Une tribune pour les luttes

Paris : « proxénètes » arrêté.e.s : travailleuses expulsées !

Article mis en ligne le jeudi 12 décembre 2013

Ce mardi 10 décembre, une opération de «  démantèlement de réseaux  » a été menée à Paris. En fait de «  lutte contre le proxénétisme  », cette opération ne fut en réalité rien d¹autre qu¹une lutte contre des personnes migrantes, pour certaines travailleuses du sexe, pour d¹autres travaillant dans un atelier illégal.

On aimerait croire que le bilan de ce genre d¹opérations serait la protection effective des victimes de travail forcé, de servitude, d¹esclavage ou de traite à ces fins. Les faits prouvent qu¹il n¹en est, hélas, rien puisque l¹éloignement des migrantEs qui en sont potentiellement victimes est systématiquement privilégié. Et quand elles ne sont pas en situation irrégulière, elles sont en premier lieu appréhendées comme des suspects.

En effet, une trentaine de personnes (hommes, femmes, enfants) a été interpellée parmi lesquelles douze travailleuses du sexe chinoises vivant sur place. Parmi elles, celles en situation régulière ont été relâchées depuis (mais restent sans logis puisque leurs appartements ont été mis sous scellés après la confiscation des biens qui étaient à l¹intérieur).

TouTEs les autres, dont six travailleuses du sexe, ont été placées en centre de rétention en vue de leur éloignement du territoire.

En guise de lutte contre les réseaux, la police lutte en réalité contre l¹immigration, s¹inscrivant en cela dans les discours qui amalgament touTEs les travailleurSEs du sexe migrantEs à des victimes d¹exploitation sexuelle.

Les personnes ayant été libérées font par ailleurs état de nombreux abus policiers : confiscation de certains de leurs biens, un procès-verbal ne mentionnant pas tous les objets saisis, ni la totalité de l¹argent qu¹elles avaient sur elle (autant d¹argent qu¹elles ne pourront jamais récupérer), usage injustifié de menottes et placement en détention sans information sur les raisons de l¹arrestation.

On notera aussi le cynisme qu¹il y a à envoyer en centre de rétention les supposées «  victimes de réseaux  » que cette opération répressive est censée avoir sauvées.

Cette opération ne fait que démontrer une fois de plus que la soi-disant lutte contre la prostitution, promue par notre actuel gouvernement, ne saurait être rien d¹autre, dans ce pays avant tout motivé par la chasse aux étrangerEs, qu¹une lutte contre les putes.

Le STRASS exige

- l’arrêt immédiat des opérations répressives envers les travailleuses du sexe,

- une protection effective contre le travail forcé, la servitude, l¹esclavage, et la traite à ces fins,

- la régularisation de touTEs les sans papiers.

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