17 h au Cira, 50 rue Consolat, 13001 (entrée libre)
17 h au Cira, 50 rue Consolat, 13001 (entrée libre)
Si le nom de Gaston Couté, poète-chansonnier anarchiste mort à trente ans en 1911, est absent des études universitaires, son œuvre fait montre, depuis un siècle, d’une vitalité que pourraient lui envier bien des auteurs classiques : elle n’a cessé d’être diffusée par un cercle de lecteurs passionnés, dont Pierre Seghers, qui la réédita, et des dizaines d’interprètes, parmi lesquels Pierre Brasseur, Édith Piaf, Jacques Douai, Bernard Lavilliers...
L’étude d’Élisabeth Pillet fait découvrir un auteur d’une exceptionnelle puissance poétique, alliant humour et violence, lyrisme et révolte sociale, langue populaire et invention verbale, de la famille des Rimbaud, Verhaeren ou Lautréamont.
Au-delà, l’ouvrage constitue une contribution essentielle à l’histoire de la chanson et de la poésie françaises à la Belle Époque, en particulier des cabarets montmartrois. Mettant en relation textes, lieux et publics, il apporte un éclairage neuf sur le développement de l’industrie du spectacle et de la chanson littéraire, comme sur les représentations du peuple et des paysans ; il propose enfin une réflexion originale sur la poésie à dire et à chanter, dans le prolongement de l’œuvre du médiéviste suisse Paul Zumthor.
Élisabeth Pillet est maîtresse de conférences à l’université Montpellier 2 et membre du Centre de recherches RIRRA 21 de l’Université Montpellier 3. Ses travaux portent principalement sur l’évolution de la culture orale dans le divertissement de masse en France du XIXe siècle à nos jours : chansons et différentes formes de textes à dire, avec un intérêt particulier pour la composante comique du répertoire.
Gaston Couté, le dernier des poètes maudits : chanson, poésie et anarchisme à la Belle Époque par Élisabeth Pillet. Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée, 2011. 356 pages. 23,33 euros.