Après les manifestations de Marseille le 30 novembre puis d’Aix-en-Provence le 7 décembre (au local de l’ATMF et sur le Cours Mirabeau) pour l’égalité des droits et contre le racisme, on mesure, à l’implacable système technique mis en place pour la surveillance des frontières européennes, combien on est éloigné de cet idéal humaniste et républicain, au sens de la fameuse devise "liberté, égalité, fraternité" !

Comme le rapporte le journal Le Monde, un tout nouveau système de surveillance des frontières européennes - digne du roman d’Orwell 1984 - fonctionne depuis le 2 décembre en Méditerranée pour obtenir une "carte numérique en temps réel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 des bateaux de migrants clandestins en cours de traversée".

Et cela, non pas pour venir en aide aux embarcations de fortune qui tentent d’atteindre un pays de l’UE mais pour mieux les intercepter avant qu’elles ne pénètrent dans les zones de recherche et de secours qui sont de la responsabilité des Etats riverains européens.

Voilà la réponse officielle au drame de Lampedusa qui a fait couler tant de bons sentiments de la part de nombreux responsables politiques il y a à peine plus de deux mois.

Sans autre commentaire, il nous faut plus que jamais dénoncer le repli égoïste de nos pays face à la misère de nos frères et sœurs, de quelque autre contrée qu’ils soient.

Retrouvons-nous nombreux pour témoigner en ce sens au cercle de silence, samedi prochain à 11h30 aux Allées Provençales.

Notons aussi que 30 ans après la marche des Beurs, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) a publié le 4 décembre un classement des 50 plus grandes villes de France en fonction de leur engagement contre le racisme : Villeurbanne arrive en tête... Aix-en-Provence et Marseille sont les deux dernières.

Le vandalisme dont vient d’être victime l’ATMF au Jas de Bouffan conforte malheureusement ce triste classement.

P.C.