Une tribune pour les luttes

mercredi 14 novembre 2012

MARSEILLE

18 h 30

18 h 30 à l’Écomotive, 2 Place des Marseillaises, 13001 (au pied des escaliers de Saint Charles)

Réunion de mise en débat du premier projet

Manifeste pour Marseille

Collectif

A l’initiative de citoyens marseillais venant de divers horizons (élus de gauche, écologistes, acteurs associatifs, de l’économie sociale et solidaire, culturels, militants de quartiers, urbanistes, architectes, étudiants ...), un projet de Manifeste pour Marseille (vous en trouverez une version 0 dite "martyre" ci-dessous) s’esquisse sous le titre provisoire : Marseille 2020
Écométropôle citoyenne.

Il s’agit de faire un diagnostic lucide de la situation actuelle et de proposer aux Marseillais et à leur voisins des lignes d’actions porteuses d’espoir et d’avenir.
Concrètement, une prochaine rencontre permettant de mettre en débat un premier projet de manifeste, de discuter de sa mise sur la place publique et de lancer des chantiers de réflexion et d’actions pour les mois à venir, est fixée au : Mercredi 14 novembre à 18h30
à l’Ecomotive (au pied des escaliers de Saint Charles)


MARSEILLE 2020
ÉCOMÉTROPÔLE CITOYENNE

Manifeste du collectif des GABIANS

Groupe d’Actions pour le Bien commun et les Alternatives Nouvelles et Solidaires

1er décembre 2012

À l’occasion d’une de ces fièvres médiatiques dont Marseille est régulièrement l’objet, dans une période de fragilité sociale et de bouillonnement culturel, en pleine construction métropolitaine et en amont de la campagne électorale des municipales de 2014, ce manifeste est un acte politique citoyen, un cri d’alerte lancé au-delà des partis et des raisonnements à court terme. Il rassemble des citoyens, des acteurs, des porteurs de projet de la ville et de la métropole. Son message :

• faire entendre une autre tonalité dans la vie publique,

• combattre l’inertie des décideurs locaux,

• poser localement les bases d’un nouveau pacte entre citoyens et élus, en faisant confiance à l’intelligence collective.

Il s’agit de mettre fin au fatalisme ambiant, rompre avec cet attachement désillusionné à la ville, en rassemblant tous ceux qui désirent ardemment un changement dans la gouvernance de notre ville, tous ceux qui rejettent le système local fondé sur le clientélisme et la co-gouvernance de la ville sans vision ni projet d’avenir. L’attente est forte chez les Marseillais de voir leur ville se renouveler dans son paysage urbain et ses pratiques locales.

Le renouvellement de la ville passe d’abord par un changement dans les pratiques des dirigeants de la deuxième ville de France. Il faut rompre avec l’héritage d’une ville enlisée depuis plusieurs décennies dans un système où le clientélisme est roi. Il faut qu’enfin les maires des principales agglomérations de l’aire métropolitaine apprennent à dialoguer dans un esprit d’intérêt général et non de défense électoraliste de petits intérêts particuliers.
Face à l’absence d’équipements collectifs et à l’atrophie de l’espace public, à l’absence de vision et d’ambition des dirigeants ; face à l’emprise sur le pouvoir municipal d’un syndicat « maison » vérolé ; face à la fracture de la ville en deux avec la Canebière pour frontière ; face à la co-gouvernance gauche-droite, Marseille possède des atouts et une vitalité considérables.

Au centre de l’arc latin et au débouché du Rhône, Marseille dispose d’un pôle universitaire et de recherche important, d’un tissu associatif très dense ; d’un projet de requalification de son arrière-port avec le projet Euroméditerranée qui peut s’avérer utile pour recoudre la ville, fédérer les acteurs locaux et s’inventer un nouveau destin ; elle vient de voir créé le premier parc national périurbain d’Europe avec le parc des Calanques ; elle sera l’an prochain capitale européenne de la culture (ce qui peut participer à casser certains stéréotypes et à entamer une mutation de son espace urbain et de son image).
Enfin Marseille, ville rebelle, jouit d’une identité populaire phénoménale et d’un creuset culturel fédérateur nourri dans le mythe fondateur de Gyptis et Protis (la belle choisissant le métèque). Son centre-ville est un espace partagé par tous les Marseillais, une exception unique en France. Marseille esquisse en quelque sorte ce qui pourrait être un universalisme pluriel en réponse à la crise de notre modèle républicain.

Nous proposons de réfléchir ensemble, par-delà tous les clivages (sociaux, culturels) aux façons de libérer cette formidable énergie, cette vitalité et cette intelligence collective. Depuis les questions locales pragmatiques jusqu’aux enjeux internationaux, c’est un projet collectif enthousiasmant, une vision politique globale, que ce mouvement citoyen souhaite lancer et contribuer à construire.

Les 5 chantiers fondamentaux nous semblent être :

1. GOUVERNANCE Changer la gouvernance locale : vers une éco-métropolisation, la mise en place de comités d’usagers des services publics locaux, de véritables conseils de quartier avec budgets participatif, d’espaces de dialogue pour la transformation de la ville, la valorisation des initiatives citoyennes, la co-élaboration des politiques publiques locales et la mise en place d’un comité d’éthique indépendant.

2. SOLIDARITÉ Tisser une ville solidaire et innovante : renforcement rationnel et solidaire des services publics, éducation, petite enfance, santé, alimentation, soutenir les structures créatrices de liens sociaux, l’économie de pollinisation. Développer les équipements collectifs de proximité... pour fluidifier la vie quotidienne et renforcer le tissu social.

3. ÉCONOMIE Elaborer une réflexion de fond en vue d’un redéploiement économique de Marseille et de la métropole (mise en place de chantiers de reconversion de nos sites industriels), vers l’invention d’une économie innovante tout en valorisant les savoir-faire traditionnels et relocalisée (à l’exemple du projet de reprise collective des FRALIB) en s’inspirant de penseurs innovants de l’économie (comme Patrick Viveret) ;

4. ÉCO-URBANISME Créer un vrai projet d’urbanisme, incluant logements, transports, isolation thermique, espace public partagé, trame verte et bleue, accès à la mer. Renforcer la relation ville/nature, ville/campagne, une ressource culturelle, agriculturale, symbolique, de premier ordre.

5. MULTICULTURALISME Dessiner une ville pour tous, une "ville monde", phare de la Méditerranée : valoriser la richesse populaire et multiculturelle de cette ville ; instaurer un dialogue coopératif entre les 2 rives, lutter contre les discriminations (culture, éco-tourisme).

Comme méthode de travail, nous proposons :

• COMMISSIONS CITOYENNES

la création de 5 commissions citoyennes sur ces 5 sujets principaux. Ces groupes peuvent convier des structures menant déjà des projets exemplaires sur ces questions (Feuillants, Hôtel du Nord, GR2013, Institut Inspire, Centre-ville pour tous, Anticorps, CV Street…). Parmi ses objectifs, ces groupes pourraient faire remonter des projets, mais aussi des paroles fortes, émanant de tous les milieux, de tous les quartiers de cette ville mosaïque.

• PEPINIÈRE

Le lancement d’ateliers citoyens / de laboratoires de transformation d’espaces urbains / d’initiatives citoyennes (mise en réseau, essaimage, expérimentation...) Exemples : jardins partagés ; réappropriation citoyenne des rues (Arc, Sénac, Châteauredon...) ; ilôt des Feuillants ...

• PUBLICATION

a parution d’un livre blanc fin 2013 qui rassemble les propositions d’une année de ce travail public.

À mi-chemin de ses sœurs latines Gênes et Barcelone, Marseille peut redevenir un phare entre Europe et Méditerranée en sortant d’une double nostalgie passéiste : celle du celle du Marseille pagnolesque, immuable et folklorique, et celle du mythe portuaire d’une Marseille prolétaire disparue avec notre passé colonial.

Une métamorphose doit être enclenchée. Marseille, ville métisse, n’a cessé de se renouveler et de se réinventer à chaque génération, au cours de sa longue et tumultueuse histoire. Lutter et innover, c’est rester fidèle au destin de cette ville laboratoire.

Ensemble, debout Marseille !

P.-S.

04 91 50 20 20 / contact chez lecomotive.fr

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