Une tribune pour les luttes

Communiqué

à propos de l’expulsion de familles Roms dans la nuit du 7 au 8 décembre 2012 à Marseille.

Jean Marc Coppola, vice-président de la Region et Conseiller municipal de Marseille.

Article mis en ligne le lundi 10 décembre 2012

Je partage les nombreux messages qui expriment la désapprobation voire la condamnation de l’évacuation des familles Roms du 23 Chemin des Tuileries dans la soirée du 7 décembre, au moment ou le froid et le mistral s’abattaient sur la ville.

C’est la colère qui l’emporte quant à la méthode employée.

En effet que le lieu où campaient les familles avec de nombreux enfants présente un grand risque pour leur sécurité est un fait.

Mais alors pourquoi attendre un vendredi soir pour chasser une centaine de personnes ?

Personne ne peut croire que le rapport d’un cabinet "indépendant" décrétant le grand danger soit arrivé un vendredi soir.

Personne ne peut croire que l’arrêté d’expulsion ait été réfléchi et décidé à la hâte ce même vendredi soir pour exécution immédiate.

Une fois de plus Marseille se distingue et pas de la meilleure des façons.

A croire que le maire de la 2eme ville de France ait trouvé la fin de semaine trop positive avec des policiers qui se sont distingués de façon exemplaire dans l’exercice de leur métier en arrêtant des voyous.

Cette décision d’expulsion et sa mise en œuvre soulèvent une série de questions.

1. Pourquoi la Préfecture a suivi la décision de la Ville alors que les conditions de relogement dans un gymnase sont précaires et provisoires jusqu’à lundi 10 au matin ?

2. Pourquoi la circulaire interministérielle du 26 août 2012, prévoyant "des dispositions concrètes quant à l’anticipation et l’accompagnement des évacuations de campements illicites" n’est pas respectée ?

3. Qu’envisagent la mairie de Marseille et la Prefecture à partir de lundi 10 pour que ces familles retrouvent un toit digne de ce nom comme la circulaire le prévoit ?

Je saisis donc le Préfet en charge de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL), récemment nommé par le Premier ministre.

Je demande au Prefet en charge de la Dihal de saisir le ministère de l’Interieur sur le non respect de la circulaire interministérielle et afin qu’il intime à la ville de Marseille de respecter la loi.

On ne peut pas demander à tous les citoyens de respecter la loi et ne rien dire ou ne rien faire quand le magistrat, parlementaire, de la 2eme ville de France s’assoit sur le droit français et sur la loi française, même quand il ne la vote pas.

Il y a urgence et si le danger était grave et imminent dans l’hébergement de St Antoine, il l’est tout autant à partir du 10 quand ces familles seront à la rue.

Il y aurait alors non assistance à personnes et enfants en danger.

Je demande une table ronde d’urgence sous l’égide de la Prefecture afin d’examiner et de trouver des solutions adaptées et durables.

Jean-Marc Coppola
Vice-président
Délégué aux Lycées, Patrimoine, Investissements Régionaux

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