Une tribune pour les luttes

Collectif des familles victimes de crimes racistes et de violences policières.

Yacine (Ayr), 19 ans, un jeune tombé sous les balles d’un policier

Marseille

Article mis en ligne le mercredi 6 mars 2013

La mort de Yacine Aïbeche Souilah, âgé de seulement 19 ans, tué par un policier qui n’était pas en exercice a soulevé une très vive indignation dans la cité de Félix Pyat à Marseille.
Mortellement blessé dans la nuit du 13 février 2013, il décèdera des suites de ses blessures le jeudi 14 à 7h du matin.

Inculpé d’homicide volontaire tant les charges retenues contre lui sont lourdes, le policier, âgé de 38 ans est actuellement en garde à vue pour expliquer cet acte irréparable. Mais cela ne peut néanmoins soulager la famille et les habitants de la cité.

La famille est sous le choc et a du mal à réaliser ce qui s’est passé, à comprendre.
Des questions douloureuses restent sans réponses.
Pourquoi avoir tiré sur Yacine et son copain, ces deux jeunes qui sortaient d’une alimentation de nuit ce soir-là ?
Pourquoi Yacine n’est plus rentré chez lui ?
Pourquoi est-il mort d’une blessure par balle après avoir été transporté en voiture à l’hôpital desbief par son copain ? Et puis également pourquoi ce dernier est-il toujours retenu par la police comme témoin principal ? …

La nouvelle de cette mort est terrible et d’autant plus inacceptable qu’elle entre dans une longue histoire qui commence à être insupportable, celle des personnes tuées par des policiers ou des beaufs « mal dans leur peau  » qui s’expriment d’abord par les armes.
Et comme toujours en pareil cas, les proches sont assommés par la douleur, les militants réagissent aux discours et aux arguments invariablement développés par la police. Et la famille, elle, en proie à la détresse ne cherche plus qu’à récupérer le corps,
Et comme toujours en pareil cas, la pratique est toujours la même : la police cherche une «  raison  » du côté de la famille victime.

Dans le cas présent, cela a été une perquisition au domicile de la mère le matin même de la mort de Yacine.
A cela s’ajoutent des commentaires de policiers et de journalistes à propos de la vie et de l’identité de la « présumée victime , des supputations sur les circonstances qui ont entraîné la mort de ce jeune. « Un jeune qui fumait un joint dans le magasin, connu des services de police  » et voilà la victime qui n’est plus vraiment victime, qui est peut-être «  responsable  » de sa propre mort.
Un procédé bien connu, des mots qui se répètent et sèment le doute sur la victime et voilà qu’on se demande si elle est vraiment innocente. _ Le doute fait partie de l’histoire, rien n’est nouveau dans ces rapports entre police, média et famille victime des crimes racistes et des violences policières.

Alors que la famille se demande pourquoi Yacine est mort, la police et les médias se posent la question du comment. Le comment devient plus important que le pourquoi, il induit déjà dans la conscience que la victime était peut-être coupable.
Le nom déjà, celui de Yacine, un élément déterminant ? Et puis, un jeune fumant un joint avec des copains, et qui plus est connu de la police.
Par contre, on ne sait rien sur le policier, seulement qu’il était fortement alcoolisé et possédait son arme de service.

S’il faut résister à la colère qui envahit humainement les personnes. la justice française de son côté se doit d’être irréprochable pour redonner confiance à toute une jeunesse désespérée quand une nouvelle fois, c’est un policier qui tue un jeune des quartiers populaires.
Le travail de la justice commence et permettra de comprendre le pourquoi de la mort de Yacine, c’est ce qu’attendent la famille, les militants, les habitants . Et l’attente est des plus irrépressibles.

La levée du corps se fera le Samedi 16 pour être inhumé en Algérie. Une fois enterré par sa famille, Yacine, encore un jeune tombé des balles d’un policier, devra être défendu, sa mémoire devra être défendue. Nous nous y engageons.

Collectif des familles victimes de crimes racistes et de violences policières.

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