Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Provence, terre d’accueil des étrangers et terre refuge, est devenue aussi une terre d’internement. A partir de septembre 1939, les centres d’internement se multiplient dans toute la région : camps pour politiques comme Chibron ou la citadelle de Sisteron, camps pour les étrangers « ressortissants du Reich », comme les Milles ou les hôtels réquisitionnés de Marseille, compagnies de travailleurs étrangers (CTE), peuplées essentiellement de républicains espagnols. Le phénomène s’amplifie et se modifie, en 1940, sous le gouvernement de Vichy : ainsi, le camp des Milles et les hôtels de Marseille deviennent des centres de transit et forment une véritable galaxie à laquelle participent des groupements de travailleurs étrangers (GTE, ex CTE) très diversifiés. Un camp pour les Tsiganes est créé à Saliers, en Camargue, dans la commune d’Arles, tandis que subsistent certains camps pour politiques ou prisonniers de droit commun comme Sisteron. D’autres regroupent des milliers de « sujets coloniaux », comme les Indochinois. Les conditions de vie dans ces centres sont extrêmement dures et entraînent une forte mortalité. L’évolution la plus dramatique est sans doute celle du camp des Milles, qui, pour répondre à la politique de Collaboration de l’État français avec les occupants, se transforme, pendant l’été 1942, en antichambre de la déportation vers les camps de la mort.

Histoire contemporaine avec Robert Mencherini, historien, Professeur Honoraire d’Université, membre du Conseil Scientifique à la Fondation du camp des Milles.

Les camps d’internement en Provence, pendant la Seconde Guerre mondiale, dernier volet du cycle sur le Camp des Milles.