Une tribune pour les luttes

jeudi 26 septembre 2013

LA PENNE SUR HUVEAUNE

20 h

Cinéma La Masc, montée Malik Oussekine, 13821

Projection Attac Pays d’Aubagne

« Margin Call » film de J.C. Chandor

L’automne 2008 ne porte pas chance à Eric Dale, trader dans une grande banque d’investissement new-yorkaise que ses patrons ont décidé de licencier. Alors qu’il prépare son départ, la rage au coeur, il remet à son supérieur, Peter Sullivan, une clé USB contenant le dossier sur lequel il travaillait, en lui recommandant de se montrer prudent.
Dans la soirée, Sullivan, en lisant les notes de Dale, découvre que la banque compte dans ses actifs une masse de produits financiers capables de l’acculer à la faillite.
Il alerte ses chefs, Will Emerson et Sam Rogers. Les plus hauts responsables se réunissent. Il ne leur reste que la nuit, avant la réouverture des marchés, pour sauver l’entreprise...
Il est très tard et le petit trader se sent bien seul dans le grand immeuble désert où siège la firme la plus puissante de Wall Street. S’il a raison – et il a raison –, c’est un tsunami qui menace et va précipiter en enfer tous ses supérieurs, ces brillants incompétents qui n’ont rien vu venir.

De bons documentaires sur la crise ont été tournés mais des fictions, peu, et mauvaises. Celle-ci est tout simplement géniale par sa force et son intensité.
Quel est ce tsunami ? L’entreprise a engrangé une quantité phénoménale de produits bancaires « toxiques » ! Problème : à qui fourguer cet énorme « poison » avant que la panique ne se répande dans le monde ? En plans fixes, J.C. Chandor filme, au coeur de l’immeuble, une dizaine de personnages, passionnants, dont le visage exprime une détresse d’autant plus forte qu’ils tentent de la cacher. Celui du petit chef qui explique comment il a pu dépenser 2,5 millions de dollars en une année : « 300 000 dollars pour mon emprunt immobilier, 50 000 pour ma voiture, 150 000 pour mes parents et 762 520 pour l’alcool et les putes. Surtout les putes. » Celui du bouc émissaire, Demi Moore, qui sait qu’elle va payer pour n’avoir pas été entendue à temps. Enfin Le big boss (Jeremy Irons, magnifique) qui énonce les trois règles d’un patron de la finance : « Être le premier, le plus intelligent ou le plus tricheur. Surtout le premier. » A lui seul, il oppose un démenti cinglant aux idéalistes qui rêvent encore de moraliser le capitalisme. Même dans la tourmente, sa seule arme reste l’argent et la manipulation : il paye un employé pour s’assurer de son silence, il verse un bon million à tous ceux qui « entuberont » le plus de clients possible avant que la nouvelle de la faillite ne se répande. Il se fiche de casser le marché, de mettre en faillite ses confrères ou de ruiner le petit épargnant ! Au petit matin, il songe même à rebondir : « On peut s’enrichir grâce à ce merdier ! » ...

Répondre à cet article

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Agenda de la semaine

vendredi 26 avril 2024

samedi 27 avril 2024

dimanche 28 avril 2024

lundi 29 avril 2024

mardi 30 avril 2024

mercredi 1er mai 2024

jeudi 2 mai 2024

samedi 4 mai 2024

vendredi 10 mai 2024

vendredi 24 mai 2024