Maison d’Amnesty International, 159 bd de la Libération, 13001
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Ce prix non seulement récompense et soutient par son Président, l’action de l’IRA (Initiation Résurgence pour l’abolition de l’esclavage) mais il est aussi la reconnaissance enfin officielle de l’esclavage qui s’exerce en toute impunité en Mauritanie et désapprouve ainsi l’attitude de l’Etat mauritanien à ce sujet. Ce prix vient après le Prix Weimar 2011 (Allemagne), le Prix Front Line Défenders 2013 (Irlande), une nomination au Prix Sakarov 2013.
Ces prix encouragent la marche vers l’abolition de l’esclavage.
Au cours de cette soirée Biram évoquera la situation actuelle de leurs actions et des réactions politiques et sociales qu’elles entrainent.
Vous êtes invités à vous reporter aux articles précédents de ce site en allant voir les articles ci-contre concernant les combats de Biram pour l’abolition de l’esclavage en Mauritanie.
Il est difficile de ne pas vous faire partager, en attendant d’assister à cette soirée, un extrait de la lettre de Biram envoyée à l’ONU en réponse de son prix.
« Louanges à Dieu et paix et salut sur le Prophète Mohamed… … Aujourd’hui, chers amis, je voudrais vous faire entendre, les plaintes et gémissements de personnes propriétés d’autres personnes, dès la naissance, astreintes aux travaux forcés, privées de rémunération, de repos et d’éducation, du bétail humain sans état civil, ni soins, soumis aux violences sexuelles et châtiments, un groupe servile où je suis né et où j’ai refusé de grandir ; la déshumanisation de ces êtres dépasse votre entendement ; la liste de pratiques esclavagistes - en plus de la castration, de la vente et de la cession de gens, comme des biens meubles, - trouve sa justification dans des codes d’inégalité raciale, auxquels nos législateurs et la majorité des classes dominantes en Mauritanie, accordent l’immunité d’une vérité sacrée. Quiconque la viole s’expose au procès en apostasie ; ainsi, l’Islam, notre foi forgée aux origines dans la révolte contre l’iniquité, est-il détourné et voué à la défense du préjugé raciste. Ces usages que mes amis et moi combattons sans répit revêtent, dans mon pays, aux yeux des législateurs de fait, le statut d’une loi supérieure aux normes internationales, à commencer par la déclaration universelle des droits de l’Homme.
De tels écrits qui décrètent l’inégalité des sexes, la minorité éternelle de la femme et légitiment les atteintes à l’intégrité du corps et de la vie, sont le seul ancrage du droit, qui inspirent notre code pénal et organise le statut personnel ; un tel corpus, conçu et édicté par des jurisconsultes d’entre les 10 éme et 16 éme siècle après J.C, de surcroît au sein de sociétés esclavagistes, restent un quasi-monopole de valorisation et de stigmatisation, la norme absolue, source d’études à la base de la formation de nos magistrats, de nos officiers de police judiciaire, de nos administrateurs, nos imams et pseudo érudits.
Aujourd’hui, à l’heure où je vous écris, des militants de mon organisation, Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), que vous avez tenu à honorer en me distinguant par ce prix, croupissent en prison. Leur seul crime est d’avoir pris la défense d’une jeune esclave venue réclamer leur assistance…. »