Une tribune pour les luttes

Communiqué commun / Expulsion d’un lycéen : Valls révise le manuel du petit Sarkozy

+ Les manifestations des lycéens parisiens
+ L’appel de la FIDL

Article mis en ligne le mercredi 16 octobre 2013

Plusieurs centaines de lycéens parisiens sont rassemblés mercredi devant le rectorat de Paris (XXe) pour protester contre les expulsions d’élèves étrangers .

Communiqué FIDL Nous appelons l’ensemble des lycéens à se mobiliser dès demain matin sur leur lycée partout en France et nous donnons rendez-vous à partir de 11h00, Nation sur Paris.

Communiqué

La FIDL, le syndicat lycéen, est fier que la jeunesse lycéenne ait commencé à se mobiliser aujourd’hui afin de manifester son indignation suite aux expulsions de Khatchit (lycéen parisien de 19 ans expulsé vers l’Arménie) et de Léonarda (collégienne de 15 ans extraite d’un bus scolaire par la police afin d’être expulsée vers le Kosovo avec ses parents, frères et sœurs).

Aujourd’hui, plusieurs centaines de lycéens se sont mobilisés à Paris et de nombreux messages montrent que bien des lycéens, partout en France, sont scandalisés par des actes aussi ignobles.Les lycéens contre les expulsions

La FIDL appelle les lycéens à amplifier la mobilisation dès ce jeudi sous toutes les formes à leur disposition : débrayages, AG, manifestations,… afin de demander 3 choses :

- Le retour immédiat de Léonarda et de sa famille, ainsi que de Khatchit.

- Une circulaire ou une loi prévoyant l’interdiction des expulsions des parents sans-papiers ayant des enfants mineurs qui ont commencé un cycle ou une année scolaire (situation de Léonarda et de sa famille). Plus encore, la circulaire ou la loi devra également prévoir l’interdiction des expulsions de lycéens sans-papiers ayant commencé un cycle ou une année scolaire (cas de Khatchit).

- La réaffirmation par l’Etat que l’Ecole est un lieu d’éducation et de protection et non un terrain de jeu pour les opérations policières.

Maximilian Raguet, Président de la FIDL, a indiqué que « cela fait plusieurs mois que nous constatons la dureté de l’Intérieur sur des cas humains qui pourraient se régler avec un peu d’humanité. Ces dernières semaines, ça devient insupportable et le cas de Léonarda et de Khatchit sont des gouttes d’eau que nous ne laisserons pas passer. »

Nous appelons l’ensemble des lycéens à se mobiliser dès demain matin sur leur lycée partout en France et nous donnons rendez-vous à partir de 11h00, Nation sur Paris.


mercredi 16 octobre 11 h.
Les lycées convergent vers le rectorat (94 av Gambetta 75020)

Pour le moment :
Lycées Jenatzy, Hélène Boucher, Ravel, Dorian, Voltaire, LAP (lycée autogéré de Paris)

Des manifestations ont déjà eu lieu les jours précédents. Le lundi 14 octobre à la sortie du métro Cité, le rassemblement d’une centaine de lycéens avait été longuement encerclé par la police.


13h40. Alors que la polémique croît autour de l’expulsion de Léonarda, plusieurs centaines de lycéens parisiens sont rassemblés mercredi devant le rectorat de Paris (XXe) pour protester contre les expulsions d’élèves étrangers, après celle d’un jeune Arménien scolarisé à Paris.
Réunis à l’appel notamment du syndicat lycéen FIDL, du Réseau éducation sans frontières (RESF) et de la CGT Educ’action, les élèves ont scandé « Valls démission » et « Libérer Khatchik », bloquant entièrement l’avenue Gambetta, où se trouve le rectorat.
Agé de 19 ans, Khatchik Kachatryan, élève au lycée Camille-Jenatzy (18e), a été expulsé samedi vers l’Arménie, selon RESF, qui ajoute que le lycéen a été incarcéré à son arrivée en Arménie avant d’être relâché hier et devrait être enrôlé pour effectuer son service militaire début novembre.
Source : http://www.liberation.fr/societe/2013/10/16/expulsion-de-leonarda-il-ne-faut-pas-aller-chercher-les-enfants-a-l-ecole_939897


Communiqué commun

Expulsion d’un lycéen : Valls révise le manuel du petit Sarkozy

Khatchik Kachatryan, jeune lycéen, élève du lycée Camille Jenatzy (Paris 18ème) a été expulsé vers l’Arménie samedi 12 octobre pour défaut de titre de séjour. Une première tentative d’expulsion le 10 octobre avait échoué : une trentaine d’élèves, d’enseignants du lycée Jenatzy, des soutiens RESF, JC et FIDL ayant convaincu des passagers de soutenir le refus d’embarquer de Khatchik. Il est le premier lycéen parisien chassé depuis août 2006. Nicolas Sarkozy était alors ministre de l’intérieur. Il laisse en France ses parents, sa sœur, son beau-frère, des cousins, oncles et tantes et ses amis.

Depuis plusieurs semaines et l’arrestation de Khatchik, la mobilisation s’amplifiait. Les militants RESF puis les enseignants de Khatchik faisaient part de leur opposition, bientôt rejoints par des élus parisiens communistes puis certains socialistes. Informés de sa situation, les copains de classe de Khatchik ont alors fait plusieurs matinées de grève et préparaient un début de semaine de manifestations et d’actions pour obtenir sa libération.

Du côté de la préfecture et du ministère de l’intérieur, la réponse était un silence honteux. Les conséquences pourtant dramatiques de l’expulsion en Arménie de Khatchik n’ont visiblement pas pesé : études stoppées nettes, vie de famille brisée et le fort risque pour Khatchik de passer plusieurs années en prison. Il ne s’est pas fait recenser pour son service militaire en Arménie et est donc considéré là-bas comme déserteur.

C’est un grave retour en arrière que nous venons de vivre. L’acharnement, les méthodes et le mépris des conséquences dont a fait preuve l’actuel ministre Manuel Valls rappellent tristement celles de ses prédécesseurs depuis Sarkozy. Nous ne pouvons que condamner cette conduite et affirmer haut et fort qu’on ne peut pas être de gauche et appliquer ou cautionner une telle politique qui remet en cause des droits fondamentaux comme le droit à l’éducation et celui de vivre en famille.

Nous appelons les lycéens, enseignants, élus, parents d’élèves et plus largement tous les citoyens à faire connaître leur refus de voir s’appliquer en leur nom de telles mesures et à participer aux actions que ne manqueront pas de proposer les élèves et enseignants du lycée de Khatchik et les organisations signataires de ce communiqué.

De 2005 à 2011, les lycéens Suzilène, Taoufik, Najlae, Mohamed, Ilyes avaient été expulsés.

Les manifestations de leurs camarades, de leurs enseignants, de leurs soutiens avaient obligé Sarkozy à les faire revenir.

Comme eux Khatchik doit revenir !!!

Paris le 14 octobre 20013

Signataires : RESF, CGT educ, SNUEP-FSU, FSU, CNT-STE, UNEF, FIDL, JC

Soutien des associations : MRAP, La Cimade, LDH

Soutien d’organisations et partis politiques : EELV, PCF, FASE, Les Alternatifs, PG, GA, GU, C&A, NPA

Retour en haut de la page

Répondre à cet article

Vos commentaires

  • Le 16 octobre 2013 à 15:15 En réponse à : Expulsion d’un lycéen : Valls révise le manuel du petit Sarkozy

    Blandine Grosjean : Leonarda, qui fait frétiller la mauvaise conscience de gauche

    Vous avez entendu parler de Khatchit Khachatryan ? Non ? C’est un lycéen parisien qui a été expulsé en Arménie, sans sa famille (ses parents, sa sœur, ses cousins), le 12 octobre.

    Les ressorts de la médiatisation qui sert les bonnes causes sont connus. Il faut une histoire qui touche, émeuve. Une fille de préférence, un prénom, un contexte auquel tout le monde peut s’identifier (nous sommes tous partis en voyage scolaire, en bus). L’histoire de Leonarda, Kosovare de 15 ans interpellée lors d’une sortie scolaire puis expulsée, révolte. Si Leonarda avait été arrêtée chez elle, « proprement », comme bien d’autres, qui se serait indigné ?

    Qui pour bouder cette flambée d’indignation ?

    Que l’histoire de Leonarda nous oblige à parler des 18 126 (selon le ministère de l’Intérieur) « éloignés du territoire  » au 31 août 2013 n’est pas une mauvaise chose. Les militants de RESF (Réseau éducation sans frontières) se battent dans l’indifférence médiatique générale depuis si longtemps pour empêcher les expulsions d’élèves et de leur famille : qui pourrait bouder cette flambée d’indignation ?

    C’est sans doute au nom de tous ces oubliés que tant de consciences ont ressuscité ce mercredi 16 octobre 2013. A moins que ça ne soit le moyen d’attraper enfin Manuel Valls la main dans le sac d’inhumanité... La gauche qui le déteste tient son église Saint-Bernard.

    A l’aube, et pendant les vacances scolaires

    En général, les élèves de maternelle ou d’élémentaire, les collégiens et lycéens qui sont expulsés avec ou sans leur famille, sont cueillis par la police au petit matin, et de préférence pendant les vacances scolaires. Et pour les mineurs qui ne sont pas scolarisés et qui dépendent de l’aide sociale à l’enfance, c’est quand on veut.

    Il suffit de faire ça «  proprement  » : pas devant les copains d’école (pour ceux qui ont la chance d’en avoir), car c’est humiliant. Et l’humiliation en public, c’est ce qui nous touche visiblement plus que tout. Plus que l’expulsion. Que l’écroulement du projet familial. Que la suite.

    http://www.rue89.com/2013/10/16/leonarda-fait-fretiller-bonne-conscience-gauche-246658

  • Le 18 octobre 2013 à 20:38, par lam En réponse à : Communiqué commun / Expulsion d’un lycéen : Valls révise le manuel du petit Sarkozy

    Cet après-midi, alors même que des milliers de lycéens et lycéennes manifestaient contre l’expulsion dee leurs camarades, la police procédait une fois de plus à une rafle d’envergure dans le quartier de Barbès. Durant plusieurs heures des dizaines de personnes ont été controlées et arrêtées au faciès par des policiers et policières en civils camouflé/es en monsieur et madame tout le monde (on a ainsi vu 3 flics en civil qui jouaient le père la mère et le fils adolescent attardé). Les gens ont été emmenés par vague au commissariat de la porte de Clignancourt où ils ont ensuite été triés : ceux qui peuvent sortir parce que mineurs (on a pu discuter avec plusieurs mineurs relachés) ou finalement avec papiers et les autres entassés dans des camionettes et emmenés vers le centre de rétention.
    Dans la soirée avait lieu une 2e vague d’arrestation dans le quartier de barbès et cette fois les gens étaient emmenés vers le commissariat de la goutte d’or.
    Cela fait des années que des gens sont transformés en gibier parce que sans - papiers et pauvres, je ne sais pas comment faire pour que nous ne nous y habituions pas.

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Communiqués c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 4730

Sans-papiers c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 925