Une tribune pour les luttes

La voix des Rroms

Saint-Ouen : la gauche plurielle enfin rassemblée dans la guerre contre les Rroms !

+ La vérité sur l’expulsion des Rroms à Saint-Ouen : on vous a trompés

Article mis en ligne le vendredi 29 novembre 2013


Par mail reçu le 29 novembre

La voix des Rroms à presse

La vérité sur l’expulsion des Rroms à Saint-Ouen

Mesdames, Messieurs,

Nous savons que vous êtes sous pression et cela affecte la manière dont vous faites votre travail. Vous avez été nombreux à laisser des messages à notre président, M. Mile, suite à l’expulsion du bidonville de Saint-Ouen. Il n’a pas pu répondre ce jour-là, sauf à ceux d’entre vous qui étiez sur place et ceci jusqu’à 9 h 15.

Vous avez ainsi largement et rapidement relayé les informations fournies par la préfecture ou la mairie.

Il se trouve cependant qu’on vous a trompés.
L’expulsion d’avant-hier n’est pas intervenue en vertu d’une décision de justice, mais d’un arrêté municipal de Mme. Rouillon, que vous trouverez en pièce jointe. Quant à la décision de justice, rendue le 2 octobre et notifiée le 12 octobre, elle laissait 2 mois avant qu’une expulsion forcée ne puisse intervenir, soit le 12 décembre. Ainsi donc, l’expulsion ne pouvait se justifier par cette décision de justice. Par ailleurs, M. Frédéric ATTAL, DIRECTEUR PRÉVENTION - SÉCURITÉ de MAIRIE DE SAINT-OUEN, a confirmé à M. Saimir MILE, président de La voix des Rroms, que c’était bien la décision de la maire Rouillon qui servait de base légale à cette expulsion.

Or, cette décision est fondée entre autres sur des mensonges que vous avez relayées sans prendre le temps les vérifier. La plus proche des voies ferrées, potentiellement utilisable pour la fourniture en charbon de la centrale de chauffage se trouve à quelques dizaines de mètres des dernières caravanes habitées, comme ont pu constater ceux d’entre vous qui étiez sur place. Les rails sur lesquels empiétaient des baraques n’est jamais utilisé, et ceci depuis très longtemps. Celui d’entre vous qui a pris le temps de vérifier auprès de la Centrale, et dont je ne citerai pas le nom, y a appris que le transport en camion n’est pas du à la présence des baraques et que celles-ci ne gênent pas le fonctionnement de la Centrale de chauffage.

Mme. Rouillon veut rester maire, et pour y arriver, comme beaucoup, elle est prête à tout, y compris à montrer les Rroms comme des monstres qui empêchent le chauffage des hôpitaux. Vous avez marché sans se poser des questions. Vous vous êtes trompés, et il a été facile de vous tromper, car vous courez tout le temps.

Maintenant, pour les courageux qui sont arrivés jusqu’ici, vous savez qu’on peut vous manipuler facilement. C’est normal et c’est bien la moindre des choses qui puisse nous arriver quand on est pressé. Généralement, il n’est pas rare qu’on se casse le nez. On ne vous le souhaite pas.


27 novembre 2013

SAINT-OUEN : LA GAUCHE PLURIELLE, EN RESPONSABILITÉ, DU FRONT DE GAUCHE AU PARTI SOCIALISTE, ENFIN RASSEMBLÉE DANS LA GUERRE CONTRE LES RROMS !

Ce matin rue des Docks, à Saint-Ouen, une opération administrative et policière, d’une très grande brutalité, tant sur le plan juridique, que sur le plan des opérations de police, a abîmé encore un peu plus la vie de près de 800 hommes, femmes et enfants. Ceux-ci s’étaient rassemblés sur ce site par vagues successives issues de précédentes expulsions dans le département du 93. A moins que la mort ne les emporte ils n’en disparaîtront pas.

Au regard de la brutalité des événements d’aujourd’hui La Voix des Rroms n’a plus qu’une seule demande à faire aux hommes et femmes dont la fonction est de gouverner nos vies, nos villes et notre Pays. Cette demande s’adresse tout particulièrement à Mme Rouillon, Maire Front de Gauche de Saint-Ouen, Mr Valls, Ministre de l’Intérieur, et Mr Galli, préfet de Seine-saint-Denis : «  Donnez-nous des pioches et des pelles afin que nous creusions les fosses où disparaîtront les hommes, les femmes et les enfants que de partout vous chassez, mais ayez au moins le courage de les tuer vous-même et d’avouer ainsi que c’est une guerre que vous livrez ! »

Car comment qualifier la mise au trottoir à l’entrée de l’hiver de plusieurs centaines de personnes, dont la moitié d’enfants ? Et au prétexte aussi mensonger que cynique que c’est afin que les parisiens puissent se chauffer !

Faut il d’abord rappeler que si la loi ne protège plus les plus précaires des dangers mortels de l’hiver, c’est grâce à une modification apportée par la loi sous Nicolas Sarkozy ? Vous avez choisi votre bord, et engagé votre parti, Mme Rouillon, Maire Front de Gauche de la ville !

Voici les faits : 800 hommes, femmes et enfants, en grande précarité, avaient trouvé, depuis quelques temps une place isolée et calme où construire des habitats provisoires au fond de la rue des Docks, sur la commune de Saint-Ouen.

Assignés en justice par le propriétaire du terrain, ils se sont défendus avec un avocat, comme tout justiciable en a le droit.

Est-il intolérable aux autorités publiques que des pauvres gens, et de surcroît Rroms, sachent qu’ils ont des droits et sachent les défendre ?

Sans même attendre le rendu de la décision, alors que Préfet, Propriétaire et Maire assuraient aux habitants qu’ils étaient en sécurité jusqu’au 12 Décembre, une seconde procédure rapide a été lancée par une coalition rassemblant propriétaire, Préfecture et Ville de Saint-Ouen, en prenant soin de ne pas en informer les premiers intéressés, afin qu’ils ne puissent plus se défendre.

Enfin, pour couper court à toute discussion raisonnable, et comme pour bien faire comprendre aux pauvres que pareils aux chiens, leur voix ne compte pas, et qu’ils n’ont qu’à dégager parce qu’ils dérangent, Mme le Maire a émis, dans le plus grand arbitraire, un arrêté d’expulsion fondé sur une liste de motivations mensongères.

Lundi 27 Novembre, afin de se conformer en apparence à l’esprit de la circulaire interministérielle d’Août 2012, la préfecture a fait envoyer un prestataire privé pour réaliser un « diagnostic social  ». Le habitants se sont vus chanter l’hypocrite ritournelle qu’ils connaissent : « les plus braves d’entre vous auront droit à trois nuits d’hôtel à l’autre bout de la région  ».

Ainsi ce matin, Mr le Préfet, devant plusieurs centaines de policiers et militaires qui venaient de détruire encore un peu plus la vie des gens, souriait devant les caméras de télévision, conscient qu’il aurait le bonheur de rapporter au Ministère qu’il a réussi son opération de fabrique de mort-vivants.

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