Une tribune pour les luttes

Solidarité !
Régularisation des tou(te)s les sans papiers

Les sans papiers du Nord en grève de la faim depuis le 2 Novembre

À moins de 4°, et à leur 44ème jour de la grève de la faim, les sans papiers dévoilent le visage inhumain du ministre de l’intérieur socialiste E. VALLS

Article mis en ligne le vendredi 14 décembre 2012

« Le préfet veut-il ma mort ? » - La Brique - 14 décembre

Ils sont toujours plus d’une centaine à poursuivre la lutte. Éparpillés aux quatre coins de la région depuis leur évacuation de l’Église réformée de Fives, les sans-papiers grévistes de la faim continuent leur bras de fer avec la préfecture... Alors que certain-es dépassent aujourd’hui leur quarante-troisième jour de jeûne.

Valenciennes, Dunkerque, Saint-Omer, Lens, Douai, Maubeuge, Calais, Fourmies... Depuis l’intervention de la police et du GIPN pour évacuer les sans-papiers du temple de Lille-Fives [1], les grévistes de la faim se sont dispersé-es dans les hôpitaux de la région. Au regard de leur état de santé, ils demandent à être hospitalisé-es. À défaut, certain-es sont placé-es en centre d’hébergement d’urgence ou dans des hôtels « sociaux » (parfois réquisitionnés par la préfecture, les mairies ou payées par les associations locales). Entre les mains du préfet, ils attendent que celui-ci prenne enfin ses responsabilités.

La bataille des hôpitaux

Cette situation d’éclatement géographique est la conséquence du refus du CHR de Lille d’hospitaliser durablement les grévistes de la faim. Aux services d’urgence de l’hôpital Salengro ou de l’hôpital Saint-Vincent, les mêmes scènes se répètent chaque jour : si les grévistes ne sont pas admis ils sont jetés dehors. Épuisé-es, ils se retrouvent parfois même à passer la nuit sur le trottoir, par -4°c. Pour eux et leurs soutiens, il faut alors bricoler de quoi affronter ce mois de décembre glacial, en attendant de se faire réadmettre. Ce mardi 11 décembre par exemple, ils sont expulsés à 8h30 de l’hôpital Salengro avant d’être rabattus de force vers la station de métro Calmette par le service de sécurité de l’hôpital. Ils y seront cueillis en milieu de journée par la police nationale qui les amène au commissariat central. Quelques heures plus tard, on apprend que l’un d’entre eux (sans doute choisi à cause de son fort caractère) a été transféré vers le Centre de rétention de Lesquin et qu’il risque l’expulsion.

Si tous les grévistes éparpillés dans la région ne semblent pas tou-tes exposé-es aux mêmes genres de traitements, les jours passent et les témoignages édifiants se multiplient. À l’hôpital Salengro de Lille, un médecin demande à un gréviste pourquoi « il ne se suicide pas ». À Hazebrouck, un gréviste perfusé de force se retrouve le bras couvert de sang après que l’infirmier lui ai retiré sans ménagement l’intraveineuse...

Mensonge et indifférence

Le Comité des Sans-Papiers dénonce les effets pervers de cette situation de dispersion qui a pour effet « d’invisibiliser la grève de la faim en traitant les sans-papiers non pas comme des grévistes de la faim nécessitant une surveillance médicale, mais comme des SDF avec difficultés sociales […] Le message implicite : la grève de la faim n’existe pas » [2]. Au vue de la couverture médiatique, on ne peut pas réellement donner tort au comité. Alors, que le dernier sujet proposé par France 3 Nord-Pas-de-Calais (et remontant déjà au 6 décembre) titre sans honte : « les sans-papiers grévistes de la faim ont tenté d’envahir le service des urgences », Grand Lille TV de son côté, déclare ce mercredi 12 décembre que « Les grévistes squattent les trottoirs de l’hôpital Saint-Vincent ». On se demande si c’est la préfecture qui donne des ordres ou si ce sont les journalistes qui se comportent eux-même comme de vulgaires flics.

Faut-il mourir pour avoir des papiers ?

En attendant que les journalistes fassent réellement leur boulot, les grévistes écopent et les organismes trinquent. Certain-es vomissent du sang, d’autres sont contraint-es d’arrêter la lutte pour ménager leurs reins. Pour les autres, la détermination demeure, mais les risques d’accident se font de plus en plus importants. Le préfet, dans sa grande mansuétude, promet de recevoir le CSP dans cinq jours (cinq jours !) pour étudier la liste des grévistes. En attendant, sa stratégie d’intimidation se poursuit, par -4°c dehors et jusque dans les centres de rétention : dans la matinée de ce jeudi 13 décembre, deux autres grévistes étaient embarqués par la police devant le CHR Calmette. L’un d’eux, placé en centre de rétention, s’y trouve toujours (tandis qu’un autre a été libéré par le tribunal administratif ce vendredi).

Le préfet, seul responsable de cette situation dangereuse qui dure déjà depuis trop longtemps, fait payer aux grévistes le prix de sa surdité ; mais les sans-papiers ont manifesté – et manifestent encore –, les sans-papiers ont occupé – et occuperont encore. Ils poursuivront leur grève de la faim, mobilisés avec leur soutien, pour la régularisation.

NiTo ! & W.R


MAROC
La Voie Démocratique
Section LILLE

Régularisation des tou(te)s les sans papiers

A moins de 4°, et à leur 44ème jour de la grève de la faim, les sans papiers dévoilent le visage inhumain du ministre de l’intérieur socialiste E. VALLS.

Expulsés de l’église, traqués par la PAF (police aux frontières), soumis au chantage d’arrêter la grève contre les soins, rejetés dehors devant les urgences des hôpitaux la nuit, parfois sous la neige, répartis à leur insu dans des centres d’hébergement..., les sans papiers restent déterminés dans leur combat légitime pour la régularisation de leur situation.

La préfecture, qui s’attendait à l’enlisement de cette lutte, n’est pas à sa première surprise de voir cet élan de soutien des associations, organisations politiques et de la population venant de toute la région du Nord-Pas de Calais. Des messages de solidarité parviennent de toute la France. Des marches de plus de huit heures ont relié le centre de la ville de Lille aux hôpitaux pour exiger la réadmission des grévistes de la faim, la libération d’un gréviste détenu au centre de rétention de Lesquin, et l’ouverture des négociations de régularisation des 147 grévistes.

Le préfet usant des menaces, des intimidations, de la répression.., a fini par accorder un rendez-vous au comité des sans papiers le 19 décembre 2012 ! C’est-à-dire au 49éme jour de la grève de la faim. A croire que les vies humaines importent peu pour les services du ministre de l’intérieur socialiste E. VALLS.

La Voie Démocratique :

Ø Consciente que la non régularisation des sans papiers profite d’abord à un patronat voyou qui les surexploite, et alimente, dans un temps de crise, les thèses racistes et de haine empêchant les peuples de faire front au capitalisme sauvage.

Ø exige la régularisation rapide de tous les sans papiers,

Ø tient comme responsable le préfet de toute situation dramatique que peut engendrer la grève de la faim,

Ø Réitère son soutien infaillible à cette lutte légitime, et se joint à toutes les forces démocratiques pour satisfaire les revendications du Comité des Sans Papiers 59.

14/12/2012


Comité des Sans Papiers 59 (CSP59)

Les sans papiers en grève de la faim !

APPEL A SOUTIEN URGENT

Après de nombreuses actions et occupations durant les derniers mois et aucune réponse de la préfecture à leur revendication,les sans papiers organiséEs au sein du Comité des Sans Papiers 59 (CSP59) ont entamé une grève de la faim depuis le 2 Novembre 2012. A partir du 25 Novembre, l’église réformée de Fives a été occupée par 125 sans papiers en grève de la faim.

Ce mardi 4 décembre, la préfecture a fait expulser les occupantEs de l’église par l’intervention du GIPN et de dizaines de camions de CRS. AmenéEs dans un premier temps à l’hopital Roger Salengro, les grévistes ont ensuite été disperséEs dans de nombreux hôpitaux de la région (Lille, Wattrelos, Tourcoing, Lomme, Seclin, Douai, Hazebrouck, Lens, Valenciennes, Denain) durant la nuit du mardi 4 au mercredi 5 décembre.

Mais la frénésie répressive et raciste de l’Etat ne s’est pas arrêtée pour autant, les sans papiers se sont fait jeter des hôpitaux ce mercredi 5 décembre, et sont actuellement rassembléEs face aux urgences du CHRU de Lille, en présence de nombreux cars de CRS.

Les besoins matériels : bâches, tentes, couvertures, duvets, cartons, thé, sucre
 !

SOLIDARITE AVEC LES SANS PAPIERS !


http://leblogducsp59.over-blog.com/...

L’état français veut ouvrir les églises aux sdf et les fermer aux grévistes de la faim

Les radios et la presse font état de l’appel de l’Etat Français adressé aux Eglises et autres lieux de cultes d’ouvrir et accueillir les sans domicile fixe (sdf) en cette période de grand froid qui s’en vient.

Mais ici « l’exception Lilloise » ou l’apartheid Lillois est qu’au même moment l’Eglise Réformée est contrainte par la préfecture à présenter par un huissier une requête qui ordonne l’expulsion des grévistes de la faim à plus de 30 jours du temple protestant du 165 rue pierre Legrand.
A lire ou écouter la presse on observe l’éternel retour des rengaines racistes et colonialistes selon lesquelles les grévistes sont de « grands enfants » manipulés par des « gourous ». Mais quand un Maire se couche et fait grève de la faim, il n’arrive à aucun esprit de ces grands républicains ou démocrates auto-proclamés donneurs de leçon de rechercher quel « gourou » se cache derrière cette grève de la faim.

La préfecture continue à rester sourde à nos revendications en nous présentant comme des étrangers qui n’ont aucun respect pour l’Etat français.
Ainsi on nous demande de « mettre de l’eau dans notre vin » parce que nous tiendrions des propos « durs », mais quand le délégué de Florange crie sa révolte en parlant de «  trahison » après l’agitation par le gouvernement de la « menace » de la nationalisation, personne n’allègue des «  propos durs » pour les discriminer comme le fait la préfecture pour le CSP59 depuis que M. CANEPA, ex-préfet, ex-directeur de cabinet adjoint de Sarkozy alors ministre de l’intérieur a décidé, après s’être auto-nommé préfet dans le nord, d’utiliser l’appareil de l’Etat pour en finir avec le CSP59 en liquidant l’accord DELARUE conclu sous le premier ministre RAFARIN en 2004.

La circulaire du ministre VALS donne comme directive aux préfets de permettre la défense argumentée des dossiers des sans papiers par les syndicats, les associations et les collectifs, alors l’apartheid préfectoral vis-à-vis du CSP59 qui perdure depuis 2007 peut-il encore perdurer comme « exception Lilloise » ?
Or si le préfet avait eu un minimum d’écoute et si au lieu de s’enfermer dans une vision de la société civile fondée sur le principe royaliste du « monarque qui choisit ses courtisans », il avait compris que l’autorité de l’Etat repose avant tout sur la justesse de ses actes, nous ne serions pas aujourd’hui dans une crise dont la sortie ne peut être que la régularisation «  humanitaire » dont parle la circulaire VALS.

Le CSP59 réaffirme qu’il est temps et grand temps que l’administration Française se débarrasse des séquelles d’une vision colonialiste des sans papiers, des immigré(e)s, des Arabes, des Berbères, des Noirs, des Asiatiques et des musulmans.
Le CSP59 invite le préfet à lire toutes ses nombreuses déclarations entre 2004 ( accord DELARUE) et 2007 (avant que le préfet CANEPA ne vienne ici pour nous écraser) pour se rendre compte que nos déclarations sont adaptées aux attaques et agressions dont nous faisons l’objet.
Le CSP59 exige un respect et en retour sait que le respect doit être réciproque, surtout quand il s’agit de l’Etat.
Le CSP59 précise que la revendication légitime de la régularisation de tous les sans papiers ne nous a jamais, depuis 16 ans, empêché d’œuvrer dans le cadre du «  cas par cas » imposé par le rapport des forces du moment à l’exercice du droit à la défense argumentée des dossiers en préfecture.

Le CSP59 appelle au sens de la responsabilité de l’Etat qui, depuis 2007, va toujours dans une dérive répressive et arbitraire vis-à-vis des sans papiers, particulièrement à Lille en acceptant le droit à la défense argumentée des dossiers tous les mois en préfecture et en acceptant une solution humaine réaliste que nous sommes à même de présenter dès que la préfecture daignera nous entendre.


labrique.net

http://labrique.net/numeros/en-lign...

La France est un pays de flics

5 décembre 2012

La centaine de sans-papiers qui occupait depuis une dizaine de jours l’église réformée de Fives en a été expulsé hier soir par un dispositif policier écrasant. Ce faisant, le préfet du Nord et Manuel Valls s’inscrivent parfaitement dans la continuité de la politique sarkoziste. Les sans-papiers réclament des régularisations et la réadmission du CSP59 aux commissions mensuelles d’argumentation des dossiers en préfecture.

L’opération aura durée trois heures. Trois heures pendant lesquelles le quartier est resté bouclé, verrouillé par plus d’une centaine de policiers en tout genre : BAC, CRS, RG, etc. (Une vingtaine de cars ont été comptés, sans parler des véhicules de services, des voitures banalisées...) C’est le GIPN qui ouvre le bal. Dans leurs habits noirs, derrière leurs lunettes de protection, sous leur casque militaire et leur cagoule de lâcheté, fusil d’assaut à la main pour certain, pied-de-biche et bélier pour d’autres, les super-flics, au pas de course, apportent d’entrée une touche de violence disproportionnée face à des personnes en grève de la faim depuis trente trois jours. Motif de leur venue relayé par «  la presse » locale : l’éventualité de barricades montées aux abords ou à l’intérieur de l’église pour empêcher l’expulsion... Une fois de plus, un crédit accordé facilement par la connivence des journalistes de Nord Éclair et de La Voix du Nord avec leurs camarades policiers 2 [1]. Les presbytériens du temple occupé par les sans-papiers sont restés en contact permanent avec les grévistes et s’il y avait eu des barricades, ils les auraient vues.

Les sans-papiers sont d’abord triés : les valides, les invalides. Les premiers sont sommés de quitter les lieux, sinon la police les sortira manu militari et procèdera à des arrestations. Les seconds sont pris en charge par les services de secours des pompiers et du SAMU, les deux services étant mobilisés toute la soirée pour l’occasion. C’est dans la rue et sous la pluie, au sol, enroulés dans leurs couvertures épaisses, que les sans-papiers attendront que tou-tes leurs camarades soient sortis indemnes du temple. On peut lire la fatigue sur leurs visages amaigris. Certaines personnes sont méconnaissables. Les traits sont tirés. À bout de force, certains pleurent. D’autres s’évanouissent. Ces hommes et ces femmes sont prêts à mourir pour des papiers, socialistes et préfecture leur demandent de bien vouloir aller mourir ailleurs. Il faudra bien sur remercier l’église réformée de Fives pour qui l’intervention des forces de l’ordre est « un soulagement » 3 [2]. Un soulagement qui sied parfaitement à l’indifférence et à l’obstination des pouvoirs publics.

Les sans-papiers n’étaient pas seul-es hier soir face à la police. Plus d’une centaine de personnes était venue les soutenir avec des chants et des slogans ; des encouragements adressés pour ne jamais perdre espoir. Leur présence leur vaudra d’être filmé encore et encore par toutes les polices en présence. Tous ces petits films viendront alimenter les fiches et le travail innocent de la police politique locale. Lorsque les sans-papiers sortent de l’église, ils se placent derrière les soutiens qui font tampon face à la police. Police dont le travail, dans ces circonstances dangereuses de solidarité, consiste à séparer les grévistes de leurs soutiens. Tout le monde est repoussé vers une rue annexe et isolée, afin de dégager la rue Pierre Legrand. Les grévistes, trop faibles pour marcher ou rester debout, s’allongent ou s’assoient une nouvelle fois sur le bitume froid et trempé. Un homme perd connaissance. Il faudra les huées des grévistes et des soutiens pour que des flics l’évacuent, en tenant chacun un de ses membre et manquant de peu de le laisser tomber par terre. Après cela, les soutiens sont écartés sous une marche déterminée de CRS dans leur traditionnelle tenue de Noël : bouclier et matraque à la main.

Les soutiens sont rabattus comme un troupeau de chèvres vers la place De Geyter. Une rapide pensée pour le compositeur de l’Internationale plus tard, ils sont entourés par un cordon de flics prêts à en découdre. Ils resteront là, à encercler les soutiens sans intervenir. Leur rôle est d’empêcher les soutiens d’être aux cotés des grévistes. Quel beau métier. Ils ne procéderont en fin de compte à aucune arrestation lors de cette soirée. Les pompiers évacuent les grévistes de la faim vers leur local, à quelques rues de là, où ils vont continuer à chanter et décider de la suite de leur mouvement. « Courage ! Gréviste ! La lutte continue ! »

W.R

Photos : Patrice Bardet

Notes

[1] Nord Éclair, « Les sans-papiers ont été expulsé hier soir. »

[2] Nord Éclair, « Les sans-papiers ont été expulsé hier soir. »

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