Réseau Education Sans Frontières 13
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L’arbitraire !
Marseille : 1 père d’élève libéré, un autre en prison, un troisième toujours au centre de rétention
1) M. KANTE : libre !
Au lendemain d’une tentative d’expulsion à l’aéroport de Marignane, M. KANTE a tout simplement été libéré du centre de rétention de Marseille sur ordre de la préfecture.
Que comprendre de cette situation, si ce n’est le ramdam du RESF13 pour dénoncer l’enfermement et le projet d’expulsion de M. KANTE ?
Le rassemblement du 2 octobre devant la préfecture, l’audience qui s’en est suivie, la mobilisation à 6h du matin le 3 octobre à l’aéroport, les multiples mails envoyés … auront eu raison de la préfecture qui a décidé de la libération de M. KANTE le 4 octobre au matin.
Celui-ci remercie toute celles et tous ceux qui ont manifesté leur soutien d’une manière ou d’une autre. Sa fille de 3 ans va pouvoir continuer à le voir régulièrement. Belle victoire !
En toute logique, la régularisation de M. KANTE s’impose. Maintenant !
2) M. TEBAH : en prison !
Mais comme si une bonne nouvelle devait être volontairement obscurcie par la machine à broyer des vies, M. TEBAH (père algérien de 3 enfants scolarisés à Brignoles 83) a été emmené (pour la 3ème fois) le 4 octobre au matin à Marignane. C’était son 45ème et dernier jour au centre de rétention... N’ayant de nouveau pas été expulsé, il a été placé en garde à vue pour refus d’embarquement, et présenté le soir même au tribunal correctionnel d’Aix où il a écopé d’une peine extrêmement lourde : 3 mois de prison à Luynes (Aix) et 3 ans d’ITF (interdiction du territoire français).
Et évidemment, à sa sortie de prison, ce sera retour à la case rétention et expulsion.
Le changement… c’est révoltant !
3) M. ALI : toujours au CRA...
Et on expulse, et on expulse… les quelques places libérées par les expulsions sont aussitôt occupées par d’autres sans papiers raflés ici ou là par la police de Valls.
M. ALI, en France depuis 1992 (!), lui aussi père d’enfant français (un fils de 17 ans en lycée professionnel à Marseille), croupit depuis le 17 septembre au centre de rétention.
Sera-t-il libéré ? Sera-t-il expulsé ? Sera-t-il mis en prison ?...
4) Et tous les autres ?...
Pourquoi la machine à expulser, dont le mode d’emploi semble avoir été fidèlement transmis de Sarkozy à Hollande, s’emballe-t-elle depuis la rentrée à Marseille ?
Y’aurait-il du retard sur les objectifs chiffrés d’expulsion de la préfecture des Bouches-du-Rhône ? Ou bien est-ce du zèle du nouveau préfet Michel Cadot ? La nécessaire « fermeté » assénée depuis 10 ans ? Et « l’humanité » quand les mobilisations citoyennes et militantes voient le jour, sorte de « machine-arrière-toute, on n’savait pas tout, surtout pas de vagues… » ???
La libération exceptionnelle de M. KANTE constitue une reconnaissance pour l’action solidaire et légitime initiée par le RESF. C’est également un encouragement à continuer d’exiger la libération de MM. TEBAH, ALI et des autres.
Les gouvernements changent, pas le RESF.
Régularisation !