Une tribune pour les luttes

Nouvelles acquisitions

Le Bulletin de la Médiathèque de Mille Bâbords n°12

DECEMBRE 2012

Article mis en ligne le mardi 15 janvier 2013

contact-biblio chez millebabords.org

Permanences : le lundi de 14 à 17 h / le jeudi de 15 à 19 h

Abonnement 8 euros (ou plus par soutien). Gratuit pour les adhérents à Mille Bâbords.

I. Ce mois-ci nous avons reçu

II. Les précédents bulletins

III. Principe de fonctionnement de la médiathèque

pour voir le catalogue en ligne


Nous avons reçu...

Amérique Latine

  • Venezuela, révolution ou spectacle ? : une critique anarchiste du gouvernement bolivarien / Rafael Uzcátegu - Spartacus, 2011

Malgré les déconvenues qu’il a causées depuis un siècle, et malgré les crimes qui ont été commis en son nom, le socialisme continue à susciter l’espoir d’une vie meilleure, dans une société libre et égalitaire. Aussi, quand dans un pays riche en pétrole comme l’est le Venezuela, un gouvernement, fort de victoires électorales successives, annonce qu’il s’engage sur le chemin du socialisme, d’un socialisme nouveau, il s’attire à travers le monde le soutien enthousiaste d’une partie de la gauche.
Mais un discours véhément contre l’Empire états-unien, la haine que lui témoignent certains de ses adversaires, des ventes de pétrole à bon marché à des régimes amis, des expropriations d’entreprises locales ou étrangères suffisent-ils pour justifier cet enthousiasme ?
Rafael Uzcátegui, militant libertaire vénézuélien, contributeur de longue date à El Libertario, le périodique anarchiste de Caracas, et responsable du service d’enquête de PROVEA, une organisation vénézuélienne de défense des droits de l’homme, ne le pense pas. Au sujet de ce que ses dirigeants appellent le « processus bolivarien », il nous dit : « Deux interprétations grossières de ce processus se font concurrence sur la scène mondiale : d’un côté, on affirme que le gouvernement de Caracas a engagé une série de transformations radicales qui déboucheront sur le "socialisme du XXIe siècle", une trajectoire qui s’oppose aux politiques et aux valeurs de l’impérialisme capitaliste ; de l’autre, au contraire, on assure que le président Chávez est un dictateur qui instaure par la force le communisme au Venezuela. Toutes deux, comme nous essaierons de le démontrer, sont fausses. »
Dans ce livre, sous une forme ramassée, on trouvera bien des éléments – sur la vie quotidienne, sur les relations entre le gouvernement et les organisations et mouvements sociaux – permettant de replacer les politiques menées par le régime vénézuélien dans leur double contexte, celui de l’histoire du Venezuela et celui de la mondialisation économique contemporaine. On y trouvera aussi à coup sûr des éclairages sur les conditions d’une transformation sociale radicale dans notre propre pays.

Histoire

  • Carnets (1936-1947) / Victor Serge - Agone, 2012

Fruits d’une discipline militante et littéraire, ces carnets, livrés à la lecture sans médiation ni correction a posteriori, font alterner analyses politiques, témoignages et réflexions personnelles. L’ensemble propose les éléments d’une contre-histoire des années capitales du XXe siècle. Et on y retrouve à la fois les qualités d’écrivain de Victor Serge (finesse des portraits, description inspirée des villes et des paysages traversés) et l’originalité de ses analyses politiques (permanence de l’espérance socialiste malgré l’isolement et la défaite).
De Bruxelles à Mexico, en passant par Paris et Marseille, Serge porte un regard lucide sur une période particulièrement dramatique : alors qu’il était « minuit dans le siècle », il fait la preuve qu’on peut ne jamais abdiquer devant la force brute ni renoncer à l’espérance socialiste.

Histoire ouvrière

  • Wobblies & hobos : les Industrial Workers of the World agitateurs itinérants aux États-Unis 1905-1919 / Joyce L. Kornbluh - L’Insomniaque, 2012. 

Wobblies & Hobos relate l’histoire des IWW, un syndicat américain fondé en 1905 par des militants radicaux et qui joua un rôle essentiel dans la lutte des classes aux États-Unis, notamment dans l’ouest du pays – à peine conquis alors et où la force primait souvent sur le droit. Ils se firent connaître par une virulente campagne pour la liberté de parole, dont un épisode tragique, à Everett, dans l’État de Washington, se solda par de nombreux morts.
Les IWW étaient nés en opposition au syndicat confédéral corporatiste, raciste et chauvin, AFL, fondé par Samuel Gompers en 1886. Les Wobblies recrutaient quant à eux parmi les travailleurs non qualifiés de toute race et de tout sexe : la main-d’œuvre féminine sous-payée du textile, les mineurs et journaliers noirs comme blancs, les immigrés fraîchement débarqués et parlant à peine l’anglais, et surtout les travailleurs saisonniers qui sillonnaient le continent en resquillant dans des trains de marchandise : les vagabonds du rail ou hobos.
Se reconnaissant dans les principes des IWW, ces derniers, plus miséreux encore mais plus libres que les ouvriers des bagnes industriels de l’Est du pays, ont créé leur propre culture, dont les figures de proue se nomment Joe Hill, l’aventurier et chanteur d’origine suédoise qui fut condamné à mort dans l’Utah pour un meurtre qu’il n’avait pas commis, Harry McClintock, autre aventurier troubadour qui deviendra l’un des chanteurs de country music les plus célèbres de son temps, T-Bone Slim, poète ouvrier à qui l’on doit de nombreuses chansons des IWW. Leurs « compagnons de route » se nomment John Reed, Jack London, Upton Sinclair, John dos Pasos, pour ne citer que ces quatre grands écrivains américains des temps héroïques de la lutte des classes aux Etats-Unis.
Le livre se compose d’une histoire thématique et chronologique des IWW due à la plume de Joyce Kornbluh ; de documents afférents (chansons, poèmes, récits, témoignages d’époque) ; de 110 illustrations (photos, dessins de presse) ; y est inclus un CD qui contient 22 chansons : des blues inédits écrits et chanté par des hobos noirs dont la plupart sont devenus célèbres à défaut de devenir riches (tel Sleepy John Estes) et des chants ouvriers et protest-songs dus à la plume de Joe Hill, de T-Bone Slim ou d’autres, soit dans d’anciennes versions, soit joués par un groupe de blues rock montreuillois.

Littérature

  • La Capitana / Elsa Osorio. - Métailié, 2012

Il y a des vies qui sont des romans qu’aucun romancier n’oserait écrire par crainte d’être taxé d’invraisemblance. Mika, la Capitana d’Elsa Osorio, semble avoir eu l’habitude de se trouver à l’épicentre des convulsions qui ont secoué le monde contemporain depuis les années 30.
Mika, Micaela Feldman de Etchebéhère (1902-1992), la Capitana, a réellement vécu en Patagonie, à Paris, à Berlin, en Espagne, elle a tenu toute sa vie des carnets de notes. À partir de ces notes, des rencontres avec les gens qui l’ont connue, des recoupements de l’Histoire, Elsa Osorio transforme ce qui pourrait n’être qu’une biographie en littérature. Mika a appartenu à cette génération qui a toujours lutté pour l’égalité, la justice et la liberté. Elle est allée à Paris avec son mari pour participer au mouvement intellectuel dans les années 30, ils ont fondé la revue Que faire ?. Puis ils sont allés vivre à Berlin dont les ont chassés la montée du nazisme, ainsi que les manipulations du mouvement ouvrier par le stalinisme. Enfin ils sont allés rejoindre les milices du POUM dans la guerre civile en Espagne.
Dans des circonstances dramatiques, elle, qui ne sait rien des armes et des stratégies militaires, se retrouve à la tête d’une milice. Son charisme, son intelligence des autres, sa façon de prendre les bonnes décisions la rendent indispensable et ce sont les miliciens eux-mêmes qui la nomment capitaine. Poursuivie par les fascistes, persécutée par les staliniens, harcelée par un agent de la Guépéou, emprisonnée, elle sera sauvée par les hommes qu’elle a commandés. Elle a fini sa vie d’inlassable militante à Paris en 1992. Elsa Osorio, portée par ce personnage hors du commun, écrit un roman d’amour passionné et une quête intellectuelle exigeante en mettant en œuvre tout son savoir faire littéraire pour combler les trous de l’Histoire

Lutte armée

  • La mémoire et l’oubli  / Roberto Silvi - Colibrì, 2011

L’auteur raconte sa traversée à travers certains groupes de la gauche extra-parlementaire de Naples, à travers des rencontres et des événements marquants de sa vie. Écrits plus de 10 ans après, dans une période de forte répression étatique, il y dresse son bilan de l’engagement politique dans la lutte armée : des objectifs politiques abstraits qui se sont peu à peu détachés de la pratique politique. Qu’on se le dise : l’erreur n’était pas d’être révolutionnaire, mais il faut questionner ensemble ce qui fait émerger une conviction politique et ce qui la fait mourir, quand celle-ci ne permet plus de fabriquer une solidarité de classe effective.

Médias & Propagande

  • Les patrons de la presse nationale : tous mauvais / Jean Stern - La Fabrique, 2012

Machine à décerveler, moutonnière, banale, égocentrique, la presse nationale a perdu des millions de lecteurs depuis 20 ans. Coïncidence ? C’est le temps qu’il a fallu au CAC 40 pour s’emparer de la plupart des journaux, du Monde à Libération, des Inrockuptibles aux Échos. Les industriels du luxe, de l’armement ou de la communication se sont offerts des journaux devenus « voix de leurs maîtres ».
Il est de bon ton, pour expliquer l’échec de la presse française, de mettre en cause la montée en puissance d’Internet ; ou encore quelques journalistes vedettes zélateurs de l’ordre social, qui resteraient confinés dans un étroit réseau d’amitiés élitistes. En réalité, ce sont les patrons qui sont les véritables responsables de cette défaite. Ils en tirent un double profit. Idéologique d’abord. Maintenue tout juste hors d’eau, la presse enquête peu, analyse peu et sert en copié-collé les mêmes idées. Faute de moyens, les enquêtes économiques, sociales et internationales sont largement délaissées.
Profit financier ensuite. Les nouveaux propriétaires milliardaires se sont nourris du spectaculaire échec d’un système de cogestion mis en place à la Libération entre l’État, les gaullistes et le PCF, puis de la complicité de leur « bon ami » Mitterrand. Ils ont achevé de soumettre une presse qui avait fait depuis longtemps le deuil de ses utopies. Il ne leur en coûte en réalité pas un euro, malgré leurs jérémiades et leurs dignes postures de mécènes. Car pour les milliardaires, comme Bernard Arnault, Serge Dassault ou Xavier Niel, s’offrir des journaux est fiscalement avantageux, grâce à l’astucieux système des holdings dites « familiales » mis à jour avec l’affaire Bettencourt.
La presse à la niche… fiscale ? Mais pas que. Les patrons de la presse nationale dresse l’incroyable récit de ce naufrage et décortique les réseaux qui ont organisé la soumission des journalistes.

Question sociale

  • Nous, indignés... occupons le monde ! / Jean-Jacques M’U - ABC’éd., 2012

Édition multilingue traduite en français et espéranto de textes fondamentaux des assemblées populaires d’Europe et d’expressions d’Indignés en marche vers la Constituante.

Revue

  • Réfractions. Recherches et expressions anarchistes

N° 29 - Automne 2012 : Voies sexuelles ; Voix désirantes

http://refractions.plusloin.org/spip.php?article632

N° 28 - Printemps 2012 - Indignations... Occupations... Insurrection

http://refractions.plusloin.org/spip.php?rubrique125

Surveillance et Contrôle

  • La domination policière : une violence industrielle / Mathieu Rigouste - La Fabrique, 2012

La violence policière n’a rien d’accidentel, elle est rationnellement produite et régulée par le dispositif étatique. La théorie et les pratiques de la police française sont profondément enracinées dans le système colonial : on verra dans ce livre qu’entre les brigades nord-africaines dans les bidonvilles de l’entre-deux-guerres et les brigades anti-criminalité (les BAC) dans les « cités » actuelles, une même mécanique se reproduit en se restructurant. Il s’agit toujours de maintenir l’ordre chez les colonisés de l’intérieur, de contenir les territoires du socio-apartheid. Le développement des armes « non létales » – Flash Ball, Taser... – propulse aussi une véritable industrie privée de la coercition.
Rigouste montre comment l’expansion du marché international de la violence encadre la diffusion des doctrines de la contre-insurrection et permet de les appliquer à l’intérieur des métropoles impériales.

Cette enquête, fondée sur l’observation des techniques et des pratiques d’encadrement et de ségrégation depuis ceux qui les subissent et les combattent, montre comment est assurée la domination policière des indésirables, des misérables et des insoumis en France.

Théorie politique 

  • Non ! : au commencement, le silence des urnes devient assourdissant /Charles Maestracci - L’Insomniaque, 2011

Ce pamphlet anti-électoral est un cri de colère contre l’État et la mainmise mortelle des financiers - ces sinistres « banksters » - qui ont mis la planète en coupe réglée. Il est accompagné d’un kit incivique de 12 autocollants destinés à orner les bureaux de vote.

Univers Carcéral

  • Brique par brique : Se battre contre la prison (Belgique 2006-2011) - Tumult Editions, 2012

Cinq années de troubles dans les prison belges. Cinq années de révoltes, de mutineries, d’évasions. Cinq années d’agitation, d’actions et d’attaques contre la prison et son monde. cinq années de douleurs, d’isolement, de punitions, de tabassages et de morts aussi. Cinq années de paroles qui esquissent la liberté et posent en conséquence la destruction nécessaire de tout ce qui lui fait obstacle. Cinq années sans trajectoire rectiligne, sans autre logique, sans autre rythme que les palpitations de la vie même et le combat pour la liberté qu’elle inspire. Ce livre n’est alors qu’une tentative de partager cette force vivante, qui a encouragé tant de prisonniers du dedans comme du dehors, tant de compagnons, tant d’inconnus et d’anonymes à se battre contre l’univers carcéral.
Ce livre rassemble textes, lettres, tracts, affiches, actions et attaques de ces dernières cinq années issus de la lutte contre les prisons et son monde.


La liste des bulletins mensuels suit :

Bulletin n°1 de la médiathèque, décembre 2011

Bulletin n°2 de la médiathèque, janvier 2012

Bulletin n°3 de la médiathèque, février 2012

Bulletin n°4 de la médiathèque, mars 2012

Bulletin n°5 de la médiathèque, avril 2012

Bulletin n°6 de la médiathèque, spécial Education

Bulletin n°7 de la médiathèque, mai 2012

Bulletin n°8 de la médiathèque, juin 2012

Bulletin n°9 de la médiathèque, septembre 2012

Bulletin n°10 de la médiathèque, octobre 2012

Bulletin n°11 de la médiathèque, novembre 2012


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