Une tribune pour les luttes

Des historiens contre la loi du 23 février 2005

sur "le rôle positif de la présence française outre-mer"

Article mis en ligne le mardi 29 mars 2005

par Claude Liauzu, professeur émérite à l’université Denis Diderot-Paris 7 ; Gilbert Meynier, professeur émérite à l’université de Nancy ; Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS ; Frédéric Régent, professeur à l’université des Antilles et de Guyane ; Trinh Van Thao, professeur à l’université d’Aix-en-Provence ; Lucette Valensi, directrice d’études à l’EHESS.

La loi du 23 février 2005 "portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés" a des implications sur l’exercice de notre métier et engage les aspects pédagogiques, scientifiques et civiques de notre discipline.

Son article 4 dispose : "Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.

Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. ."

Il faut abroger d’urgence cette loi,

- parce qu’elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au cœur de la laïcité.
- parce que, en ne retenant que le " rôle positif " de la colonisation, elle impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé.
- parce qu’elle légalise un communautarisme nationaliste suscitant en réaction le communautarisme de groupes ainsi interdits de tout passé.

Les historiens ont une responsabilité particulière pour promouvoir des recherches et un enseignement

- qui confèrent à la colonisation et à l’immigration, à la pluralité qui en résulte, toute leur place.
- qui, par un travail en commun, par une confrontation entre les historiens des sociétés impliquées rendent compte de la complexité de ces phénomènes.
- qui s’assignent pour tâche l’explication des processus tendant vers un monde à la fois de plus en plus unifié et divisé.

Claude Liauzu, professeur émérite à l’université Denis Diderot-Paris 7 ; Gilbert Meynier, professeur émérite à l’université de Nancy ; Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS ; Frédéric Régent, professeur à l’université des Antilles et de Guyane ; Trinh Van Thao, professeur à l’université d’Aix-en-Provence ; Lucette Valensi, directrice d’études à l’EHESS.

Vous pouvez signer cette pétition en envoyant un mail à Claude Liauzu

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Vos commentaires

  • Le 20 mai 2007 à 15:15, par 972 madinina En réponse à : 22 mai !!

    Nous commemorront deja l’abolition de l’esclavage a cette date. C’est pourquoi, Jacques chirac aurait pu reflechir à aligner la nation sur ce choix plutot que de célébrer le vote de la republique qualifiant l’esclavage de crime contre l’humanité..rappelons que nous fetons le 14 juillet le 1er mai etc...les choses ne doivent pas aller dans un seul sens. De plus j’attire votre attention sur la maniere dont va l’afrique et meme une majorité de la population humaine qui souffre de la pauvreté. nous avons bien compris que vous ne vous préoccupez pas des pauvres les dirigeants ont des questions peut etre plus importantes bon..a chacun de voir seulement tout ce qu’on fait nous revient un jour ou l’autre..vous devez deja beaucoup..

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