Une tribune pour les luttes

Projection du film « Jaffa, la mécanique de l’orange » suivie d’un débat animé par Pierre Stambul (UJFP)

Mercredi 20 mars 20 h 30 salle polyvalente Le THOR à Sorgues (84)

Article mis en ligne le mardi 19 mars 2013


% attac propose chaque mois, un problème de société

Film -débat

Mercredi 20 mars
20 h 30 salle polyvalente Le THOR
Soirée Palestine

Avec le film « Jaffa, la mécanique de l’orange »

Débat animé par Pierre Stambul, militant pacifiste et antisioniste, co-président de l’Union Juive Française pour la Paix.

"Ici sur les pentes des collines,
Face au couchant
Et à la béance du temps,
Près des vergers à l’ombre coupée,
Tels les prisonniers,
Tels les chômeurs,
Nous cultivons l’espoir".

Mahmoud Darwich, Poète Palestinien.

Un film choral de Eyal Sivan pour une histoire tragique. A partir d’une riche documentation photographique et filmographique le réalisateur laisse s’exprimer les acteurs, les témoins d’un drame de notre temps.

Le film choral de Eyal Sivan propose une approche originale centrée sur les oranges

La Palestine, comme tout le moyen orient, est sous domination turque jusqu’à la guerre de 14.
Puis arrive la nouvelle puissance coloniale britannique avec sa stratégie perverse qui a aussi fait des ravages en Inde : «  Diviser pour régner », dressant méthodiquement les communautés les unes contre les autres, attisant les jalousies, les promesses non tenues, les injustices et les rancunes

Le film : A partir d’une riche documentation photographique sur les orangeraies le réalisateur laisse s’exprimer les témoins et les acteurs du drame : palestiniens et israéliens, historiens, écrivains, chercheurs, ouvriers…

Jaffa, l’une des plus anciennes villes du monde, était aussi l’une des villes les plus prospères et les plus peuplées de Palestine. Avec ses orangeraies déployées à perte de vue, elle fournissait du travail, depuis la cueillette du fruit jusqu’à l’exportation, non seulement aux Palestiniens mais à des ouvriers venus d’Égypte, de Syrie, du Liban.

En 1839 Khalil Khaed est le premier photographe palestinien à avoir immortalisé les Palestiniens dans les champs d’agrumes et leur relation charnelle à la terre. Puis les premiers photographes occidentaux vont s’appliquer à donner de la Palestine une image en accord avec les textes sacrés.
Puis arrive le sionisme. Attention, tous les juifs ne sont pas sionistes. Le sionisme est une tendance politique extrémiste et minoritaire au début mais qui a pris le contrôle de l’Etat d’Israel.

La propagande sioniste va effacer la présence arabe et imposer sa propre représentation.
« On s’est d’abord approprié l’image et après la terre », précise une historienne israélienne : « Les Juifs veulent donner une vision européenne de la Palestine : l’Orient vu de l’Occident. » Avec la peinture aussi, les colons se veulent dans la continuation de l’orientalisme. Ils se travestissent en celui qu’ils viennent remplacer.
Le discours de «  la terre arabe mal exploitée et peu fertile » se met en place. La propagande sioniste a recours à une iconographie très organisée et contrôle totalement les images produites pour échafauder le mythe d’une terre à l’abandon où ils viennent introduire la modernité. _ «  Le cliché selon lequel la colonisation apporte le progrès ! », est crédibilisé par la politique européenne. Cela va se décliner dans des images de la bonne santé dans le travail, les chants, les danses, les femmes radieuses, émancipées et en short... C’est le réalisme socialiste à l’israélienne, le rêve colonial qui produit les oranges que l’Orient envoie à l’Occident.
On y voit d’abord, dans les années 1920, Arabes et Juifs travailler ensemble dans une relation qui a été extirpée des deux mémoires. Les Juifs ne possédaient alors que 7 ou 8 % des terres et les paysans palestiniens, qui transmettaient leur savoir-faire, étaient loin d’imaginer que dans le sillage de leurs élèves viendraient leurs colonisateurs.
La rupture est intervenue avec l’arrivée des kibboutzim : « Pour eux, nous étions des traîtres », indique un agriculteur israélien qui se souvient : « Ils voulaient imposer le travail juif. Mais l’idéal était une chose, la réalité une autre : Ils pelaient au soleil. » Leur peau claire et leur incapacité à travailler la terre ne les empêcheront pas de persister. La colonisation sera méthodique et rigoureuse, donnée à voir avec documents et images d’avant 1948 en abondance.

En 1948, plus de 4 000 bombes tombent sur Jaffa. Sur les 85 000 Arabes qui y vivaient, il ne va plus en rester que 3 000. Le gouvernement israélien confisque les orangeraies et s’approprie l’orange de Jaffa, qui est devenue le symbole des produits de la colonisation.

L’orange va devenir un symbole de l’idéologie sioniste. «  L’Israël des oranges, c’est un Israël sans Arabes », résume un historien. Dès 1948, les Israéliens déposeront la marque Jaffa. Près de 5 millions de caisses par an seront produites jusqu’en 1970. Les investissements en budgets publicitaires sont considérables : « Jaffa est aux fruits ce que Coca-Cola est à la boisson. » En devenant une marque, la «  Jaffa » a effacé la ville de Jaffa, absorbée aujourd’hui par Tel-Aviv.

Le réalisateur, sans sombrer dans un pathos pourtant largement compréhensible, parvient à souligner la complexité de la situation de cette terre trois fois sainte, meurtrie par les conflits, et déconstruit avec pertinence les représentations officielles habituellement retenues en Occident. En partant de l’orange pour questionner les discours historiques dominants sur la constitution d’Israël, Eyal Sivan choisit un angle original traité de manière convaincante et persuasive.

Contact avec le comité :

attacsorguecalavon chez laposte.net ou 04.90.03.12.81

NB : de 18h30 à 20h15 : rencontre avec Pierre Stambul à propos de son livre "Israël/Palestine du refus d’être complice à l’engagement" à la librairie de Cavaillon "le lézard amoureux".

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