Une tribune pour les luttes

Témoignage

Manifestation tous les soirs aux Catalans

Rassemblement à 18 h 30 place du 4 septembre

Article mis en ligne le lundi 25 avril 2005

Nous désespérions d’avoir des informations de première main sur la situation dans les quartiers d’ Endoume, des Catalans et de Saint Victor.

Aussi ce témoignage d’un adhérent de Mille Bâbords de la première heure est-il particulièrement précieux.

Il atteste que ce mouvement spontané, jamais encore vu avec une telle détermination, est encore loin d’avoir dit son dernier mot.

On connaissait les manifestations qui ont lieu toutes les semaines jusqu’à épuisement du dernier carré de fidèle.

Mais là bravo ! TOUS LES SOIRS !

Et en plus ils (et elles) ne font pas semblant : jusqu’à 20 h 30 parfois 21 h. Mais voilà, on s’y amuse en redécouvrant son voisin et en se faisant des amis. C’est peut-être cela le "secret" de la lutte.

Encore bravo !

Vous méritez bien de gagner !!!

Mille Bâbords


En mars une réunion a eu lieu bd des lices réunissant à l’initiative d’élus de la Mairie centrale (Allégrini, Tallazac, Chenoz) ou de proximité (Roatta, maire de secteur) les populations des 1er et 7 ème arr au sujet du projet de tramway et des différents problèmes y afférents. Cette soirée allait s’avérer très inconfortable pour les élus pris sous un déluge de questions et d’interventions tonitruantes.

Pour faire taire le « peuple », rien y fera : ni la menace, ni le mépris (Me Allégrini battant des records ce soir là), ni la révision à la baisse des tarifs horodateurs, ni le soupçon de manipulation jeté sur les forces de gauche. La mobilisation demeurait intacte et l’installation des 1ers horodateurs dans le quartier Endorme Catalan allait mettre le feu aux poudres : aussitôt installés, aussitôt détruits et la fronde enfle, le bouche à oreille aidant et les petits commerçants prenant une part active au mouvement.

Et le quatre avril à 18 Heures, place du 4 septembre tout démarre : la 1ère manifestation spontanée est très rapidement incontrôlable. Elle regroupe pèle mêle des gens de tout bords politiques, de condition sociale différente (sauf les plus riches évidemment) et d’age divers. Et tout les soirs jusqu’à ce jour le même rituel : des centaines de personnes se rassemblent à 18 h 30 place du 4 septembre et bloquent pacifiquement la circulation jusqu’à 20 h 30 en manifestant dans les quartiers Endoume, Catalans et Saint Victor.

Bien sur des soutiens s’organisent essentiellement Rouges Vifs, le PC et le PS. Ces soutiens sont bien acceptés globalement, mais la majorité des participants démontrent chaque jour concrètement que ce sont les citoyens anonymes, habitants, commerçants et eux seuls qui doivent avoir la maîtrise du mouvement.

Ainsi les itinéraires sont discutés chaque jour tous ensemble sur le terrain dans un joyeux chahut.

Les forces de l’ordre sont elles tous les soirs mobilisés mais après une intervention inopportune le 6 avril avec gaz lacrymogènes qui n’a pas impressionné grand monde, elle ne se manifeste plus que par une forte présence.

Et tous les soirs des centaines de manifestants (entre 300 et 1000 avec une moyenne de 400) se réunissent place du 4 septembre pour ce qui est devenu un rendez vous quotidien.

Une manifestation spontanée, pacifique, déterminée, joueuse (au chat et à la souris avec les forces de l’ordre) et ... conviviale !

En face très vite la Mairie va ramener les tarifs de 3 euros à 1 € par jour pour les résidents et les commerçants. Mais cette proposition ne désamorce pas les manifestations qui se renforcent avec la présence des salariés travaillant sur le secteur notamment du Super U qui rejoignent les préoccupations des résidents et des commerçants.

Toutes les tentatives pour calmer le jeu mené par différentes forces n’aboutiront pas et malgré l’intervention de la Provence le mouvement ne se laissera pas organiser par qui que ce soit.

Seule concession : manifester tous les lundis au Vieux port pour permettre la liaison avec d’autres quartier mais sinon « on continue sur nos terres, seule garantie pour ne pas être récupérés ».

Quelques éléments d’analyse

La mise en place des horodateurs est une goutte d’eau qui a fait déborder un vase trop plein de mécontentements.

Ce mécontentement touche majoritairement les revenus les plus modestes mais aussi les couches moyennes et on sent bien que derrière les horodateurs ce sont les enjeux du tout-fric et d’une « reconfiguration » de l’ensemble de la ville qui est en jeu. Hors les gens tiennent à leur quartier, à leur vie de quartier et ne veulent pas vivre dans un hyper centre pour bourgeois et technocrates avertis.

Ainsi cette fronde n’est pas près de s’éteindre.

Autre constat : la forme d’action que la population s’est donnée (une manifestation quotidienne, peu propice aux récupérations, témoigne de la méfiance qu’ont les citoyens vis-à-vis de l’ensemble des forces politiques, même si le sentiment anti-Gaudin est de loin le plus prononcé !

C’est cette même méfiance que l’on retrouve chez beaucoup de partisans du non à l’Europe.

Ce mouvement peut basculer dans tous les sens, mais pour que ce ne soit pas le cas il est important de gagner ; pour cela, l’extension du mouvement aux autres quartiers concernés est fondamentale.

A cet égard la date du 9 mai est capitale : manifestation devant la Mairie à l’occasion du Conseil municipal. D’ici là il est important d’organiser des réunions d’information dans les autres quartiers où des délégations d’habitants du 7ème pourraient être présentes.

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