Une tribune pour les luttes

Collectif d’éleveurs drômois (26)

Transhumance contre le puçage électronique

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- A Marseille le jeudi 31 janvier 2013 Projection-discussion avec les réalisateurs et des membres des collectifs d’éleveurs de « Mouton 2.0, la puce à l’oreille », de Antoine Costa & Florian Pourchi à 20 h à l’Équitable Café, 54 cours Julien, 13006
- A Valence, vendredi 1er février 2013 Manifestation contre le puçage électronique des moutons et des hommes.

Article mis en ligne le jeudi 31 janvier 2013

"J’ai partagé avec ces personnes et ces animaux deux jours inoubliables". Claire

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Bonjour,

Alors qu’une centaine de moutons et une cinquantaine de marcheurs entamaient ce lundi 28 janvier 2013 leur transhumance contre le puçage électronique à travers la Drôme, nous détaillons ici ( http://www.piecesetmaindoeuvre.com/... ) un peu d’économie réelle, et les rapports de forces entre éleveurs de moutons et éleveurs de puces.
Comment les seconds éliminent les premiers ; comment il ne peut en être autrement ; comment les premiers ne peuvent survivre qu’à condition d’éliminer les seconds.

On en apprend des choses, en suivant les moutons.
On en apprend sur l’économie planétaire à l’ère technologique.
Sur l’évincement de l’homme par la machine.
Sur la traçabilité universelle et le profilage individuel par les mouchards électroniques.
Sur l’avènement de la société de contrainte, grâce aux puces RFID et aux implants neuro-électroniques.
Sur les ravages écologiques de l’industrie électronique.
Sur le soutien de la gauche industrielle aux éleveurs de puces, contre les éleveurs de moutons.
Sur les conditions d’une possible opposition aux RFID et au puçage électronique.

Mais revenons à nos moutons. «  Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »

Des_moutons_ou_des_puces

Merci de faire circuler,

Pièces et main d’oeuvre

Manifestation contre le puçage électronique des moutons et des hommes et rassemblement contre la préfecture de la Drôme, à Valence, vendredi 1er février 2013.

Voir : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/...



Le collectif d’éleveurs drômois (26) organise du lundi 28 janvier au vendredi 1er février 2013, une transhumance contre le puçage électronique (RFID) des ovins et contre l’introduction de nouvelles contraintes génético-industrielles dans l’élevage.

Nous organisons donc une transhumance de Mornans à la Préfecture de la Drôme !

L’objectif de cette mobilisation est de faire du bruit, de solliciter les médias et d’attirer la population par une marche pacifique et joviale, avec diffusion du film Mouton 2.0 et débat.

La finalité est de rencontrer le préfet de la Drôme et le Ministre de l’Agriculture (pourquoi pas oser !) et de leurs remettre les motions de soutien des différents élus et mairies (60 à ce jours), ainsi que l’argumentaire sur le droit au choix de l’identification.

C’est par la présence d’un plus grand nombre que l’action fonctionnera, sur une journée, une soirée ou une semaine. Nous invitons tous les collectifs ou individus des autres régions et départements à se joindre à nous afin de faire de cet évènement un mouvement national ! Nous invitons aussi des éleveurs en lutte d’autres pays européens pour montrer que c’est un problème au delà de nos frontières ! Nous invitons tous les syndicats, les associations ou groupements du monde agricole, les partis politiques, les médias, pour que tout un chacun soit interpelé et que nous soyons soutenus dans notre lutte.

Départ le lundi 28/01 à Mornans
lundi soir : projection du film « Mouton 2.0″ à Saou
mardi soir : projection du film « Mouton 2.0″ à Divajeu ou Crest
mercredi soir : projection du film « Mouton 2.0″ à Montmeyran
jeudi soir : projection du film « Mouton 2.0″ à Valence
vendredi midi : arrivée devant la préfecture
samedi matin retour des brebis dans leurs élevages respectifs.

Collectif 26

— 

Nous sommes des collectifs de différents départements, regroupant essentiellement des éleveurs mais aussi des non-agriculteurs. Chaque collectif est indépendant et ne se revendique d’aucun syndicat ni parti politique. En tant qu’éleveurs, nous sommes soumis à des contraintes de plus en plus fortes qui nous obligent à accepter les normes de l’élevage industriel. Considérant que ce mode d’élevage est une impasse, alors même que d’autres voies existent, nous refusons de nous y soumettre et nous revendiquons le droit des paysans à rester maîtres de leur pratiques. Pour ce faire, nous organisons une transhumance de plusieurs jours à travers la Drôme pour attirer l’attention de la population et des pouvoirs publics sur deux mesures qui s’opposent à notre vision de l’élevage et qui contribueront à fragiliser un grand nombre de fermes : l’identification électronique des ovins et caprins et l’obligation d’acheter des reproducteurs mâles « certifiés » pour tous les ruminants.

L’identification électronique des ovins et des caprins, c’est-à-dire la pose d’une boucle munie d’une puce RFID à l’oreille des animaux, est obligatoire depuis juillet 2010. Les arguments avancés par l’administration sont l’amélioration de la traçabilité et la facilitation des conditions de travail des éleveurs, deux arguments que nous réfutons. En effet, le système actuel d’identification (une boucle classique à chaque oreille) assure une traçabilité amplement suffisante et notre travail se verra alourdi d’une contrainte informatique inutile et coûteuse. Si nous ne croyons pas à l’intérêt de cette mesure pour l’élevage, nous ne doutons pas qu’imposer l’usage de gadgets électroniques à toute une profession ouvrira un marché fort intéressant à l’industrie des nanotechnologies, particulièrement bien implantée en France. Les éleveurs qui ne posent pas cette boucle électronique sont passibles de sanctions financières très lourdes. Un couple d’éleveurs de la Drôme s’est ainsi vu supprimer ses aides PAC au titre de la conditionnalité des aides équivalant à 8000€. Nous acceptons d’autant plus difficilement cet empressement de la France à imposer la mesure qu’elle va totalement à l’encontre d’un rapport parlementaire européen de 2008, signé par notre actuel ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll. Nous sommes donc en droit de nous interroger sur un tel retournement de situation... Enfin, nous avons de profondes inquiétudes sur l’avenir d’une société qui puce de plus en plus largement les êtres vivants et qui ne voit de salut que dans toujours plus de technologie.

Autre facette de l’industrialisation de l’élevage, promise pour 2015, l’obligation de se fournir en reproducteurs mâles certifiés, c’est-à-dire issus de centres de sélection. Autrement dit, il s’agit d’interdire aux éleveurs les échanges de mâles entre les fermes, comme cela s’est toujours fait. Les mâles ne seront donc plus sélectionnés que sur des critères propres à l’industrie. Exit les multiples critères paysans qui assurent diversité génétique, rusticité, résistance aux maladies, etc. La seule chose que l’élevage risque de gagner avec une telle mesure, c’est la dégradation du capital génétique existant et l’apparition de nouvelles maladies. Mais soyons rassurés, l’industrie saura inventer les remèdes et vaccins nécessaires !

La transhumance que nous organisons a pour objectif de faire connaître le plus largement possible notre situation et nos positions. Nous souhaitons que la population soit consciente de ce que signifierait la disparition totale des élevages non industriels pour l’environnement, le bien être animal et la santé des hommes et des femmes. Nous pensons que les animaux sont autre chose qu’un objet industriel permettant de faire de l’argent et que les éleveurs doivent rester libres de leurs pratiques pour faire perdurer la notion du vivant dans leurs rapports avec les animaux. Quand à l’administration, et donc à l’Etat, nous souhaitons lui signifier notre refus catégorique de nous plier à des exigences qui ne servent que l’industrie. Après avoir déjà rencontré à plusieurs reprises différents représentants locaux de l’administration qui nous disent ne pas être en mesure de répondre à nos revendications, nous sollicitons une rencontre avec Monsieur Le Foll, Ministre de l’Agriculture, lors de notre arrivée à Valence pour lui demander la levée de l’obligation de l’identification électronique et la suppression du projet de mâles certifiés.

Collectif d’éleveurs drômois

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