Une tribune pour les luttes

Vendredi 8 février : Inauguration par Gaudin et Valls du centre de supervision urbain à Marseille l’un des plus grands centres de vidéosurveillance de France.,

Rassemblement festif pour dénoncer ce mirage sécuritaire

1 000 caméras et 6 télé-surveillants, 9,8 millions d’euros investis, 4 millions d’euros annuels

Article mis en ligne le jeudi 7 février 2013


La Marseillaise

Manuel Valls vient devant les caméras

http://www.lamarseillaise.fr/justic...

Le ministre de l’Intérieur vient inaugurer ce vendredi matin le centre de supervision urbaine de Marseille, l’un des plus grands centres de vidéosurveillance de France. Une visite des plus politiques.

On va lui montrer du high-tech à Manuel Valls, du rutilant digne des gadgets des meilleurs séries policières américaines. Le ministre de l’Intérieur descend ce vendredi matin à Marseille pour y visiter l’un des plus gros centres de supervision urbaine (CSU) de France, opérationnel depuis le 15 décembre dernier sur l’avenue Roger-Salengro (3e). Et il va comprendre pourquoi 9,8 millions d’euros ont été investis dans la vidéosurveillance (que l’État co-finance d’ailleurs avec la Ville de Marseille)... Parce que, c’est dernier cri, on vous le répète donc de fait, forcément diaboliquement efficace. Et tant pis si ce n’est pas vérifiable, tant pis si toutes les études sérieuses et indépendantes effectuées dans le monde entier montre le contraire, l’important, c’est que l’opinion publique y croit.
Alors, on va lui montrer à Manuel Valls les quelques enregistrements d’actes de délinquance qui ont permis l’élucidation d’affaires depuis la mise en service des caméras marseillaises en avril dernier. On ne lui parlera pas des innombrables affaires pour lesquelles les caméras de vidéosurveillance sont restées profondément inutiles. On ne lui racontera pas cette fois en fin d’année dernière où la patrouille de vidéosurveillance suivait des braqueurs en fuite, appelant des policiers de terrain qui n’arriveront jamais car occupés ailleurs. On lui fera peut-être même croire à Manuel Valls que l’interpellation du meurtrier de l’avocate marseillaise Me Talbot, a pu se faire grâce aux caméras municipales. Pourtant non. Les enquêteurs ont exploité les caméras du distributeur automatique de billets où la carte bleue de la victime avait été utilisée après sa mort.

1 000 caméras
et 6 télé-surveillants

Puis on lui fera faire le tour du propriétaire au ministre de l’Intérieur. C’est cher mais c’est beau. « Cet espace entièrement dédié à la vidéoprotection regroupe les moyens humains spécifiquement dédiés à l’exploitation des caméras en temps réel et au commandement des effectifs de terrain », décrit-on à la mairie de Marseille.
Une chose est sûr, le CSU Salengro a été bien pensé. La salle d’exploitation est vaste et confortable, 11 postes de vidéosurveillance haute technologie étant disponibles. Mais 11 télé-surveillants pour les configurations exceptionnelles, comme lors des cérémonies d’ouverture de Marseille Provence 2013, Capitale de la culture.
Sinon, ce sont 4 à 6 agents derrière ces postes, 3 équipes se relayant pour que jamais les yeux du big brother marseillais ne se ferment. Les caméras se manipulent avec un joystick, les parties privatives sont cachées d’un carré blanc sur les écrans et une machine à café reste à la disposition des agents. En effet, 180 caméras sont déjà opérationnelles, 349 sont annoncées pour la fin 2013 et autour de 1 000 espérées fin 2014. Derrière une vitre, le PC radio peut compter jusqu’à 7 personnes pour les événements exceptionnels.
Quelques mètres plus loin, s’ouvre la salle spécialisée pour la vidéoverbalisation. Des policiers municipaux vidéo-patrouillent sur la ville et mettent des prunes électroniques aux doubles files et autres infractions au stationnement. Au prix du système, il faut bien le rentabiliser un peu.
Pour autant, la municipalité insiste : «  Cet outil au service de tous les Marseillais permet de mieux protéger l’espace urbain et d’accélérer l’élucidation des délits dans le cadre d’affaires judiciaires. » Ainsi, 3 discrètes salles de visualisations des enregistrements, équipées chacune de 3 postes de travail, sont à la disposition des services de police, de douanes et de gendarmerie. Au besoin, les 2 salles de formations vidéo peuvent apporter 6 postes de plus aux forces de l’ordre. Les enregistrements sont conservés 10 jours. Depuis avril 2012, plus de 740 recherches d’images ont été effectuées par les forces de l’ordre. Aboutissant à plus de 200 réquisitions judiciaires alimentant l’instruction d’autant d’affaires.

Manuel Valls sortira donc impressionné et satisfait de tels résultats (même si 540 recherches d’images sont donc restées infructueuses) et il félicitera la municipalité de Marseille qui assurera tout de même le budget de fonctionnement du système : 4 millions d’euros annuels. Le sentiment de sécurité n’a pas de prix.

P.P


RDV à 10 h 45 vendredi devant le 40 avenue Salengro, 3e arrdt (métro national)

Vendredi 8 février à 11h aura lieu l’inauguration du centre de supervision urbain à Marseille en grande pompes et en présence du Maire de Marseille et du Ministre de l’Intérieur.

L’ouverture de ce centre consacre le programme municipal de généralisation de la vidéosurveillance dans le centre ville voté en 2009 pour la bagatelle de 10 ME d’investissement auxquels se rajoutent 1,9ME de fonctionnement par an. 100 policiers seront affectés à ce centre de supervision.

Or, les pays qui ont mis en place ce type de politique, à l’instar de la Grande Bretagne, en reviennent aujourd’hui en raison d’un taux d’élucidation dérisoire dans la rue (contrairement aux milieux clôts comme le métro...).

Les citoyens réclament de la présence humaine et le soutien aux associations de quartier créant du lien social et qui sont à la rue aujourd’hui en raison du désengagement des collectivités locales.

LE COLLECTIF DES GABIANS vous propose que l’on organise un rassemblement festif à l’heure de l’inauguration pour dénoncer ce mirage sécuritaire que représente la vidéosurveillance et montrer qu’une autre politique de vivre ensemble et de tranquillité publique est possible.

RDV VENDREDI À 10H45 DEVANT LE 40, AVENUE SALENGRO 13003 M° NATIONAL

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