Une tribune pour les luttes

Intermittents en lutte

Occupation ce lundi 2 mai de l’antenne ASSEDIC

du Chemin de Gibbes à Marseille

Article mis en ligne le samedi 7 mai 2005

Une trentaine de travailleurs intermittents du spectacle occupaient ce lundi 2 mai l’antenne ASSEDIC du Chemin de Gibbes à Marseille. Nous protestions une fois encore contre la mise en place du nouveau régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle issu de l’accord des partenaires sociaux (MEDEF/CFDT) du 26 juin 2003. Ce régime, véritable usine à gaz dont aujourd’hui personne ne maîtrise l’application (pas même l’ASSEDIC), se révèle être ce que nous avions prévu qu’il soit : une machine à exclure le plus grand nombre de travailleurs du spectacle du bénéfice de l’assurance chômage.

Au cours de cette occupation pacifique (le travail des agents et l’accueil du public n’ont jamais été perturbés) nous fumes tous reçus par Mrs Vernet et Giorgis dépêchés sur place par la Direction Régionale de l’UNEDIC. Après avoir tenté de répondre aux nombreuses questions liées à la difficile mise en place du nouveau régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle, et notamment sur le Fonds Transitoire (voir plus bas), ils ont affirmé relayer nos questions et revendications auprès de leur hiérarchie. À l’issue de cette rencontre nous écrivions le communiqué ci-dessous qui a été adressé à :
Ministère de la Culture, Ministère du Travail, Direction Nationale de l’UNEDIC, Direction Régionale de l’UNEDIC, DRAC, l’ensemble des antennes ASSEDIC de Marseille, Comité du Fonds Transitoire.

Le siège de l’antenne était levé vers 14 heures.

JF, syndicat CNT Communication Culture Spectacle de Marseille.


Communiqué du 02 mai 2005, en direct de l’antenne ASSEDIC du Chemin de Gibbes à Marseille.

Nous, travailleurs du spectacle occupons aujourd’hui 2 mai 2005 l’antenne ASSEDIC du Chemin de Gibbes à Marseille et faisons part des revendications suivantes.
En mai 2004, alors que nous étions toujours mobilisés à Cannes contre l’accord du 26 juin 2003 qui amorçait la destruction du régime d’assurance chômage des travailleurs intermittents du spectacle, le ministère de la culture proposait la mise en place d’un Fonds Spécifique Provisoire pour l’année 2004 (devenu Fonds Transitoire au 1er janvier 2005) sensé pallier une des grandes régression de ce nouveau régime en rétablissant la période de référence de 12 mois (507 heures en 12 mois au lieu de 10 mois ou 10 mois et demi).

L’interprétation qu’en faisait l’UNEDIC jusqu’au 6 avril 2005 était si restrictive que peu d’entre nous purent en bénéficier. En effet, dans ces deux mois de « rallonge » que nous avions obtenu après une lutte de près d’un an, elle décidait de ne prendre en compte que des heures de travail n’ayant pas servi à l’ouverture de droits précédents.

Le 6 avril 2005 le ministre s’adressant au président de l’UNEDIC indiquait que cette interprétation était erronée et qu’il convenait désormais de prendre en compte dans les deux mois supplémentaires, toutes les heures de travail y compris celles ayant déjà été comptabilisées pour l’ouverture de droits précédents.

Ce courrier du ministre déclenchait un énième réajustement administratif et réglementaire de l’accord du 26 juin 2003 et l’affaire était close.

Entre ces deux dates (janvier 2004 et avril 2005) une simple divergence d’interprétation donnant lieu à un modeste réajustement administratif ; mais combien d’entre nous éjectés du régime d’assurance chômage ? Combien de vies saccagées ?

Derrière l’opacité des décisions prises par l’UNEDIC et le gouvernement, derrière la fluctuation de la réglementation en la matière, on voit bien à l’œuvre ici, bien plus qu’une simple réorganisation administrative, une volonté affichée d’exclure le maximum d’entre nous du bénéfice des annexes 8 et 10.

Nous ne nous laisserons pas faire.

Nous exigeons la rétroactivité intégrale (depuis janvier 2004) de la nouvelle mise en œuvre du Fonds Transitoire et du Fonds Spécifique Provisoire telle que définie le 6 avril 2005.

Nous exigeons le bénéfice de ce Fonds que ce soit pour une admission ou une réadmission.

Nous exigeons la recherche systématique de la possibilité de l’AFT au moment de l’examen des droits.

Nous exigeons la mise en place d’un référent spécialiste des annexes 8 et 10 dans toutes les antennes ASSEDIC.

Nous exigeons de l’UNEDIC, ici à Marseille et ailleurs, le décompte de tous ceux qui auraient pu bénéficier de ces Fonds ; qu’ils soient tous contactés et réintroduits dans leurs droits.

Nous exigeons l’information complète de tous les intermittents du spectacle sur la réglementation de leur assurance chômage.

Nous exigeons enfin le retrait de l’accord du 26 juin 2003 dont nous vérifions chaque jour l’iniquité et dont l’objectif n’est autre que l’éviction du plus grand nombre d’entre nous du bénéfice de l’assurance chômage.

La semaine prochaine nous viendrons dans les mêmes conditions, à l’occasion de l’occupation d’une autre antenne ASSEDIC de Marseille, exiger les réponses aux questions que nous soulevons ici.

Notre mobilisation ne faiblira pas.

MpI CNT CCS Marseille

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