Professeur de danse, danseuse et chorégraphe formée en France, Yasmina Benjelloun n’a pu vivre de son métier au Maroc où elle était en butte à l’hostilité de sa famille et de la société.
Arrivée en France en 2008, et après avoir surmonté des épreuves douloureuses, elle a enfin trouvé dans notre pays un lieu de vie où ses droits de femme et d’artiste sont respectés. Un endroit où développer ses talents artistiques et élever sereinement sa fille Omaya, née en avril 2009 en Avignon et scolarisée cette année en maternelle.
Hébergée depuis 3 ans par une association d’insertion, Yasmina a réussi, à force de volonté, à poursuivre ses activités artistiques malgré les difficultés auxquelles elle était confrontée : elle a réalisé une création chorégraphique, et a de nombreux projets en cours de réalisation.

Mais une décision administrative violente vient de bouleverser ce parcours remarquable. En effet, malgré ses diplômes, les recommandations de danseurs prestigieux, ses expériences de travail et le soutien d’un directeur de scène nationale ; malgré sa connaissance du français et sa parfaite intégration ; malgré la cohérence de son parcours et de ses projets ; malgré la qualité de sa vie privée et familiale en France avec sa fille, malgré les nombreux liens amicaux et professionnels qui l’attachent désormais à la France, la préfecture du Vaucluse lui a notifié le 30 mai 2013 un refus de séjour avec obligation de quitter le territoire français.

Comble de l’ironie, cette décision lui est notifiée au moment même où débute la 67e édition du Festival d’Avignon, dont l’éditorial fait l’éloge de «  ces territoires d’altérité, nourris d’une énergie « autre », celle que donne la capacité d’adaptation de ceux qui créent et avancent malgré les crises et les conflits.  »

Nous, soussignés, nous élevons contre cette décision administrative absurde, injuste et cruelle qui ne tient aucun compte de la vie et de l’avenir de Yasmina et de sa fille. Nous demandons au préfet de Vaucluse de revenir sur sa décision et de lui délivrer un titre de séjour.

Signer : http://www.educationsansfrontieres.org/article46953.html