Une tribune pour les luttes

Coups, blessures, traitements dégradants, criminalisation de la misère et violences policières, nous sommes bien en France fin 2013, sous le gouvernement Ayrault.

Vidéo "télébocal" : Violences Policières contre les mal logées
+ Communiqué Attac : Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS : deux côtes cassées, silence radio ?
+ Appel du DAL contre la répression, pour le droit de manifester et parce que "un toit c’est un droit".
+ Communiqué de la Fondation Copernic : Quand la répression répond au mal-logement : criminalisation de la misère et violences policières

Article mis en ligne le mercredi 23 octobre 2013

Violences Policières contre les mal logées



Communiqué DAL 19 octobre 2013

Alors que 200 personnes environ, rassemblées dans la cadre de la journée de mobilisation européenne pour le droit au logement et contre la spéculation, se dirigeaient vers le métro pour quitter la place de la République (Paris), les CRS leur ont soudainement coupé la route, vers 14h45, sans sommation. Il s’en est suivi une bousculade et des violences policières, qui ont visé principalement des mères de famille. Deux mères d’entre elles ont été conduites à l’hôpital où ont été constaté deux entorses , 9 autres se plaignent de douleurs issues de ce “mollestage”, dont Malika Zediri, responsable de l’APEIS. Elles se rendront à l’hôpital dimanche. JB Eyraud porte parole de DAL a eu 2 côtes fracturées .

Ensuite la police a encerclé et retenu les mal logés et les militants des différentes organisations présentes tout l’après midi, interdisant de s’extraire de l’étau policier, où d’y pénétrer, sans aucune explication, ni sommation.

La lutte continue : Pas découragées, ni terrorisées par la répression, les mal logé[e]s ont continué à danser et chanter avec la fanfare invisible, tandis que les soutiens, dont la fanfare des arts de la rue, de plus en plus nombreux ont mené une ronde à l’extérieur “encageant” les CRS.

Un médecin et des élus ont été autorisé à pénétrer dans “la cage” vers 16h30, dont Danièle Simonet candidate PG à Paris, Jacques Boutault Maire du 2e et jean Jacob Bicep député euro EELV , Jean François Pellissier élu régional des Alternatifs ...

Le Commissaire présent sur place a refusé au médecin qu’il délivre des médicaments aux victimes. Il s’est opposé également à la distribution de nourriture, notamment pour les enfants. Pendant 3h, les encagé(E)s ont du uriner au milieu des policiers et de la foule (traitement dégradant). Il n’a a aucun moment demandé la dissolution de ce rassemblement. Cette initiative était pourtant déclarée, dans le cadre de la semaine de mobilisation du 14 au 21 octobre, et déposée à la Préfecture par le DAL.

Reprise des négociations : En fin d’après midi, le Ministère du logement a pris contact avec le DAL. Un RV est établi pour 15h, lundi 21 octobre. Les mal logéEs avaient posé comme condition préalable de quitter la place de la République librement et tous ensemble. Vers 20h, les CRS se sont donc retirés. Les mal logéEs ont quitté la place de la République vers 21h.

Les mal logé(e)s en lutte remercient les militant(e)s des organisations solidaires de la place de la République (AITEC, ATTAC, Jeudi noir, Solidaire, Alternatifs, EELV, PG ...) Et remercient particulièrement les militantEs de la “fanfare invisible”, qui ont permis de rendre l’atmosphère plus respirable, ainsi que les musiciens et artistes de la fédération des arts de la rue qui organisaient un festival à l’autre bout de la place.


Communiqué de la Fondation Copernic

23 octobre 2013

Quand la répression répond au mal-logement :
criminalisation de la misère et violences policières

Entorses, contusions, côtes fracturées, entre un «  encagement » de plusieurs heures et une évacuation brutale et illégale : la répression qui s’est abattue sur les mal-logé-es et les militan-es qui les soutenaient samedi 19 octobre place de la République a été particulièrement violente. Et elle n’était qu’un nouvel épisode d’une semaine de mobilisation du DAL (dûment déclarée en préfecture) rythmée par le harcèlement policier : interpellations et destruction du campement des familles le 15 octobre, nouvelle évacuation le 17 octobre (à l’aube de la Journée mondiale de lutte contre la misère) sous la menace des CRS.

Coups, blessures, traitements dégradants, nous sommes bien en France fin 2013, sous le gouvernement Ayrault. Ce gouvernement poursuit sans rupture la politique du précédent, autoritaire, méprisante et sourde aux revendications humanitaires et sociales. Il ne s’agissait pourtant, en face des gardes mobiles et de la police d’intervention, que de manifestants pacifiques, familles mal logées et sans logis, prioritaires DALO, anciens demandeurs, locataires en galère et leurs soutiens, qui ne demandaient que le respect de leurs droits et l’application des lois (loi DALO, droit à l’hébergement, loi de réquisition, notamment).

Cet épisode particulièrement choquant n’a pourtant pas fait la une des médias. Pas plus que l’expulsion de 19 familles à Montreuil à la veille de la trêve hivernale, ou la nième évacuation de camp sans solution de relogement. Une expulsion parmi d’autres. Les violences de la République cette semaine vont-elles elles aussi devenir des violences parmi d’autres ? Elles marquent une évolution dramatique : la criminalisation toujours accrue de la misère, et la criminalisation des mouvements sociaux qui la dénoncent, sur fond d’atteinte à la liberté de manifester, liberté constitutionnelle et droit républicain s’il en est.

A l’heure où la discussion publique de la loi ALUR proposée par la ministre du logement s’ouvre au Sénat, les pouvoirs publics répondent par la répression à la détresse des individus, des familles, des enfants sans toit à la veille de l’hiver.

La Fondation Copernic s’alarme de ce tournant répressif et condamne avec la plus grande fermeté ces traitements indignes, véritable faute politique. Associée au DAL et à la Plate-forme Logement des Mouvements sociaux dans le cadre d’une campagne contre le logement cher (1), elle demande l’amendement de la loi ALUR, pour assurer le relogement des prioritaires DALO, le droit à un hébergement jusqu’au relogement, l’application de la loi de réquisition, l’interdiction des expulsions illégales et des congés frauduleux, le renforcement des droits des habitants de logement indécents ou indignes, et la baisse significative des loyers.

La misère grandit, la répression aussi, jusqu’où ?

(1) Voir les 60 propositions de réforme avancées dans la Note Copernic-DAL Pour en finir d’urgence avec le logement cher.

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Communiqué Attac France

Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS : deux côtes cassées, silence radio ?

Ce qui s’est passé samedi après-midi place de la République à Paris est à la fois banal et indigne. Banal parce que la répression contre les mouvements sociaux est devenue une routine quotidienne dans notre pays, sous Manuel Valls comme sous Brice Hortefeux, et en particulier contre les sans logis ou les sans emploi.

Indigne parce que les forces de l’ordre ont dispersé violemment et illégalement un rassemblement déclaré de façon parfaitement légale par le DAL place de la République. Plusieurs mères de famille ont été frappées. Jean-Baptiste Eyraud, le porte parole du DAL, a été roué de coups de pieds alors qu’il s’était assis par terre en attendant de pouvoir sortir de l’encerclement policier auquel les manifestants étaient soumis. Il a eu deux côtes cassées. Pas de dépêche des agences de presse, pas un mot dans la plupart des quotidiens, silence à la radio.

Les CRS et leur hiérarchie présente sur place ce samedi 17 octobre ne pouvaient ignorer qui est Jean-Baptiste Eyraud. Depuis vingt ans il lutte avec le DAL contre l’indifférence et le silence qui entoure le drame des sans logis et des mal logés. Par son activité inlassable et son énergie communicative, il a permis aux sans logis de disposer d’un outil et une voix écoutée et respectée. Il contribue sans trêve à mettre à nu les contradictions entre les discours et les actes des politiciens, prolixes en promesses mais avares en réalisations.

En frappant Jean-Baptiste Eyraud, les forces de l’ordre n’ont pas agi au hasard : cibler une de ces figures les plus connues vise à répandre la peur dans tout le mouvement social. Ce gouvernement est aussi dur avec les démunis qu’il est prévenant envers les grands patrons et banquiers. La Préfecture de Paris et Manuel Valls doivent cesser leurs agissements brutaux et illégaux. Le gouvernement doit appliquer la loi DALO, le droit à l’hébergement, les réquisitions de logement. En s’engageant dans une politique répressive indigne, le gouvernement saccage les principes de solidarité et de justice, seuls à même de faire barrage à la droite extrême.

Attac France,

Paris, le 22 octobre 2013

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Droit au Logement

COMMUNIQUE

PARIS LE 21 OCTOBRE 2013 – 9H

Le Préfet de police réprime le DAL et les mal logés :
Rassemblement lundi à 16h place de la République,
pour l’application des lois en faveur des mal logés
et pour la liberté de manifester !

Nouvel épisode répressif contre DAL et la mobilisation des prioritaires DALO : le Préfet de police de Paris a fait signifier dans la nuit de dimanche à lundi, à l’association Droit Au Logement que le rassemblement prévu lundi 21 octobre à partir de 16h, jusqu’au lundi suivant (28 octobre) est interdit.

Droit Au Logement conteste cette décision autoritaire et liberticide, la portera devant la justice, et déposera dans la matinée une nouvelle déclaration de manif pour se rassembler comme prévu à partir de 16h Place de la République, en attendant le retour de la délégation reçue à partir de 15h au ministère du logement.

Cette interdiction vient après les violences policières de Samedi dernier, place de la République lors du rassemblement pour le droit au logement en europe. Environ 12 personnes ont été blessées par la police : mères de familles mal logées, militantEs du DAL et d’autres organisations les soutenant.

La Préfecture de police prétend que la manifestation statique n’est pas autorisée, or à plusieurs reprises ces derniers mois, Droit au logement a organisé des manifestations statiques de longue durée (plusieurs jours d’affilée), après en avoir fait la déclaration auprès de la Préfecture. Elles ont été autorisées et se sont déroulées dans le calme, comme toutes les manifestation du DAL (sauf quand la police devient répressive et violente)

Le 15 octobre au matin, au lendemain de l’échec de la table ronde (Ville de paris, Ministère logement, Préfecture de région), les CRS avaient brutalement détruit le campement installé la veille par les mal logésE et avait blessé un père de famille. Depuis cette date des forces de police en grand nombre interdisent aux mal logéEs de manifester Place de la République.

Pourtant une déclaration de manifestation statique avait été déposée du lundi 14 octobre au lundi 21 octobre. C’est dans ce cadre légal que s’est tenue la manifestation de samedi dernier. Cette interdiction de fait n’a jamais été signifiée par écrit, et est manifestement illégale.
La décision d’interdire cette nouvelle manifestation, par un courrier du préfet de police, signifié par des OPJ cette nuit, nous fait revenir dans un cadre plus légal, mais constitue toujours une atteinte la liberté de manifester .

Droit Au Logement rappelle que la répression dont sont l’objet les mal logées et le DAL depuis le 15 octobre est une atteinte à la liberté de manifester, laquelle est une liberté constitutionnelle et un droit républicain. Cette répression a pour objectif de réduire au silence les mal logéEs qui manifestent pour que le gouvernement et l’État appliquent les lois et respecte leurs droits (Loi DALO, Droit à l’hébergement, loi de réquisition notamment).

Répression également en région ce WE

A Toulouse, 200 policiers sont intervenus samedi soir pour évacuer un campement installé symboliquement dans le centre ville par le comité DAL de Toulouse.

À Poitiers les militants et les sans logis ont été évacuées par les forces de police et ont été interpellés

Cette interdiction pourrait donc s’inscrire dans une vague répressive concertée et coordonnée contre le DAL et les mouvements de mal logés, qui revendiquent simplement l’application des lois de la République. Les pauvres doivent se taire.

Ce sont les raisons pour lesquelles DAL et les mal logéEs en lutte pour le respect de leurs droits :
- appellent à l’aide et à la solidarité
- appellent notamment à manifester ce soir à partir de 16h place de la République, en attendant le retour de la délégation.

Un toit, c’est un droit !

Droit au logement : http://www.droitaulogement.org/

DAL fédération est membre des réseaux :
115 juridique : 115 juridique.org
NOVOX : Réseau international des mouvements de lutte des “sans” http://www.novox.org/
ATTTAC : Association altermondialiste contre la spéculation financière
PFLMS : Plate forme logement des mouvements sociaux http://contrelelogementcher.org

Droit Au logement Paris et environs – 29 Avenue Ledru-Rollin 75012 Paris
tél : 01 42 78 22 00 • fax 01 42 78 22 11 • <http://www.droitaulogement.org/>

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