Une tribune pour les luttes

Comité d’Action pour la Libération des Camarades Prisonniers Politiques (CAL- CP)

Communiqué relatif au massacre à la MACA dans la nuit du 23 au 24 juillet 2013

Article mis en ligne le mercredi 14 août 2013

Côte d’Ivoire

Cela fait presque trois semaines qu’un massacre a eu lieu à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan.

Selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, il s’agissait d’une tentative d’évasion de prisonniers de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) dans la nuit du 23 au 24 juillet 2013 qui aurait fait trois morts si l’on en croit ce qu’il a indiqué au cours d’une conférence de presse donnée à l’issue d’un conseil des Ministres présidé par Alassane Ouattara.

Selon d’autres sources concordantes, de nombreuses personnes ont été battues, violées, et pour les moins chanceuses, tuées au cours de ces tragiques événements. La coalition des femmes des détenus politiques a dressé un bilan de 57 morts dont 16 femmes dans un communiqué de presse largement médiatisé. Il nous revient que des prisonniers continuent de mourir des suites des gaz inhalés lors de l’intervention musclée des FRCI et d’une insuffisance de suivi médical. Pendant ce temps, on assiste à un durcissement des conditions de détention et à la restriction, voire à la suppression des droits de visite des familles et des avocats.

Le CAL – CP revient sur ces graves atteintes aux droits fondamentaux avec les mêmes questionnements restés sans réponse :

1. Que font des prisonniers politiques dans des cellules ou bâtiments réservés à des prisonniers de droit commun ?

2. Comment est-il possible que des détenus soient en possession d’armes de guerre dans une prison sous haute surveillance, comme la MACA, au point d’avoir des échanges de tirs avec les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) venues renforcer les gardes pénitentiaires ?

3. Pourquoi est-ce que ce sont les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui viennent en renfort sur une opération de maintien de l’ordre dans une prison, là où il y a des unités spécialisées dans les corps de la police et de la gendarmerie ?

4. Quel est le rapport médical des premières heures ? Les corps ont-ils été autopsiés ?

5. Y aura-t-il une enquête sérieuse pour situer les responsabilités et prendre des sanctions ?

6. Quel suivi médical a été mis en place pour prendre en charge les victimes de ces évènements ?

Le CAL – CP rappelle que toute personne emprisonnée est sous la responsabilité directe de son geôlier (sa prise en charge, sa santé, sa sécurité,…). Ce qui est arrivé à la MACA relève donc de la responsabilité des autorités ivoiriennes sous le commandement d’Alassane Ouattara.

Le CAL - CP réclame

· Qu’une enquête nationale ou internationale sérieuse soit diligentée pour établir la vérité des faits et que des sanctions soient prises en fonction des responsabilités engagées ;

· Qu’une prise en charge médicale soit mise en place par le gouvernement Ouattara pour assister les victimes de ces massacres.

Le CAL - CP invite la Communauté nationale et internationale ainsi que les organisations de défense des Droits de l’Homme à user de tous les moyens de pression sur le gouvernement ivoirien pour qu’il prenne ses responsabilités.

Le CAL – CP, tout en se réjouissant de la libération des 14 prisonniers politiques le lundi 05 août 2013 (cf. Communiqué de presse CAL – CP REF D/004/13), continue d’exiger la libération sans condition de tous les autres prisonniers arrêtés pour leurs opinions politiques, notamment leur soutien avéré au Président Laurent Gbagbo.

Le CAL - CP réitère en outre son appel à Alassane OUATTARA à aller plus loin en prenant une mesure décisive de libération totale de tous les prisonniers politiques afin de permettre le dialogue politique franc entre Ivoiriens et de créer les conditions de retour de tous les réfugiés et exilés.

Le CAL - CP appelle de tous ses vœux, à la vraie réconciliation entre Ivoiriens et au respect effectif des libertés individuelles et des règles de droit qui régissent le fonctionnement démocratique des institutions de ce pays.

Fait à Paris, le 14 août 2013

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