Une tribune pour les luttes

[Resf.info] RESF URGENT ET IMPORTANT

Jeudi matin 22 novembre : le gouvernement de François Hollande a expulsé en pleine nuit la famille Pacarizi.

+ LDH Fédération des Bouches du Rhône : SOS pour une famille originaire du Kossovo

Article mis en ligne le jeudi 22 novembre 2012

La famille Pacarizi, avec des membres de leur comité de soutien culozien, ainsi que Jean-Marc Gaillard de la Cimade du Pays de Gex.


Hier, le calvaire de la famille Pacarizi, déboutée du droit d’asile et assignée à résidence dans un hôtel de St Genis Pouilly, perdurait encore… La préfecture avait organisé son départ vers le pays d’origine lundi 19 novembre, mais un retard d’avion n’avait pas permis le départ. De ce fait, ils avaient été reconduits à l’hôtel Balladins de St Genis Pouilly comme si la balade aller ne suffisait pas.

A cela, se sont ajoutés deux journées supplémentaires de stress pour les parents accablés, et les enfants eux, laissés pour compte dans l’errance morale. Mais fort heureusement, ils ont été bien encadrés par des membres de la Cimade sur place, et la mairie, aussitôt informée, avait fourni les repas (la préfecture avait seulement prévu le petit déjeuner).

Ce mercredi, ils apprenaient, cette fois-ci, un départ pour Pristina à 6 heures jeudi 22.

A l’abri des regards indiscrets et d’un éventuel soutien de la part des membres du collectif, le taxi, bien malgré lui, pratiquait la rafle à 2 heures du matin avec la PAF pour escorte en voiture banalisée.

Saluons la dignité de cette famille bien intégrée qui ne s’est opposée en rien au dur verdict.

La pétition mise en ligne par RESF atteignait mercredi presque 1300 signatures. Les élèves du collège encourageaient leurs amis par le biais d’un réseau social bien connu, de nombreuses interventions ont été tentées pour éviter l’exode de ces précieux enfants citoyens du monde qui font notre avenir. Il est temps de dire non aux expulsions de la honte et au non-respect des Droits de l’homme.

V.



Pour rappel, 6 familles au moins sont actuellement assignées à résidence et menacées d’expulsion en plus de la famille Pacarizi :

1. Famille Balasanov (Géorgie) : Couple avec 2 enfants, Eduard 20 ans et Elina 3.5 ans, scolarisée à l’école maternelle du Clos Joury au Rheu.

2. Famille Sélimi (Kosovo/Serbie) : Couple avec 2 enfants, Méri 7 ans et Adrijan 4 ans, scolarisés à l’école Joseph Lotte.

3. Famille Meloyan (Arménie) : Couple avec 2 enfants, Romain et Liza 3.5 ans scolarisée à l’école maternelle de Bain de Bretagne.

4. Famille Mutuev (Daghestan) : Femme seule avec 2 fils, Ali 21 ans et Nabiulla 20 ans scolarisé au lycée Jean Macé de Rennes.

5. Famille Bayar (Mongolie) : Femme seule avec 3 enfants, Shuuder 3 mois, Anand 2 ans, Bolor 8 ans scolarisé à l’école de l’Ille.

6. Famille Eguiazarian (Arménie) : Couple avec 2 enfants majeurs, Repsime étudiante à Rennes 2 et Artur en bac pro au lycée la Champagne à Vitré.(voir compte-rendu de la dernière audience plus bas).


Le gouvernement de François Hollande tente d’expulser une famille dont les enfants sont scolarisés en France...

[Resf.info] RESF URGENT ET IMPORTANT

L’expulsion de la famille Pacarizi

Le gouvernement de François Hollande tente d’expulser une famille dont les enfants sont scolarisés en France... l’avion n’est finalement pas parti mais la volonté d’expulsion était bien présente.

Puisque même l’avion, en plus de la population de Culoz, refuse l’expulsion de la famille Pacarizi, le gouvernement et son ministre de l’Intérieur doivent en prendre acte et régulariser cette famille dont tous les frères et soeurs sont en France en situation régulière ou même devenus français.

Récit du départ raté.

La famille Pacarizi est de retour à l’hôtel à Saint Genis Pouilly, à
deux pas de la frontière suisse, après avoir été emmenée ce matin à
l’aéroport de Lyon Satolas (coût du transport en taxi : 300 euros aller,
300 euros retour).

L’avion Lyon-Pristina avait du retard, la correspondance devenait
impossible, le vol a été annulé. Ils ont attendu quelques heures dans
les locaux de la PAF. Un enseignant du Collège de Culoz qui voulait leur
dire au revoir n’a pas été autorisé à les voir.

Ils étaient de retour à l’hôtel après 16 heures et nous ont prévenus par
téléphone. Ils n’ont aucune information sur la suite. Les vols
Lyon-Pristina ne sont pas quotidiens, loin de là...

Hier soir, nous étions une trentaine à défiler depuis l’hôtel jusqu’au
centre de Saint Genis Pouilly, avec banderoles et tambours. Cette manif
dans la campagne en pleine nuit, puis dans une ville presque vide, même
devant l’hôtel de ville, avait quelque chose d’irréel. La famille était
avec nous, la mère effondrée et épuisée, le père digne et silencieux,
les deux garçons jouant et courant comme deux pré-ados, plaisantant en
français, tapant sur les tambours. Le soir, ils nous ont dit au revoir
avec une certaine gravité.

Pourquoi ont-ils accepté de se rendre dans cet hôtel, autrement dit de
se jeter dans la gueule du loup (comme le pensait leur avocate), puis de
se laisser transporter à l’aéroport ? Les enseignants de Culoz en ont
longuement parlé avec eux. Les Pacarizi ne voulaient pas entrer dans la
clandestinité, ni être redevables de leur survie quotidienne à qui que
ce soit, pas même leur famille, ils ne pouvaient pas comprendre que la
France aille jusqu’au bout de sa volonté d’expulsion... Et puis, ils
avaient peur des risques que la préfecture n’avait pas manqué de leur
faire connaître : 3 ans de prison et 10 ans d’interdiction du territoire ! La CIMADE nous a confirmé que ces peines étaient prononcées en ce
moment contre ceux qui s’opposent à leur expulsion. Comme leur famille
est en France, l’idée de ne plus pouvoir leur rendre visite pendant dix
ans les paralyse.

Mais ils sont toujours là, et c’est peut-être une ultime chance. Le
conseiller général qui les soutient a téléphoné aujourd’hui au cabinet
de Valls avec fermeté. La pétition en ligne a déjà recueilli 654
signatures, et reste très utile. Faites-la signer à tous vos contacts.

Interpellez le gouvernement par tous les moyens.

Merci pour eux,

RESF 01

Rappel :

Monsieur et Madame PACARIZI sont originaires du Kosovo, depuis 2010, la famille a construit sa vie dans l’Ain. Les deux enfants sont scolarisés, Neriton a 13 ans, il est en 4ème au collège, Getuart a 8 ans, il est au CE2 à Culoz.

Le 7 novembre, la PAF, Police de l’Air et des Frontières, a averti la famille qu’elle était placée en assignation à résidence avant expulsion.

La population de Culoz a manifesté son refus de cette expulsion et son soutien à la famille. Le 14 novembre, les enseignants du collège ont organisé un rassemblement devant l’établissement ; hier soir, ils ont manifesté sur le lieu d’assignation de la famille.

 

Pour
faire savoir que la chasse à l’enfant est aussi inacceptable sous
Hollande qu’elle l’était sous Sarkozy :

A l’Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas chez elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac chez elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon chez elysee.fr
 

Chef de cabinet : pierre.besnard chez elysee.fr
 

Conseiller politique : aquilino.morelle chez elysee.fr

 

Matignon : 1er-ministre chez cab.pm.gouv.fr

 

A l’Intérieur :

Dircab jean.daubigny chez interieur.gouv.fr

Conseiller yves.colmou chez interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu chez interieur.gouv.fr

Conseiller
immigration : raphael.sodini chez interieur.gouv.fr

 

_______________________________

Fédération des Bouches du Rhône de la LDH

Monsieur Sébastien Gros
Chef de Cabinet de Monsieur Manuel Valls, Ministre de l’intérieur

Mardi 20 novembre 2012

Monsieur le Chef de Cabinet,

Alertés par le Réseau Education Sans Frontières nous voudrions attirer votre attention sur le cas de la famille PACARIZI originaire du Kosovo sous le coup d’une OQTF que la PAF n’a pas pu mettre en œuvre le 19 novembre 2012 suite à un problème à Lyon-Satolas : retard de l’avion prévu pour Pristina.

La famille Pacarizi a donc été ramenée vers 16h hier 19 novembre à l’hôtel à Saint Genis Pouilly dans l’Ain à deux pas de la frontière suisse (coût du transport en taxi : 300 euros aller, 300 euros retour !).

Hier au soir, une trentaine de personnes sensibilisées par cette situation ont défilé depuis l’hôtel jusqu’à la Mairie au centre de Saint Genis Pouilly. La famille était là , la mère effondrée et épuisée, le père digne et silencieux. Le soir, ils ont dit au revoir avec une certaine gravité.

Ils sont donc toujours là, et nous vous demandons d’accorder une ultime chance à ces pauvres gens qui ont toute leur famille en France.

Nous croyons savoir que le Conseiller Général de ce canton a été ému et devrait également intervenir au niveau du ministère.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Chef de Cabinet l’expression de nos salutations citoyennes en espérant un réexamen attentif du cas de cette famille.


Jean-Claude Aparicio
Vice-président


Longue audience hier pour la famille Eghazarian. Brillante plaidoirie de Me Le Strat qui a retracé "le parcours remarquable de cette famille", notamment celui des 2 enfants aujourd’hui majeurs : Repsime, qui après avoir obtenu son bac en France, est inscrite cette année en licence de russe à Rennes 2 et Artur qui a obtenu son CAP de tapissier l’an dernier et prépare maintenant un bac pro au lycée Champagne.

L’avocate a rappelé également "les efforts d’intrégration" des parents : La mère à la santé fragile qui vit très mal ce harcèlement préfectoral (3e OQTF et 3e assignation à résidence pour cette famille !) et le père qui a travaillé jusqu’à ce qu’on lui retire son titre de séjour.
Comme si ça ne suffisait pas, Me Le Strat a rappelé, que la famille aurait eu une "promesse de régularisation par l’ex-chef du bureau des étrangers"...à condition qu’il quitte le CADA. Ils sont donc partis vivre chez des amis, mais attendent toujours leur régularisation...

Après nous avons dû supporter l’interminable et pénible intervention du représentant de la pref. Ce qui chagrinait ce cher Mr C., "c’est la gestion du facteur temps", car l’arrivée échelonnée de la famille (le père en 2006, la fille en 2007, la mère et le fils en 2009) freinait "le processus d’éloignement de l’ensemble de la famille". La demande d’asile a duré 4 ans avant que tous les membres de la famille soient déboutés. Bref selon Mr C., cette famille aurait dû regagner son pays par ses propres moyens depuis longtemps, alors que la pref détenaient leurs passeports depuis 15 mois !
"Pour une fois, la préfecture est en capacité de mettre à exécution ses OQTF" s’est réjoui Mr C. en annonçant qu’un vol était déjà réservé pour la semaine prochaine.

Frustrée de ne pouvoir s’exprimer, Repsimé aurait aimé prouver sa maîtrise de la langue française en ripostant à l’argumentation du représentant de la pref, mais la juge n’a pas donné la parole à la famille.

La juge rendra sa décision dans les prochains jours... Pour tous les militants présents, il est inconcevable que les OQTF de tous les membres de la famille Eguiazarian ne soient pas annulées et qu’ils ne soient pas régularisés !


Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Sans-papiers c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 925