10 h 30 devant le théâtre du Merlan, Avenue Raimu, 13014
10 h 30 devant le théâtre du Merlan, Avenue Raimu, 13014
* notre collègue Zara Berriche, militante de la CSF St Barthélémy III et également salariée du théâtre du Merlan est donc convoquée mercredi par sa directrice, Mme Nathalie Martau, pour un entretien pouvant se conclure par un licenciement. Le théâtre du Merlan est l’opérateur artistique du projet "quartiers créatifs" porté par Marseille 2013.
Lettre ouverte à la Préfète à l’Égalité des Chances qui vaut communiqué
Madame la Préfète de l’Egalité des Chances,
Nous, associations de locataires, CLCV Picon-Busserine, CSF Busserine, CSF Saint-Barthélemy3, CSF Flamants, et associations du Grand Saint-Barthélemy, nous subissons déjà diverses pressions dans notre travail. En effet, au quotidien, l’action sociale est mise en concurrence avec l’économie souterraine, très florissante par ces temps de crise qui semblent ne plus en finir et des « associations mafieuses » que seul l’intérêt personnel motive.
Autre difficulté que rencontrent tout particulièrement les associations de locataires, c’est le manque de subventions publiques pour mener à bien la défense des intérêts des locataires et pouvoir participer, en tant qu’interlocuteurs légitimes et représentants des habitants, aux nombreuses rencontres dans le cadre des projets urbains tels que le PRU et la L2 Nord.
Voici qu’une énième pression (que nous ressentons comme une véritable agression), vient de nous être portée : Zora BERRICHE, membre du Conseil d’administration de la CSF Saint Barthélemy3, s’est vue notifier une convocation à « un entretien préalable qui peut déboucher sur une sanction, voir à un licenciement » par la Direction du Théâtre du Merlan qui lui reproche d’avoir signé avec d’autres associations un courrier signifiant le retrait de l’association de locataires de Saint-Barthélemy3 du projet « MP13 Quartiers Créatifs-Jardins possible ».
A la lecture du motif de la convocation, il nous semble que cette procédure est motivée par des considérations extraprofessionnelles et nous nous interrogeons sur d’éventuelles pressions politiques sous-jacentes à cette décision.
A la suite de ce courrier signifiant le retrait de Quartiers Créatifs-Jardins possibles par les associations de locataires, des rencontres ont eu lieu avec diverses institutions (MP13, CUCS, MRU), avec la présence d’autres associations qui ont affirmé leur solidarité avec leur démarche, en particulier le centre social l’Agora (d’ailleurs signataire du dit courrier), le Comité Mam’Ega, l’association Schebba et des éducateurs spécialisés, pour trouver des issues positives aux divers projets évoqués dans ce courrier.
Aujourd’hui, nous sommes fortement inquiets si tout engagement au profit des habitants et du territoire du Grand Saint-Barthélemy peut se traduire pour les acteurs associatifs locaux par des menaces ou des pressions, ou autres formes possibles. Nous resterons solidaires et agirons dans ce sens pour faire front à toute pression, intimidation, qui viserait tout acteur associatif et habitant militant.
Par ailleurs, de plus en plus d’acteurs associatifs ont le désir grandissant d’interpeller d’avantage les Politiques sur les conditions de vie des habitants et la nécessité qu’ils ressentent d’être pris en compte comme des interlocuteurs privilégiés du développement local. Ce territoire a connu historiquement une telle période, même si parfois cela s’est traduit par des relations conflictuelles, le cadre de la confrontation démocratique a toujours été respecté. Les résultats en ont été plus satisfaisants de part et autre.
Les quartiers populaires souffrent déjà de plusieurs maux qui mettent à mal l’idéal républicain et la cohésion sociale, pour que l’ensemble des acteurs, de l’élu à l’habitant, en passant par les travailleurs associatifs, ne puissent pas accepter de partager une vision émancipatrice des populations et d’assurer un avenir aux nouvelles générations.
Affaiblir le tissu associatif, le marginaliser, s’est s’exposer à la gestion de difficultés incontrôlables, car les nouvelles forces présentes pourraient être celles des réseaux de deal ou d’associations qui n’ont plus la préoccupation de l’intérêt général. Les pouvoirs publics seront alors confrontés à des rapports de force basés sur la violence et l’intimidation et non plus la confrontation démocratique dans laquelle la gestion des conflits peut en toute légitimité se résoudre.
Madame, vous avez accordé un rendez-vous ce jeudi 20 décembre 2012 aux associations de locataires de Picon-Busserine, en préalable de l’ordre du jour, elles souhaitent évoquer avec vous cette situation intolérable qui concerne une collègue avec le risque, peut être, pour celle-ci de perdre son emploi.
CLCV Picon-Busserine, CSF Busserine, CSF Saint-Barthélemy3, CSF Flamants, Comité Mam’Ega, Association Schebba, Centre social l’Agora, Educateurs spécialisés.