Une tribune pour les luttes

samedi 12 janvier 2013

MARSEILLE

17 h

17 h au local du CIRA, 50 rue Consolat, 13001 (entrée libre)

Invitation du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme

Quelle économie anarchiste ?

avec Michel Sahuc et le Groupe FA Montpellier

On est en droit de s’interroger sur l’attitude des anarchistes au sujet de ce qui a pris de nos jours une importance démesurée, le problème lancinant de l’économie.

Il faut dire que dans son histoire, l’anarchisme pour tenter de résoudre les querelles entre les anarchistes collectivistes, communistes et individualistes va parvenir à accepter le concept d’« anarchisme sans adjectif ». Cette position dont l’expression fut créée, dès le XIXe siècle, par Fernando Tarrida del Marmól était une tentative de montrer une plus grande tolérance entre les tendances libertaires et de rendre clair le fait que les anarchistes ne devraient pas imposer de plan économique préconçu à quoi que ce soit, même dans la théorie. L’adoption de cette conception par des militant(e)s comme Voltairine de Cleyre, Ericco Malatesta, Max Nettlau et Élisée Reclus, a porté la majorité de la mouvance anarchiste à rejeter tous modèles économiques comme faux. Cependant, de façon à ce que soit préservée la diversité idéelle en recherchant sa justesse et son équilibre, les anarchistes prendront des positions pluralistes puisant dans chacun de ces modèles dans le cadre de ses fondements substantiels.

Malgré les années et sa remise en cause par les anarcho-communistes puis les anarcho-syndicalistes, cette position est devenue une « tradition » chez de nombreux anarchistes pour qui elle a évolué comme une évidence. Pour ces compagnons, les tendances économiques sont pensées comme d’un « intérêt accessoire » par rapport à l’abolition de l’autorité, sous les formes de l’étatisme et/ou du capitalisme – pourtant des concepts éminemment économiques.

Ils sont de façon pragmatique pour la liberté d’expérimentation comme règle première de la société libre. Cependant de ces expérimentations, ne sont que rarement explicitées des propositions pour l’ici et maintenant. Combien de fois, lorsque certains d’entre-nous veulent avancer des propositions réactualisées ou effectuer des projections économiques, nous sommes arrêtés par des compagnons qui nous disent : « ce n’est pas à nous de décider des formes que prendra la gestion économique, mais au peuple ou à la société ».

Parmi les promoteurs anarchistes, il n’y a guère que Proudhon, Kropotkine, Cornelissen, Besnard pour s’être intéressés de près à l’économie dans son cadre général. Bien sûr, de nombreux militants ont par la suite traité d’économie mais dans des cadres particuliers, comme celui d’un pays et surtout de l’Espagne et de sa révolution. Malheureusement, il nous faut souligner que les développements des organisations anarchistes d’après-guerre, ont souvent pâti de leur accroche parfois excessive au modèle théorique de la Révolution espagnole de 1936-1939. Notre réflexion puisera aussi, mais avec circonspection et sans omettre certaines critiques sur des propositions contemporaines emblématiques d’économies dite « libertaires » comme, l’économie autogestionnaire d’Abraham Guillén Sanz, l’économie participaliste ou participative (participatory economics, en abrégé ParEcon ou Ecopart) de Michael Albert et Robin Hahnel, la démocratie inclusive ou générale de Takis Fotopoulos, l’économie politique mutualiste de Kevin Amos Carson.

Ces manières de voir traduisent l’opposition, qui existe à l’intérieur du mouvement anarcho-libertaire, entre ceux qui croient à la nécessité d’une méthode scientifique pour mener à bien une révolution évolutionniste et rationnelle de la société, au romantisme de ces inconditionnels de la révolution insurrectionnelle décidés à réaliser coûte que coûte un modèle social idéal.

Face à ce constat, nos contradicteurs, soulèvent un problème important, c’est qu’en général les théories anarchistes restent floues et disent peu de chose sur le passage de la société étatique, capitaliste et d’économie de marché transnationale actuelle vers la société proposée par les anarcho-libertaires. En ce sens, ils jugent nos idées comme utopiques et irréalisables.

Pour cela, la question de principe que nous devons d’abord nous poser reste la nécessité de réfléchir et de proposer, d’une façon pragmatique et donc pratique, l’organisation économico-politico-sociale des formes de sociétés à venir.

En tenant nécessairement compte d’un retour aux fondements de l’économie et de la diversité des cultures. Les anarchistes doivent intégrer à leurs réflexions la complexité du monde au risque de bâtir sur du sable. Cette préoccupation reste le principal sujet des anarcho-libertaires pour proposer un autre

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