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Lettre ouverte à Monsieur le Préfet Alain Régnier, Délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement, Monsieur le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, Madame la Maire du 8e secteur de Marseille, Samia Ghali

Action pour la Vie, Alternatives Libertaires, Ambassade Roumaness, CCFD-Terre Solidaire, Cimade, Collectif de Solidarité avec les Roms-Marseille, Gauche Anticapitaliste, Les Alternatifs 13, Mille Bâbords, MRAP 13, NPA 13, Parti Communiste 13, Parti de Gauche 13, Pastorale des Migrants, RESF 13

Article mis en ligne le dimanche 8 septembre 2013

Marseille, le 3 septembre 2013

Lettre ouverte à

Monsieur le Préfet Alain Régnier, Délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement

Monsieur le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin

Madame la Maire du 8e secteur de Marseille, Samia Ghali

Après avoir participé depuis le 12 novembre 2012 à la réquisition citoyenne d’un immeuble vacant situé au 91 Bd de Plombières, avec le concours de nombreuses associations marseillaises, syndicats, partis politiques, dans le but de reloger des familles roumaines sans logement (familles expulsées de la rue devant le Centre d’Hébergement d’Urgence de la Madrague Ville, familles qui avaient déjà passé plus d’une nuit sous la tempête et le froid, ensuite recueillies par la Paroisse du Père Paul à la Belle de Mai durant 15 jours). Et après avoir assisté au refus de dialogue des collectivités territoriales pour reconnaître ce lieu et y apporter l’aide nécessaire à la logistique sanitaire.

Après avoir assisté le 23 juillet 2013 à l’expulsion de ce lieu sans solution de relogement, opération qui a mis à la rue plus de 150 personnes en plein été, les laissant sans soins et sans toit, une nouvelle réquisition citoyenne a été faite, en date du 3 août 2013, d’un immeuble vacant appartenant à la mairie, au 287 chemin de la Madrague Ville dans le 15e arrondissement et inoccupé depuis dix ans, réquisition restée également sans réponse favorable de la préfecture ou de la mairie, pourtant contactée dès l’occupation, et malgré l’urgence de relogement.

La seule réponse de la ville de Marseille a été d’assigner dès le 14 août en référé d’heure en heure les habitants du 287 chemin de la Madrague Ville. L’audience a eu lieu le 19 août au Tribunal de Grande Instance de Marseille. Le tribunal n’a pas relevé d’urgence de péril et a accordé un délai jusqu’au 19 septembre 2013 avant de prononcer le jugement.

Malheureusement une première agression par quelques personnes a eu lieu dans la nuit du 21 août à l’encontre de ces familles roumaines stigmatisées. À l’arrivée de la police sur les lieux ces personnes sont parties. Une seconde attaque a encore eu lieu dans la nuit du 23 août. La police appelée en urgence pour assurer la protection des habitants n’est pas venue. Ce qui a occasionné le départ momentané des occupants du 287 chemin de la Madrague Ville, pour éviter les troubles.

Dès le lendemain matin, nous avons assisté à l’intervention d’une équipe des services municipaux, étrangement prête aux premières heures du jour, qui a fermé les accès avec un tractopelle. Une équipe de gardiennage a été mise en place par la mairie pour interdire l’accès au site.

Cette même journée samedi, une équipe des polices municipale et nationale est intervenue vers les 15 h dans le parc où s’étaient réfugiées les familles, après une nuit blanche, pour les évacuer.

Le mercredi 28 août, dés 7 h du matin, nous avons assisté à une nouvelle intervention des services municipaux qui ont jeté dans des bennes les effets personnels des occupants qui n’avaient pas eu le temps de récupérer leurs affaires, ni pu se rendre sur les lieux, ni n’avaient été prévenus de cette intervention.

Nous dénonçons avec force le caractère illégal de cette voie de fait qui viole ainsi la décision de justice !

Nous demandons qu’une solution d’hébergement soit trouvée pour toutes ces familles qui, du fait de ces agissements iniques, se retrouvent actuellement dans une très grande précarité.

Comment, dans ces conditions, envisager pour elles la reprise de la scolarisation de leurs enfants, mise ainsi en danger ?

Signataires : Action pour la Vie, Alternatives Libertaires, Ambassade Roumaness, CCFD-Terre Solidaire, Cimade, Collectif de Solidarité avec les Roms-Marseille, Gauche Anticapitaliste, Les Alternatifs 13, Mille Bâbords, MRAP 13, NPA 13, Parti Communiste 13, Parti de Gauche 13, Pastorale des Migrants, RESF 13


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