Une tribune pour les luttes

A L G E R I E

Halte à la répression contre les journalistes, les syndicalistes et les militants pour les droits démocratiques.

Article mis en ligne le mercredi 27 avril 2005

Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin a été condamné à deux ans de prison ferme et incarcéré depuis le 14 juin 2004.Malgré son état de santé qui se dégrade de jour en jour, la demande de liberté provisoire introduite par sa défense vient d’être rejetée. Le quotidien Le Matin est interdit de parution depuis juillet 2004. De nombreux journalistes de la presse indépendante sont harcelés et traînés devant des tribunaux pour des motifs fallacieux d’outrage à corps constitués, et cinq d’entre eux viennent d’être condamnés à de la prison ferme.

Des délégués syndicaux représentatifs sont interpellés et jugés au motif que leurs syndicats ne sont pas agrées. Des militants des droits humains sont condamnés et incarcérés.

Les motifs invoqués pour museler la presse, intimider des syndicalistes et interdire les activités d’associations de défense des droits humains sont des prétextes. Ce qui est réellement visé derrière ces décisions « judiciaires », c’est l’étouffement de toute parole arrogante à l’égard du Chef de l’Etat et du système dont il est le représentant.
Ces décisions iniques démontrent encore une fois que le système judiciaire algérien reste un instrument entre les mains du pouvoir politique et que son indépendance est loin d’être acquise.

Ces décisions indiquent aussi le caractère haineux et vindicatif d’un système qui n’admet aucune critique et aucune contradiction. Elles signifient ainsi, que la liberté d’expression, la pluralité syndicale et la liberté de s’associer en dehors du giron du pouvoir arrachés au prix du sang, n’ont leur place en Algérie. De même, le pouvoir reste sourd aux revendications des femmes pour l’abrogation du code de la famille.

Les emprisonnements de journalistes, les suspensions de journaux de la presse indépendante, le refus d’agréer des syndicats représentatifs et les interdits de tout genre qui frappent les associations de défense des droits humains, préparent en fait le peuple algérien à accepter l’ensemble des réformes économiques et sociales que le pouvoir est entrain de mettre en place. La loi de dénationalisation des hydrocarbures imposée par le pouvoir sans aucun débat contradictoire et votée en catimini par les députés « indus élus », indique clairement que le pouvoir algérien est déterminé à mener à terme les réformes ultra libérales qui lui sont dictées par les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale), pour répondre aux critères d’adhésion à l’ OMC et la signature d’accords d’association avec l’union européenne, au détriment des droits sociaux du peuple algérien.

Pendant ce temps, les islamistes et leurs groupes armés continuent à assassiner des citoyens et vont bientôt être les principaux bénéficiaires d’une amnistie générale qui sera être imposée au peuple algérien.

Cette répression ne s’arrêtera que si un puissant mouvement de résistance populaire lui est opposé.

Le Rassemblement pour une Algérie progressiste (RAP- Marseille) condamne ces actes d’injustice et appelle à une large mobilisation pour la libération de Mohamed Benchicou et l’arrêt du harcèlement contre la presse, les militants syndicaux les défenseurs des droits humains.

Marseille, le 27 avril 2005

RAP- Marseille

RAP- Marseille c / Radio Galère, 41 rue Jobin 13003 Marseille

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Tous les vendredis de 19H à 20H sur Radio GALERE 88.4 Mhz

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