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Traçabilité ? Laissez-nous hennir !

Pièces et main d’œuvre
+ Compléments sur l’"Industrie de la viande"

Article mis en ligne le jeudi 21 février 2013

mercredi 13 février 2013

On a trouvé du cheval dans des lasagnes « au bœuf » surgelées.
De la viande découpée en Roumanie vendue par un trader hollandais à un trader chypriote qui l’a revendue au groupe français Poujol, holding de la société Spanghero, fournisseur de Comigel, une entreprise de Metz qui fabrique des lasagnes au Luxembourg pour les vendre à Findus, entreprise suédoise appartenant au fonds anglais Lion Capital.

On ignore d’où viennent les tomates des lasagnes Findus, comment elles ont poussé, par qui elles ont été achetées, à qui elles ont été revendues avant d’être transformées en sauce et vendues à Comigel afin d’être incorporées aux lasagnes Findus. Idem pour les pâtes, le lait de la béchamel et le fromage.

***

Et encore, on ne nous dit pas tout. On aurait retrouvé parmi les embryons congelés de la filiale de Findus spécialisée dans la reproduction humaine artificielle (RHA), des spécimens fécondés par du sperme d’étalon. Lequel aurait été vendu par un haras ukrainien à un trader italien qui l’aurait revendu au groupe européen Frydman, Testard & Co, fournisseur de Ovulux, une entreprise de Lille qui commercialise des projets parentaux en série. Les lots de projets parentaux datés du 15 janvier 2013 au 11 février 2013 ont été rappelés pour contrôle. Les experts remontent la filière pour savoir si le sperme suspect vient de Roumanie, du Luxembourg ou de Suède. Une réunion de crise est prévue dans les prochains jours au ministère de la santé avec les acteurs de la filière. Je vais en parler à mon cheval.

Un produit industriel destiné à l’alimentation humaine parcourt des milliers de kilomètres avant de finir au four à micro-ondes. Grâce aux progrès de l’informatique, d’Internet et des porte-conteneurs – ce qu’on nomme «  mondialisation ».

C’est pour optimiser ces flux de merdechandises que l’industrie a besoin des « étiquettes intelligentes » RFID, de la connexion de chaque lot à l’Internet des objets – ce qu’on nomme « traçabilité ».

Le puçage électronique de chaque objet, chaque animal, chaque élément des infrastructures de transformation, de transport, de logistique, n’a d’autre but que d’accélérer et rentabiliser les flux et les stocks de marchandises, d’animaux, d’humains. Réclamer plus de traçabilité, c’est réclamer plus de flux, plus de kilomètres entre l’abattoir et l’assiette, plus d’élevage et d’agriculture industriels, plus de ravages environnementaux, sanitaires, sociaux.

Nous n’avons pas besoin de machines, mais d’humanité. Nous avons besoin d’une agriculture de proximité, à échelle humaine. Boycottons la bouffe industrielle, le micro-ondes et les supermarchés – ou ne pleurons pas qu’on nous fourgue des produits hybrides.

Merci de faire circuler

Pièces et main d’œuvre
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/...

Écrasons les puces RFID.

Deux rendez-vous contre les puces RFID

Projection de Mouton 2.0 – La puce à l’oreille (film de Florian Pourchi et Antoine Costa) et débat avec des éleveurs, la Confédération paysanne et Pièces et main d’œuvre :
- mardi 19 février 2013 à Saint-Etienne, au cinéma Le Méliès à 20h30.
- jeudi 21 février 2013 à Valence, au cinéma Lux à 20h.

(Pour télécharger ce texte, cliquer sur l’icône ci-dessous.)

Lire aussi à ce sujet :
- Des moutons ou des puces ? De l’élevage ovin à l’ère technologique, un peu d’économie réelle
- "RFID : la police totale", un livre et un film de Pièces et main d’oeuvre


A lire en complément :

L’interview de Fabrice Nicolino.
http://www.rue89.com/rue89-planete/...
En 2009, dans son livre « Bidoche » (éditions Les liens qui libèrent), le journaliste Fabrice Nicolino s’était penché sur les ravages de l’industrialisation de la viande. Aujourd’hui qu’éclate le « Findusgate », ou le « horsegate », comme on préfère, son analyse radicale prend toute sa saveur.

et le chat avec lui du 21.02.2013 : "La viande est devenue une marchandise industrielle"
http://www.lemonde.fr/planete/artic...


Lasagnes au cheval : Les agents de la répression des fraudes crient au manque de moyens

Moins de personnels et moins de contrôles... Les syndicats de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (CCRF) dénoncent une réorganisation qui vient nuire aux intérêts des consommateurs...

« Heureusement il y a Findus… » C’est avec ce titre que le syndicat Solidaires de la Concurrence, la consommation et la répression des fraudes (CCRF) a interpellé la presse quelques jours après le début du scandale des lasagnes à la viande de cheval.(http://www.solidaires-ccrf-scl.org/...

Cette organisation n’est pas la seule à être montée au créneau. « Qui peut aujourd’hui sérieusement s’étonner que l’Etat ne soit pas en mesure de prévenir les dérives que nous connaissons dans certains secteurs agroalimentaires ? », a également réagi la CFDT Finances. Pour les syndicats, le « chevalgate » est l’occasion d’attirer l’attention des journalistes et du grand public sur les difficultés de leur administration.

Au cours des ces cinq dernières années, près de 600 emplois ont disparu à la CCRF, dont la moitié entre 2010 et 2012. La faute à la RGPP, la Révision générale des politiques publiques, qui a conduit, sous l’ère Sarkozy, au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) compte désormais 3.000 agents.

Mais surtout, ces diminutions d’effectifs se sont accompagnées d’une réorganisation qui « a cassé l’unité de la DGCCRF », affirme Emmanuel Paillusson, du syndicat Solidaires. Concrètement, les missions ont été réparties entre les échelons régionaux et départementaux et surtout, le lien hiérarchique entre ces deux niveaux a été brisé. Ce qui entraîne des situations parfois ubuesques.

Prenons l’exemple d’un contrôle de restaurant. L’agent départemental peut désormais vérifier l’hygiène ou encore l’affichage des prix, mais pas la facturation. Car elle relève de la compétence de l’agent régional. « Il faut donc envoyer non plus un, mais deux agents pour un même contrôle », s’agace Emmanuel Paillusson. Sans compter qu’au niveau départemental, « le patron, c’est le préfet. Il peut décider de suivre ou non les demandes effectuées au niveau national par la DGCCRF. Vous imaginez que ce ne soit pas très pratique de travailler ainsi ».

Selon la CFDT, cette réorganisation aurait conduit « à une baisse du nombre de contrôles de 15% entre 2010 et 2012 ». Mais est-ce que les moyens et l’organisation de jadis auraient pu mettre à jour le scandale Findus, finalement découvert le 7 février par les Britanniques ? « Peut-être, mais je ne peux pas l’affirmer. Si cette tromperie était sporadique, il aurait fallu arriver au bon moment. Et si elle était pérenne, il aurait fallu demander la bonne analyse », répond Emmanuel Paillusson. C’est là toute la difficulté du contrôle.

Chaque année, la CCRF réalise, dans l’un de ses 12 laboratoires, de multiples analyses, qui portent sur tous les produits -agroalimentaires, mais aussi jouets, vêtements, équipements, etc. Dans le seul secteur agroalimentaire, « 4.000 contrôles sont effectués, dont 600 sur les produits carnés. Au total, en 2012, ces tests ont conduit à 34.500 prélèvements », avance Libération. Mais il y a bien des éléments à tester (bactéries, etc.) et les tests ADN ne sont pas automatiques. Et ils sont chers.
(...)

Source : http://www.20minutes.fr/economie/11...


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