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Maroc.L’AMDH condamne la répression du sit-in de protestation contre la décision de grâce accordée au criminel Daniel Galvan


+ Communiqué de presse de Migreurop : Au Maroc, la chasse aux étrangers tue et pendant ce temps, l’UE négocie et se tait

Article mis en ligne le samedi 3 août 2013

http://www.internationalistes13.org...

Communiqué

L’Association Marocaine des Droits Humains condamne la répression du sit-in de protestation contre la décision de grâce accordée au criminel Daniel Galvan –violeur d’enfants à Kénitra- et salue la résistance des protestataires à l’intervention répressive

L’avenue Mohammed V à Rabat a connu ce soir (vendredi 02 août 2013) une présence massive des différents acteurs de la société marocaine constitués d’organisations des droits humains, syndicales, politiques, féminines, associatives, de journalistes, d’avocats et d’artistes ayant répondu à l’appel à manifester pacifiquement devant le Parlement pour exprimer leur condamnation énergique de la décision de grâce royale accordée au criminel Daniel Galvan violeur de 11 enfants à Kénitra.

Dès l’arrivée des premier(e)s manifestant(e)s au lieu décidé du sit-in pacifique, différentes sortes des forces publiques en très grands nombres armées de matraques ont intervenu violemment pour interdire le sit-in en usant d’une force excessive, ce qui a causé des dizaines de blessés et un nombre de détenus violentés dans les voitures de police avant d’être libérés.
Selon les premières informations dont dispose à l’instant l’Association Marocaine des Droits Humains, les agressions ont touché un nombre de dirigeants des organisations de droits humains, politiques, syndicaux les activistes du Mouvement du 20 février, les journalistes et les artistes participant au sit-in de protestation, en plus d’un nombre de citoyen(ne)s qui passaient par l’avenue Mohammed V dont des enfants (telle la fille Nour El Houda âgée de 7 ans agressée en compagnie de sa sœur et de sa mère).

Face aux violations flagrantes des droits d’opinion et d’expression, à la manifestation pacifique, à l’intégrité physique, à la sécurité personnelle des citoyen(ne)s, le Bureau central de l’Association Marocaine des Droits Humains enregistre et exprime ce qui suit :

1) Il salue la présence massive des différentes composantes de la société dans ce sit-in et leur résistance à la répression et leur expression claire condamnant la décision de grâce accordée à un criminel condamné à 30 ans de prison ferme pour ses crimes contre 11 enfants, et qui n’en a purgé que deux ans et huit mois, ce qui entre dans le cadre de l’impunité et constitue un encouragement des auteurs pour la récidive de ce crime à l’encontre des enfants, une méconnaissance et un mépris de la Justice et une entrave aux jugements prononcés par la Justice qui a condamné l’accusé à 30 ans de prison ferme.

2) Il condamne énergiquement la violence exercée contre des manifestants pacifiques en violation flagrante de toutes les conventions et pactes internationaux ratifiés par l’Etat marocain et particulièrement le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et la Déclaration internationale sur les défenseurs des droits humains ;

3) Il demande au Ministre de la Justice et des Libertés d’assumer toute sa responsabilité et de donner l’ordre au parquet général pour l’ouverture d’une enquête sur ces agressions et de prendre les mesures légales nécessaires, pour le respect des droits et des libertés et en application de la loi afin de mettre un terme à l’impunité des responsables des violations des droits humains.

4) Il appelle les différentes composantes des mouvements des droits humains et démocratique marocains à agir d’urgence pour l’élaboration de formes d’action commune pour affronter cette offensive visant les droits et libertés dans notre pays et de lutter contre l’impunité quant aux crimes d’abus sexuels sur des enfants marocains.

(...)

Le Bureau central

Rabat, le 3 août 2013


Plusieurs milliers de personnes ont tenté de se rassembler devant le parlement à Rabat pour dénoncer la grâce accordée à un pédophile espagnol, mais la police marocaine est intervenue par la force pour les en empêcher. Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des journalistes et des photographes, ont été blessées par la police qui s’est déployée massivement peu avant le début de la manifestation. Des manifestations ont également été dispersées par la force en début d’après-midi à Tanger et à Tétouan, au nord du Maroc.
Le slogan qu’on a le plus entendu vendredi soir, dans les manifestations durement réprimées était « ’acha al-cha’b » (vive le peuple), réponse à l’habituel « ’acha al-malik » (vive le roi).


http://www.internationalistes13.org/article-maroc-non-a-l-impunite-pour-les-criminels-119378555.html

Maroc. Non à l’impunité pour les criminels

la Voie Démocratique-Paris dénonce la « faveur royale » pour le criminel qui a abusé sexuellement de 11 enfants et réclame que la justice soit faite en tenant pour principale responsable de la libération de ce criminel le roi Mohamed VI et son régime dictatorial.

Communiqué de La Voie Démocratique-Paris

La Voie Démocratique à Paris a appris avec stupéfaction la libération d’un violeur jugée par la cour d’appel de Kenitra en 2011 à trente ans de prison pour avoir violé 11 enfants. Le pédophile a été gracié par le roi à l’occasion de la fête du trône, cérémonie moyenâgeuse et humiliante. Cependant, plus de 200 prisonniers politiques croupissent dans les prisons marocaines.

La libération a eu lieu dans le cadre d’un accord avec le roi d’Espagne, Juan Carlos 1er. Des « responsables  » la justifient, scandaleusement, par les « intérêts de la nation ».

Aujourd’hui, la confusion est totale dans la classe dirigeante marocaine. La colère populaire ne cesse de s’amplifier. Les antagonismes de classes se creusent ; entre une classe dirigeante prédatrice déconnectée de la réalité et des classes populaires défavorisées et gravement atteintes dans leur dignité par des décisions et des politiques antipopulaires.

A la Voie Démocratique-Paris :

·Nous dénonçons cette «  faveur royale » pour un criminel qui a abusé sexuellement de 11 enfants et nous réclamons que la justice soit faite non seulement pour les victimes et leurs familles, mais aussi pour tout-e-s les marocain-e-s.

·Nous tenons pour principale responsable de la libération de ce criminel le roi Mohamed VI et son régime dictatorial.

·Nous appelons les militant-e-s et toutes les forces progressistes à soutenir et à participer massivement au rassemblement appelé par l’AMDH Paris-IDF le Samedi 3 aout 2013 devant l’ambassade du Maroc à Paris pour dénoncer la grâce royale et exiger l’indépendance de la justice.

·Nous réitérons notre combat contre la dictature au Maroc et pour une réelle démocratie populaire.

Vive le peuple marocain digne et libre

A bas la dictature !

La Voie Démocratique-Paris

Le 03/08/201


Communiqué de presse
Au Maroc, la chasse aux étrangers tue et pendant ce temps, l’UE négocie et se tait

http://www.migreurop.org/article2272.html

2 août 2013

Dans le nord du Maroc et dans d’autres villes du pays (Mekhnès, Rabat, etc.), les scènes se répètent depuis des mois, voire des années [1], mais elles ont, ces dernières semaines, atteint une ampleur sans précédent.

La police et les militaires marocains raflent en toute impunité des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes, pour la plupart originaires de pays subsahariens. Ces chasses à l’homme ont principalement lieu dans les villes du nord du pays, El Hoceima, Ksar El Kebir, Nador, Taourirt et Tanger : le 27 juillet, 140 migrants ont été interpellés autour de la ville de Nador, et quelques jours plus tôt – le 24 juillet – ce sont près de 300 migrants qui ont été arrêtés dans le quartier Boukhalef à Tanger.

Ces traques donnent lieu à des scènes humiliantes voire inhumaines, et personne n’est épargné. À Tanger, une mère sénégalaise avec son enfant âgé de deux ans a été violentée en pleine rue par les forces de l’ordre pour être conduite presque dénudée dans un camion policier en vue de son refoulement à la frontière maroco-algérienne. Aux alentours de Nador, une réfugiée a été contrainte d’abandonner son bébé de sept mois dans la forêt, une autre y a laissé un de ses jumeaux, âgé de trois ans.

Ces violences policières, qui obéissent à des stratégies ciblées, entraînent la mort de nombreux migrants [2].

Après que les polices espagnoles et marocaines de part et d’autre de ces frontières traquent ces personnes nuit et jour, elles sont généralement conduites par bus près d’Oujda à la frontière avec l’Algérie, pour y être abandonnées, quand elles ne sont pas emprisonnées. Le gouvernement marocain et les autorités de l’Union européenne, qui rivalisent depuis des années de déclarations contre les migrants présents au Maroc, sont responsables de cette politique xénophobe et mortifère.

Pour rappel, le 7 juin 2013, le Maroc, l’UE et neuf États membres de l’UE [3] ont signé une déclaration conjointe [4] qui établit un ensemble d’objectifs politiques. Ce texte qui prévoit une série de mesures pour une « meilleure gestion de la migration » [5], ne constitue qu’un maillon supplémentaire du processus de sous-traitance du contrôle migratoire vers le Maroc.

Sous pression et en toute impunité, celui-ci exécute avec zèle les exigences de l’UE, qui se défausse ainsi allègrement de ses responsabilités, sans se soucier des conséquences de cette externalisation et en cautionnant ces actes.

Nous demandons à ce que Cécilia Malmström, commissaire européenne aux affaires intérieures, Laenser Mohand, ministre marocain de l’Intérieur, Saâd Eddine El Othmani, ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, et les ministres des Affaires étrangères des neuf États membres de l’UE agissent urgemment pour faire immédiatement cesser les exactions policières au Maroc à l’encontre des migrants.

Nous demandons également à ce que les exilés présents sur le territoire marocain soient traités dignement, quelle que soit leur situation administrative.

Enfin, nous rappelons aux autorités espagnoles et aux autres Etats membres de l’Union européenne leur obligation de se conformer aux principes de la convention européenne des droits de l’homme, et à ce titre de traiter les demandes d’admission sur le territoire de l’UE de celles et ceux qui demandent à bénéficier d’une protection, et de ne plus les refouler vers un pays où ils risqueraient de subir des traitements inhumains et dégradants.

Le 2 août 2013

Contact presse : contact chez migreurop.org

Notes

otes

[1] « Recrudescence de la répression envers les migrants au Maroc, Une violence qu’on croyait révolue », 11 septembre 2012. Note sur la recrudescence de la répression envers les migrants au Maroc publiée par le CMSM (Conseil des migrants subsahariens au Maroc) et le GADEM (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants) [disponible sur Internet].

[2] Voir la campagne « Numéro 9. Stop aux violences aux frontières » [disponible sur Internet].

[3] Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède et Royaume Uni.

[4] « Déclaration conjointe établissant un Partenariat de mobilité entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne et ses Etats membres ».

[5] Déclaration conjointe établissant un partenariat de mobilité entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne et ses États membres [disponible sur Internet].

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Vos commentaires

  • Le 3 août 2013 à 20:00 En réponse à : Maroc. Non à l’impunité pour les criminels

    Selon le journal marocain Lakome, Daniel Galvan serait en réalité un Irakien de naissance, exfiltré en Espagne après la guerre en Irak par les services secrets, où il aurait reçu une nouvelle identité en remerciement de sa collaboration.
    Il se serait par la suite installé au Maroc, se laissant aller au comportement "d’un homme qui commettait ses crimes sans crainte des conséquences, comme s’il bénéficiait d’une protection particulière. D’où, selon le quotidien, le traitement de faveur qui lui aurait permis d’intégrer la liste des 48 graciés.

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