se pérenniser : le bail arrive à son terme fin décembre 2012.

Depuis quelques temps, des tensions ont été rencontrées avec le voisinage, envenimées par un contexte national délétère : des agressions, des caillassages, des menaces verbales. Le portail a été endommagé avec une voiture. L’AMPIL a fait appel à une société de gardiennage pour la sécurité des personnes, et entrepris des réparations. Ces coûts sont trop lourds pour la structure. Le CA de l’AMPIL a décidé de mettre fin au dispositif de manière anticipée et demande aux familles de quitter les lieux.

Bien sûr, les familles sont inquiètes. Certaines refuseront sûrement de partir au 31 décembre, date de la fin du bail, car c’est ici qu’elles vivent, et que leurs enfants sont scolarisés. Car au delà de l’hébergement, cela prouve qu’il est possible d’insérer des Roms dans un quartier. Les jeter à la rue les fragiliserait énormément et les obligerait difficilement à recommencer le processus d’inscription dans les écoles, d’insertion dans un autre quartier.

Pourquoi alors ne pas valoriser ce site comme un exemple qui fonctionne depuis 1 an et demi malgré les difficultés rencontrées ? Nous dénonçons qu’aucune solution durable ne soit proposée aux familles afin de consolider leur intégration dans le quartier. Nous exigeons que d’autres institutions (ville de Marseille, CUM, Conseil Général, Préfecture ... ) s’engagent ici et sur d’autres sites.

Nous vous invitons à manifester votre solidarité en participant à un
repas solidaire sur I’ESH mercredi 14 novembre à Marseille.

Marseille, le 25 octobre 2012

Le comité de soutien aux habitants de I’espace solidaire d’hébergement pour les Roms


La Marseillaise

http://www.lamarseillaise.fr/societ...


Des droits pour leurs camarades roms

05-11-2012

Parents et enseignants à la Belle de mai alertent sur la fermeture de l’Espace solidaire et invitent à la mobilisation.

(...)

Au fond de la petite rue tranquille, un portail qui n’a plus qu’un bras ouvre sur quelques caravanes discrètes. Comme dans toutes les cours, des fils tendus portent du linge qui tente de sécher en évitant les gouttes. Dans le « dur » de l’ancien entrepôt de meubles, des cuisines et des sanitaires ont été aménagés. Debout dans le hall d’accueil du centre, Dominizia attend son tour derrière la porte ouverte. Elle passe en revue les photos affichées aux murs. Tous les événements qui ont rythmé la vie du centre depuis son ouverture y sont punaisés, les ateliers peinture, comme les fêtes et les anniversaires. Mais elle est sombre : « C’est bientôt fini, il paraît. Pourtant cette fois, je pensais que ça irait ». Armando et son frère, les enfants de Dominizia, « ne ratent l’école qu’en cas de force majeure », confie l’animatrice de l’Ampil. Et les tripes nouées, la jeune femme avoue simplement «  ne rien savoir de bon ».

(...)

« Ce projet est donc une réussite, conclue le collectif, mais il n’a pas vocation à se pérenniser ». Surtout, « depuis quelque temps, des tensions ont été rencontrées avec le voisinage, envenimées par un contexte national délétère ». _ Menaces verbales, caillassage, portail arraché…liste-t-on. L’Ampil a fait appel à une société de gardiennage pour la mise en sécurité du site.
Mais il est désormais difficile pour les associatifs de porter seuls les responsabilités financière et physique. D’une telle situation. Le CA jette l’éponge et tire l’alarme. Le Collectif exige «  de toutes institutions, qu’elles s’engagent ».
L’ouverture de ce centre est un geste politique rare dans la région. Un maire met un terrain à disposition des familles à Gardanne. L’Archevêché ouvre une maison paroissiale à Saint Pierre pour 17 familles. Et le curé de la Belle de Mai abrite 90 personnes dans l’urgence. En dehors de ces gestes, rien que de stériles invitations au retour (OQTF).

myriam guillaume

Contact : ehsromsbdm chez yahoo.fr

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